Après avoir découvert la licence avec Beautiful Katamari il y a plus de 10 ans (j'avais d'ailleurs écrit une critique extrêmement minable à ce sujet : si vous voulez vous moquer, c'est par ici), j'ai eu envie, le temps passant, de jouer à un autre épisode de cette saga au concept unique (mais vous le savez déjà j'imagine).

Le concept, parlons-en d'ailleurs… et sautons même directement à la conclusion comme j'ai l'habitude de le faire, car, bien que j'eusse pris beaucoup de plaisir avec ce remaster de ce premier épisode de la série, je dois bien avouer que ce Katamari Damacy rentre de plain-pied dans cette catégorie de jeux qui se sont fait surpasser en tous points par leurs successeurs, les rendant de ce fait, toute proportion gardée, obsolètes. Genre le premier Mega Man, Hitman, Gears of War, Uncharted, Just Cause

Car s'il y a une chose que ce Katamari Damacy fait très bien, c'est de poser les bases : le concept est original (pour résumer le plus simplement possible, on contrôle une grosse boule qui ramasse tous les trucs plus petits qu'elle), le nombre d'objets affichés à l'écran reste impressionnant pour de la PS2 (et pour un développement avec un moyen budget de 800.000 €), c'est drôle et les musiques de Yū Miyake (qui a aussi taffé sur d'autres licences Namco comme Tekken et Riiiiiiiidge Raceeeer) sont parfaites.


C'est du shibuya-kei, un genre qui mix j-pop, yé-yé (Serge Gainsbourg a été une source d'inspiration pour les fondateurs du genre, vive la France !), jazz et pleins d'autres trucs trouvés à droite à gauche : on pourrait croire que ça va ressembler à rien, et justement, non, ce qui rend ce genre génial.

Bref, outre la partie musicale du titre qui a permis à la licence de remporter certaines de ces premières récompenses, il faut rappeler l'audace du concept (qui sans aucune surprise a permis au titre de remporter d'autres récompenses) et la logique de son scénario, qui fait qu'il me semble indispensable pour n'importe quel joueur qui se respecte un minimum de jouer au moins une fois dans sa vie à un épisode de cette licence.

Le Roi est un peu con, il a cassé toutes les étoiles du ciel, et vu qu'il n'a pas trop envie d'en branler une, il ordonne à son fils, un Prince qui ne mesure que quelques centimètres, de recréer les étoiles à partir d'un katamari (“amas” dans la langue des bouffeurs de sushis), cette fameuse boule collante. On pourrait croire que ça ne rime à rien (tout comme pour la musique), et pourtant, là encore, ç'a du sens : c'est parfait, c'est japonais !… et surtout, c'est très simple à comprendre. Keita Takahashi, le concepteur du jeu, revient de loin : disons qu'il est passé par pas mal de concepts et autres productions avortées avant d'aboutir à ce résultat-là.

Forcément, avec un concept aussi barré d'arrière, les développeurs étaient dans l'obligation d'assumer à fond leur délire, de faire un univers drôle, coloré, barré… bref, vous avez saisi le principe, je crois (quoiqu'une version +18 ultra-gore avec du Carpenter Brut derrière, je ne dirais pas non non plus). Le roi a donc tendance à nous donner de nombreux conseils, à nous faire de nombreuses remarques, à parler de sa vie quand on joue… la légende dit qu'il serait même capable de nous taunter si on perd (ce qui ne m'est pas arrivé, étant un véritable h4rdc0r3 g4m3r). Mis à part ce roi qui adore nous parler de caramel et de chat quand on joue, quitte à ce que son texte et sa tête prennent la moitié de l'écran (heureusement, on ne voit que sa tête… logique pour un roi), on se retrouve à suivre les pérégrinations de la famille Hoshino, lors des cinématiques de fin de niveau, famille dont les enfants sont d'une lucidité débordante, puisque ayant compris très jeunes que c'était quand même un peu bizarre qu'un roi géant se balade au-dessus de la planète et qu'il n'y ait plus d'étoiles dans le ciel.

Bref, Keita Takahashi, avait 4 points bien précis en tête lors du développement du jeu : la nouveauté et la facilité de compréhension du concept, le plaisir et l'humour. Pour le coup, rien à dire, c'est totalement réussi… mais est-ce à dire que je n'ai rien à reprocher au jeu ?… justement…


Comme je disais en introduction, Katamari Damacy « rentre de plain-pied dans cette catégorie de jeux qui se sont fait surpasser en tous points par leurs successeurs » (j'adore m'autociter, c'est une passion). Contrairement à la plupart des autres épisodes de la série (si ce n'est tous), notre katamari ne pourra jamais dépasser le kilomètre de diamètre. Pas de quoi en faire un drame, le but de cet épisode n'était pas de faire dans la surenchère.

En fait, ce serait peut-être même l'inverse : à défaut de faire dans la surenchère, Katamari Damacy pourrait-être accusé d'en faire le minimum. Car force est de constater que c'est quand même très chiche en contenu, et pourtant, je ne suis pas du genre à râler sur ça. Le titre se termine en environ quatre heures, cinématiques comprises, mais certains décors reviennent plusieurs fois. Le truc, c'est que le jeu étant plutôt facile (on en reparlera dans quelques instants), aucun niveau ne viendra nous poser de problèmes. Encore pire, les niveaux ne prenant pas fin une fois l'objectif de taille atteint, je me suis retrouvé à plusieurs reprises à tourner en rond durant quelques minutes sans qu'il y ait encore des objets intéressants à ramasser. Bref, ça la fout toujours mal de s'ennuyer, de se dire que certains niveaux sont trop longs, pour un jeu paradoxalement trop court. De surcroit, une fois le jeu terminé, il n'y a plus grand-chose à faire : à la limite, on peut tenter de ramasser tous les objets du jeu… bon courage, je trouve ce genre de défis chiants perso. Sinon, il y a du multi en local, mais en toute franchise, je ne sais pas ce que ça vaut, car je n'ai pas voulu essayer. Ce remaster aurait pu être l'occasion pour les développeurs d'intégrer un système de leaderboard, malheureusement ce n'est pas non plus présent.

Le remaster, justement… et bien, je n'ai pas grand-chose à en dire en fait. On est face à une remastérisation très propre de la version japonaise : je ne sais pas ce qu'il en est de la version européenne, mais la version originale américaine avait eu droit à quelques modifications au niveau du design de certains personnages et des sons.

J'ai eu tout de même eu un peu peur au début, le jeu se lançant pour la première fois en mode fenêtré dans une résolution bâtarde : le truc qui n'inaugure rien de bon. Finalement, une fois le didacticiel terminé, tout rentre dans l'ordre et il devient possible de modifier la résolution, et je n'ai eu aucun soucis, aucun bogues, après ça. En fait, le plus gros changement de ce remaster est d'avoir facilité le jeu (on revient à ce que je disais plus haut) en allongeant le chrono de certains niveaux d'une minute ou deux. Pour le coup, déjà que je ne comprends pas pourquoi ne pas avoir laissé le choix de la difficulté au joueur (genre entre “original” et “moderne”), je comprends encore moins le but de la démarche. Pour avoir jeté un bref coup d'œil aux chronos d'origine, aucun ne m'aurait posé la moindre difficulté si j'avais eu affaire à ceux d'origine justement… par contre, pour rappel, le fait de devoir tourner en rond à la fin des niveaux, ce défaut, lui, est bel et bien présent. Bref, un choix difficilement compréhensible, qui plus est imposé à tous.

Reste à noter la présence de quelques autres défauts, pas trop gênants, mais présents tout de même. Déjà, les niveaux de constellation ont grosso modo tous la même cinématique de fin, et ces mêmes niveaux de constellation sont globalement moins intéressants que les autres (certains défis ne sont pas très intéressants, genre ramasser la plus grosse vache possible). Ensuite, le moteur physique s'emballe un peu par moment, nous faisant perdre de la vie bêtement (autrement dit réduire la taille de notre katamari), notamment lorsqu'on tombe d'un peu trop haut, ou pouvant nous bloquer durant quelques secondes… bon après le jeu étant très facile, on va dire que ça permet d'augmenter un peu la difficulté du titre.


Bref, ce Katamari Damacy REROLL fut loin d'être une expérience désagréable, bien au contraire. En fait, je suis même resté un peu sur ma faim, ce qui fait que je me retrouve dans un état dans lequel j'ai encore plus envie de me replonger dans cette licence maintenant que j'ai terminé le jeu. Je ne serais d'ailleurs pas contre un épisode qui profite pleinement de la puissance des machines actuelles… quitte à tomber dans la surenchère. En tout cas, j'en redemande !

Du coup, je reste intrigué quant à ce que Namco fera avec cette licence à l'avenir, mais je suis encore plus intrigué par les futures productions de Keita Takahashi : Wattam et Crankin's Time Travel Adventure, deux de ses précédentes œuvres, étant passées un peu inaperçues.

Une bonne expérience quoi… même si j'aurais tendance à dire que c'est surtout une grosse démo pour ce à quoi l'on aura droit ensuite.

MacCAM
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le 12 déc. 2023

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