L.A. Noire
7
L.A. Noire

Jeu de Team Bondi, Virtuos et Rockstar Games (2011PC)

Bienvenue à Los Angeles, une ville de progrès, d'avenir, d’opportunités, une ville qui contribue à la mise en place d'un monde meilleur où chaque citoyen américain sera libre d'acheter une voiture à crédit et où chaque petit commerce sera en concurrence avec des groupes commerciaux aux dimensions colossales.
Bienvenue dans les années 50, bienvenue dans le paroxysme de "l'American way of life" et au cœur du capitalisme occidental.


Au sein de ce monde en pleine croissance économique, vous incarnez le brillant mais un peu neu-neu Cole Phelps, un ancien officier GI qui, après la guerre, décide de rejoindre les rangs de la police de Los Angeles afin de servir son pays.
L.A. Noire raconte l'histoire de son ascension fulgurante et de sa chute (complètement nulle) au sein du département corrompu de la police de la cité des anges.


L.A. Noire porte très mal son titre. Si le menu principal vous promet une ambiance sombre et dépressive avec un héros moralement énigmatique et une ambiance de polar noir des plus sordides, le jeu ne propose rien de tout ça.
En réalité L.A. Noire raconte l'histoire d'un flic optimiste et intelligent qui a décidé de partir en croisade contre les ignobles créatures qui menacent les fondements du pays à la bannière étoilée .
Vous incarnez un paladin de lumière et de vertu, un chevalier Jedi des années 50 qui désire rendre les rues de sa ville plus sûres.
L.A. Noire, c'est juste l'histoire de la LAPD dans les années d'après-guerre avec ses qualités naissantes et ses failles omniprésentes. L'ambiance n'est ni noire, ni sombre, ni glauque, juste affreusement réaliste et chiante sur le long terme.


Avec son ambiance réussie mais incroyablement terne, L.A. Noire ne se rattrape malheureusement pas avec son personnage principal.
De toute la galerie de personnages charismatiques que nous gratifie Team bondi, le scénariste a décidé que la seule quiche sans personnalité et sans caractère du groupe devait absolument être octroyé au joueur.
Cole Phelps est une véritable tête à claques, que se soit physiquement ou mentalement, à cause d'une caractérisation chiante au possible qui tient sur une seule ligne : « j'ai été un trou du cul au cours de la guerre, maintenant je vais être un gentil policier ».

Le joueur traverse les différentes brigades à la vitesse de l'éclair avec un personnage qui ne changera jamais sa façon de percevoir les choses : il ne sera jamais violent, désabusé ou cynique, Phelps est un personnage exceptionnellement chiant et dénué de personnalité.
Juste un yes-man naïf et crétin qui enverra plus de 10 innocents en prison.


L'histoire est également peu intéressante.
Parler de la corruption des élites politiques et de l'argent fait sur le dos des GI est une bonne chose mais le problème c'est que la narration et la mise en scène sont très mauvaises.
Le jeu se résume à une succession de brigades : patrouille, circulation, Criminelle, mœurs, incendies.
Au sein de ces brigades vous devez résoudre entre 4 et 7 enquêtes différentes qui, en grande majorité, n'ont absolument aucun lien avec le fil conducteur de l'intrigue. Fil conducteur qui se découvre via des journaux facultatifs.
D'ailleurs, si vous loupez ces journaux, vous ne comprendrez absolument rien à la conclusion du jeu.
En gros, les créateurs du jeu ont inséré les éléments-clés de l'histoire dans des objets à ramasser qui ne sont pas forcément évidents à repérer.
L'histoire de L.A. Noire n'est pas exigeante, elle est juste incroyablement mal racontée.
Le gros du contenu s'apparente à du remplissage avec des enquêtes bonnes mais complètements secondaires.
C'est le niveau zero de la narration : une histoire décousue et sans consistance qui se perd dans des intrigues secondaires qui ne font que ralentir le rythme et annihiler toute fluidité dans le récit.
En réalité, le jeu démarre réellement dans la deuxième partie de la dernière brigade avec l'arrivée du charismatique détective privé Jack Kelso et la mise en place d'une vraie ambiance "film noir".


Pour le gameplay, le jeu se montre incroyablement répétitif. Chaque enquête se déroule de la même manière et passe par les mêmes étapes.
Vous avez la fouille de la scène de crime où vous devez partir à la pêche aux indices, l'interrogatoire des suspects et témoins puis les scènes d'action et de course-poursuite.
La fouille consiste à récupérer des indices mais s'avère fastidieuse et n'offre que peu d’intérêt.


L’interrogatoire est déjà nettement plus sympa.
Graphiquement, les visages des personnages sont tout bonnement incroyables et le scan reproduit à merveilles les tics nerveux de l'humain.
Sauf que, à long terme, les interrogatoires ne se renouvellent pas et deviennent tout simplement irritants pour ne pas dire chiants. Au bout d'un moment les interrogatoires se transforment en corvée étant donnée que vous ne pouvez jamais vous louper sur une enquête et que vous ne pouvez jamais bousculer un suspect (genre lui faire bouffer le mur).
Pour les scènes d'actions, elles sont partagées entre les courses-poursuite et les fusillades. Les courses-poursuite sont agréables mais trop nombreuses.
En moyenne, vous avez deux courses-poursuite pour une enquête et au bout d'un moment, cette sirène de police vous tape franchement sur le système.
Quant aux fusillades elles brillent pour leur mollesse et leur lenteur.


Le gameplay en soi n'est pas catastrophique, c'est juste que, en 40 heures de jeu, il ne se renouvelle jamais !!
Les mécaniques découvertes dans la première heure du jeu resteront inchangées pendant toute la durée de l'aventure et fatalement, l'ennui finit par pointer le bout de son nez.
Pour couronner le tout, le jeu est extrêmement linéaire et les choix pris par le joueur n'ont aucune conséquence sur la suite des événements.
Il y a également une partie exploration avec des bâtiments à découvrir, des voitures à débloquer mais franchement...c'est très anecdotique étant donné que l'exploration se déroule dans une Los Angeles des années 50 belle, grande, criante de réalisme mais vide et ennuyeuse.


Reste l'aspect graphique qui s'en sort relativement bien grâce aux mouvement faciaux des personnages et aux intérieurs détaillés de certains bâtiments. La musique est également très bonne mais répétitive elle aussi.


Dire que L.A. Noire est une désillusion est un euphémisme.
Le bébé des studios Rockstar et Team bondi n'est clairement pas à la hauteur de ses ambitions. Trop long, Trop chiant, L.A. noire est un jeu incroyablement répétitif qui, malgré toutes les bonnes volontés du monde, se montre incapable de proposer une histoire principale claire et des personnages accrocheurs.
Timide dans ses thématiques, ennuyeux dans ses dialogues, LA noire dispose néanmoins d'une ambiance années 50 très immersives mais qui ne sauve malheureusement pas le titre de la lassitude et de l'ennui au bout de 15 heures de jeu.


Boarf...

Asarkias
5
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le 26 mars 2015

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Asarkias

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