ICO:
Premier jeu de Ueda, ICO est loué pour son expérience de jeu, sa narration poétique et son ambiance. Alors pour les gens dans ma situation qui n'ont jamais touché le jeu lors de sa sortie est-ce que la mayonnaise prend ? Il est tentant de juger la qualité de ce jeu dans sa globalité, dans son expérience sans décortiquer les différents aspects. Mais le jeu est assez inégal, ses points forts sont flagrants, autant que ce qui pourrait passer pour des points faibles.
Enfermé dans une forteresse par peur du mauvais sort, ICO s'échappe et fait la rencontre de la frêle Yorda retenue captive également. Il va essayer de leur frayer un chemin dans le labyrinthe du château tout en la protégeant des gardiens qui tentent de la retenir.

Le level design frappe immédiatement et il se révèle brillant dans la suite de l'aventure. L'environnement est constitué en tout et pour tout d'un grand château monté sur une île proche des côtes. Chaque salle est parcourue plusieurs fois, par le haut, par le bas, le pont baissé, les portes ouvertes ou non. Les énigmes diffèrent perpétuellement au gré des modifications que l'on apporte à l'édifice.
S'il a la chance d'être happé par l'ambiance, le joueur se laissera bercer par une réalisation musicale tout en finesse où les bruits sont plus issus des animaux et du vent que par l'ajout de musique. C'est d'ailleurs le fil rouge de ce jeu, la finesse et la retenue. Le jeu est extrêmement japonisant, très peu de parole beaucoup de moments contemplatifs, on aime ou pas.
Pour moi, qui suis rentré dans le jeu, les moments qui se rapprochent le plus de l'aspect "gaming" sont donc assez mal venus. Les combats que l'on doit mener pour soustraire Yorda aux créatures de fumée sont répétitifs et lassants, d'autant plus que les aspects techniques du jeu n'aident pas. Déplacements et cabrioles sont très approximatifs et pour rajouter au tout, la gestion de la caméra en mouvement nous met souvent dans les choux. C'est fort dommage d'autant plus que les scènes sont étudiées pour nous donner un point de vue esthétique et pratique dans la résolution des énigmes.

La fin du jeu (à partir du moment où l'on ouvre les portes) est vraiment fantastique nous plongeant dans des sentiments puissants jusqu'à la conclusion.

Excellente expérience, dommage que les certains aspects "jeu" soient en demi-teinte. 8/10

Shadow of the Colossus:
Afin de sauver sa belle, un jeune guerrier vole une épée magique et s'enfonce dans les terres interdites pour relever une série d'épreuves, 16 colosses qu'il faudra vaincre.

Contrairement à ICO où la narration est au coeur du jeu au détriment de l'aspect ludique, Shadow of the Colossus fait l'impasse et limite le scénario au minimum pour se concentrer sur le gameplay. Le leitmotiv de la simplicité du jeu, HUD restreint, les explications limitées etc, est toujours présent il s'agit de l'action brute, sans aucune fioriture. Le nombre limité de personnage frappe également, et l'ambiance sonore s'en ressent, lorsqu'on entend la voix du personnage cela fait une étrange sensation, et cela ajoute encore au fait qu'on à l'impression de déranger l'environnement et les colosses. Le monde est magnifique, de grandes vallées, des plaines avec des animaux qui s'ébattent paisiblement, le seul trublion c'est le joueur, qui provoque par ses choix un dérèglement du climat et de l'ambiance même de toute la région.

Les défis face aux colosses sont très bien pensés, au début on introduit des mécanismes petit à petit, possibilité d'utiliser là bête pour atteindre de nouveaux endroits, plusieurs points faibles, réactions différentes en fonction du comportement du joueur etc ... Les derniers sont colossaux (ça tombe bien) et les "patterns" pour les faire tomber sont très malins et stressant à souhait.

Tout n'est pas parfait d'un point de vue technique, le canasson est une vraie plaie à diriger, mais vous avez la joie de galérer à ses rennes seulement s'il conscent à vous laisser le chevaucher. Qui n'a pas sauté comme un demeuré à côté de son cheval en maudissant l'équidé ? On peste toujours sur les angles de caméra "hollywoodien" choisis de temps en temps et qui nous font galérer sur les colosses.

Du défi haletant dans un magnifique environnement, 9/10

Alors le bilan de cette collection est excellent, Ueda nous fait nous poser des questions et joue avec nos émotions dans deux jeux très différents, on aborde ces deux jeux d'une façon nouvelle et en ce sens l'auteur réussit parfaitement son objectif.
Pour un prix contenu il serait dommage de passer à côté de ces expériences. 9/10
Nanash
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le 2 nov. 2011

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Nanash

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