C'est pas pour les Kids

A une époque ou les grandes mascottes telles que Mario ou Sonic se tirent la bourre, d'autre héros de jeux vidéo tentent de jouer sur leur terrain, à savoir le jeu de plates-formes, avec plus ou moins de réussite.

Avant de se lancer dans le scénario de Kid Chameleon, il faut bien se remettre dans le contexte de l'époque où il est sorti car celui-ci peut paraître aujourd'hui ultra kitch. En effet, une salle d'arcade proposant un nouveau type de jeu vidéo a ouvert ses portes. A l'intérieur, point de borne d'arcade, ni même de console. Non, ce sont les joueur eux-même qui en sont le héros et qui doivent franchir bon nombre de niveaux aux décors variés. Les problèmes commencent lorsque le grand méchant de ce jeu décide d'en prendre le contrôle, mettant la vie de ces pauvres gamers en danger. Par chance, l'un d'eux, armé de son courage, décide de relevé le défi et de botter les fesses de ce trouble fête.

Le jeu s'apparente à un plateformer classique. Vous vous déplacez dans des niveaux en 2D, sautez sur les ennemis pour les occire et cassez des caisses pour y récupérer points, bonus de temps et parfois même des tenues. Et c'est là que l'on découvre toute l'originalité du jeu. Il existe en effet plusieurs tenues différentes ayant chacune leurs propres caractéristiques. En plus d'augmenter plus ou moins vos points de vies, elles vous permettent d'effectuer des actions en rapport avec votre déguisement. Par exemple, la tenue du samouraï vous permettra de vous battre à l'aide d'un sabre, tandis qu'avec celle du rhinocéros, il vous sera possible de foncer dans certains murs pour les détruire et ainsi ouvrir un passage. Certains niveaux vous proposerons ainsi différentes manières de les aborder selon que vous preniez ou non certains costumes. Et en ce qui concerne ceux-ci, vous en aurez pour votre argent tellement le nombre de déguisement est élevé.
La durée du jeu est elle-même impressionnante, même si elle est rallongée de manière artificielle comme c'était souvent le cas à l’époque. Le premier point marquant est l’impossibilité de sauvegarder sa partie, et aucun système de mot de passe n'est présent. Il vous faudra donc faire l'aventure d'une seule traite. Même si la chose semble abordable durant la première heure de jeu, cela commence à se compliquer au cours de votre progression. La difficulté bien dosé du début devient progressivement plus ardue au fil de l'aventure. Et ces détails qui semblent être des qualités deviennent au final problématiques. Imaginons que vous jouez depuis une bonne heure, la fatigue commence à s'installer, le jeu exige de vous de plus en plus de concentration et certains passages commencent à vous demander plusieurs essais. Vous voyez votre stock de vie diminuer, vous vous dépêchez de progresser, le temps étant bien entendu limité, et là vous mourrez bêtement, usant la dernière vie qui vous restait. Game over, retour à l'écran titre et vous devez tout refaire depuis le début. Frustrations garanties.
Du coup, le découragement se fait tout de suite sentir et même du lendemain, au regard de la durée du jeu déjà effectué et de la difficulté rencontré, les moins persistants abandonneront rapidement. Et c'est vraiment dommage car le jeu est plutôt agréable, malgré une inertie du personnage parfois énervante. Les décors sont beaux et variés, le level design bien pensé et propose même parfois plusieurs chemins possible selon la tenue que vous portez. Des combats de boss sont également de la partie et il vous faudra tâtonner pour trouver la bonne méthode pour le vaincre. En général plusieurs costumes sont disséminés dans le niveau et c'est à vous de trouver le plus adéquate pour en venir à bout. Donc certes, lorsque l'on recommence une partie, on peut facilement économiser des vies et aller plus loin. Les plus téméraires finiront par arriver au boss final qui est une véritable plaie à battre. Il est long et l'inertie évoquée un peu plus haut vous fera rager. Et encore une fois, se dire que l'on doit se retaper toute l'aventure pour ensuite peut-être battre le boss de fin demande un courage à toute épreuve.

Sous ses airs de jeu de plates-formes classique, Kid Chameleon est une bonne surprise. Les différentes tenues aux différents pouvoirs en sont les principales raisons. Mais jeu de l'époque oblige, la difficulté est plutôt élevé vers le milieu et risque de décourager les joueurs d'aujourd'hui habitués à des échecs moins punitifs. Mais malgré cela, il reste très agréable à jouer et à regarder, faisant de lui un jeu à essayer pour tous les amateurs de jeu de plates-formes.