ICEY est un jeu d'action 2D à défilement vertical, dans lequel vous incarnez l'héroïne éponyme qui devra trancher de la bestiole mécanique à tour de bras, guidée par la voix d'un narrateur que vous déciderez ou non d'écouter.


La principale originalité qui forme d'ailleurs une grande part de l'intérêt du jeu est la narration. Allier un beat'm up avec une vraie narration au premier plan est une excellente idée qui permet au jeu de dépasser son cadre d'origine orienté action pour aller vers d'autres horizons, proposer une expérience différente et, en ce qui me concerne, bien plus intéressante, tout en attisant la curiosité d'un autre public.
L'auteur du jeu a choisi une narration à la The Stanley Parable, c'est-à-dire qu'un narrateur, en voix off, donne des instructions au joueur, qui est libre de ne pas les suivre, ce qui va automatiquement déboucher sur des situations originales dans lesquelles le narrateur va s'énerver contre le joueur, se moquer de lui, etc. L'idée, encore une fois, est très intéressante. Mais le gros problème, selon moi, c'est qu'on ne reprend pas facilement le gimmick de The Stanley Parable. Cette idée autour du narrateur était excellente quand elle est apparue avec TSP, mais elle perd automatiquement de son charme quand elle est réutilisée. La surprise n'est plus là. Si ICEY avait inventé cette narration, il aurait été bien plus marquant. C'est donc une idée sympathique, surtout associée à ce genre, mais ça n'en fait pas une pépite pour autant.


Je ne suis pas un habitué de ce genre de jeux. Les beat'm up, les boss fights et autres genres demandant au joueur un quelconque talent inné pour la manipulation frénétique de la manette, ont tendance à me laisser sur le carreau. C'est peut-être pour cette raison que je n'ai pas été très à l'aise avec le contrôle de l'héroïne. ICEY ne répond pas de manière suffisamment fluide, de sorte que j'ai constamment eu du mal à la diriger comme je le souhaitais pendant les combats. Difficile de la faire virevolter exactement comme je le voulais, difficile d'attaquer de manière aussi fluide et efficace que le demande le genre. Si l'on compare à Nier : automata (oui, pas le même budget, je sais) où 2B répond au doigt et à l’œil et où l'on sent une maîtrise parfaite de son personnage, on remarque forcément que ça coince un peu ici.
Ce type de défaut, forcément, ça n'aide pas à rendre le jeu plus accessible. Surtout que, fou que je suis, j'ai lancé ma partie en mode difficile, après qu'on m'a dit que le jeu était vraiment trop facile. "Haha, me suis-je dit, qu'à cela ne tienne, j'augmente donc la difficulté ! J'en suis bien capable !". Quelle erreur les amis ! Ma fierté aura eu raison de moi. J'ai galéré tout le jeu, je suis mort un nombre incalculable de fois et j'ai passé un temps fou sur certains boss ! Et la bonne petite surprise, c'est qu'on ne peut plus changer la difficulté du jeu en cours de partie. Donc j'ai dû me taper tout le jeu en difficile, soit 6 à 7 heures, ce qui ne m'a pas aidé, je dois bien l'avouer, à apprécier ICEY à sa juste valeur.


Hormis cela, le jeu n'est pas moche sans être joli non plus et les musiques ne sont pas folichonnes. Rien de marquant de ce côté-là.


Il n'est pas facile pour moi de donner une note à ICEY. Comme je le disais, ce n'est pas mon genre de prédilection, mais l'apport d'une originalité dans sa narration m'a convaincu de l'essayer. Cette originalité apporte un plus indéniable au jeu et c'est avec plaisir qu'on se joue du narrateur pour observer ses réactions. Mais The Stanley Parable l'a déjà fait et le plaisir de la découverte n'agit plus comme c'était le cas pour ce dernier. C'est une démarche intéressante qui permet d'apporter un intérêt nouveau à un jeu d'action, mais ça n'en fait pas un jeu marquant pour moi. De plus, ICEY ne m'a pas apporté satisfaction dans sa partie action, la faute à un manque de fluidité dans le contrôle de notre héroïne. On obtient donc un jeu qui est loin très d'être mauvais mais qui n'a pas réussi à me convaincre.

roifingolfin
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le 7 nov. 2017

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roifingolfin

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