Justice League Reunited

Injustice, en deux jeux et deux séries de comics associées, a réussi à laisser sa marque sur le paysage super héroïque. De même que l'univers de The Dark Knight Returns évoque quelque chose à l'imaginaire du public, que le Batman de Nolan renvoie à quelque chose, le monde DC version Injustice fait lui aussi partie de ces versions qui ont leur propre aura, qui évoquent des images à l'esprit des gens. C'était déjà le cas avec un premier opus, mais ce second tout aussi réussi mérite ce rappel.

Au niveau visuel, je trouve qu'on sent du progrès par rapport au précédent opus. Aucun personnage ne m'a dérangé. Les designs sont sublimes, les graphismes performants.

En terme de gameplay, on retourne en terrain connu et c'est diablement efficace. Voir un Shazam balancer des éclairs dans un combo sur deux, une Catwoman extrêmement élégante dans son style de combattante aussi agile qu'un félin, un Bane bourrin limite catcheur... le plaisir de retrouver nos héros et de les voir prendre vie en plein combat a quelque chose de toujours aussi fascinant pour le fan de comics que je suis. Il semblerait qu'en mode multijoueur, un aspect rpg vienne se rajouter mais je ne suis pas allé explorer le titre de ce côté.

Au niveau histoire, j'apprécie encore davantage qu'Injustice 1. Nous n'avons pas le délire multiversiel du précédent, on reste uniquement avec des personnages de la terre Injustice, et on développe sur les bases solides de l'histoire posée. Nous sommes dans un monde qui essaye de se relever du régime de Superman et de peu à peu se reconstruire. Si Superman est bel et bien en prison, d'autres rescapés ont encore leur liberté comme Black Adam et Wonder Woman qui se retrouvent à recueillir la nouvelle arrivée, la kryptonienne Kara Zor-el (je recommande le comics Injustice 2 pour en apprendre plus sur ses premiers pas sur Terre). Mais la rescapée de Krypton est talonnée de près par une terrible menace, la même qui avait condamné sa planète.

C'est parfois bourrin car nous sommes dans un jeu de combat, mais avec un peu de clémence à ce sujet, on a une histoire diablement efficace à apprécier, avec de nombreux personnages qui ont leur moment de gloire, et un propos de fond pertinent avec les deux camps qui continuent de s'opposer malgré leur nécessaire collaboration face à une menace commune.

La promotion avait énormément insisté sur Supergirl, qui venait compléter le duo Superman/Batman en tant que point d'équilibre. Kara est recueillie par le camp de Superman et on lui inculque la haine de Batman. Pour autant, est-elle prêt à choisir le camp du fascisme super-héroïque ? Farouchement attaché à son cousin, seul autre rescapé de sa famille, de son peuple, de sa planète, est-elle prêt à lui tourner le dos ? Toujours aussi lumineuse et attachante, elle est le personnage clef qu'on se plait le plus à suivre et j'ai personnellement considéré que le choix final qu'on offre au joueur ne pouvait être que le choix de Supergirl.