L.A. Noire
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L.A. Noire

Jeu de Team Bondi, Virtuos et Rockstar Games (2011Xbox 360)

Bon, là il bouge les yeux à droite, genre "j'esquive son regard", il ment! TOUCHE Y. Le type s'énerve et me demande une preuve. Je cherche dans mon carnet et...bah...non pas de preuve. Bon, alors il doit dire la vérité vu que je n'ai rien qui prouve le contraire. TOUCHE A. Raté! Fallait répondre "doute", TOUCHE X.
Eh bien, figurez vous que tous les interrogatoires de ce jeu attendu par certains comme le Saint Graal se déroulent ainsi. Du pif le plus total. Imaginez Columbo se gourant une fois sur deux dans ses intuitions. Avouez qu'il perdrait en crédibilité. Dans L.A. Noire Cole Phelps, le héros, finit par apparaitre comme un piètre enquêteur.
Au delà des interrogatoires totalement aléatoires il y a les enquêtes elles-mêmes. D'abord des affaires de circulation, ensuite criminelles, puis les mœurs et finalement les incendies. Au passage on notera l'étrange chronologie. N'aurait il pas été plus intelligent en terme d'intensité de terminer par la crim'? Donc, dans ces enquêtes on traine sur les lieux du crime en fouinant partout à la recherche d'indices. Déjà il faut savoir qu'on en loupe systématiquement un tellement il y en a. Mais aussi parce que parfois on loupe un fait important parce qu'on ne va pas assez vite ou qu'on ne retourne pas à un endroit précis. Sauf que ça on ne le sait pas. Du pif je vous dis, du pif.
Les scenarii des enquêtes sont parfois intelligents (parfois...) mais souvent on a affaire à une petite série B, digne d'une obscure série US. Sous ces petites histoires il y a la Grande histoire. Celle de Phelps et ses camarades US Marines. Sauf que celle ci ne se dévoile vraiment qu'au cours du dernier tiers. Où elle apparaît malheureusement totalement pathétique et inintéressante au plus haut point (corruption, feux criminels et stock de drogue se mêlent dans un gloubiboulga pénible). La fin est totalement nulle, voire ridicule.
C'est un des gros problèmes de ce jeu : l'aspect narratif. Ce n'est jamais passionnant. Au final seul le premier tiers du jeu peut tenir en haleine. Et encore ça reste extrêmement répétitif. Car un autre problème de L.A. Noire c'est sa répétitivité. On fait toujours les mêmes trucs. Relever les indices, manipuler un cadavre, interroger des témoins, courir après un suspect qui tente de prendre la tangente, l'arrêter ou le tuer etc. Alors certes c'est surement le quotidien d'un enquêteur mais pour un joueur c'est vite gonflant.
A côté des affaires principales il y a des "délits" à résoudre. En général il s'agit de poursuivre un type à pieds ou dégommer une bande. C'est divertissant à défaut d'être génial.
On peut aussi partir à la recherche des 95 voitures (vous avez bien lu...95). Voitures qui se ressemblent toutes. Sur ma première run j'en ai trouvé 90. J'ai du m'aider de youtube pour les 5 dernières. Certaines étaient à mon humble avis introuvables, se planquant dans des endroits où je n'aurais jamais pensé à foutre les pieds. Parce que mine de rien Los Angeles est bien reproduite (je suppose en tout cas) et la map est vachement grande. C'est beau mais...vide. Il y a des tas de bâtiments, de parc, d'entrepôts où vous ne croiserez pas un chat et où il n'y aura strictement rien à faire. Hormis peut être ramasser une des 50 bobines de film (totalement introuvables elles).
Ce jeu dégage une grande impression de rigidité. On ne peut pas faire ce qu'on veut et ce qu'on peut faire n'est jamais très fun.

Techniquement le jeu s'en sort plutôt bien. Même si comme toutes les productions de RockStar il a une sale tendance aux bugs (genre le coéquipier qui reste coincé sur le patio d'une maison). La caméra n'est pas toujours au top non plus. Les effets de lumière sont bien travaillés, idem pour le son et la musique, un des points forts du jeu.
Dommage qu'il n'y ait pas de mode online (un coop?).
On finit le jeu en une vingtaine d'heures si on prend son temps. En revanche la rejouabilité n'est pas évidente. Franchement les enquêtes dans leur ensemble ne donnent pas envie d'y replonger.

L.A. Noire est avant tout un jeu d'ambiance : le Los Angeles des années 40 et les problématiques qui se posaient aux jeunes vétérans. Lumière, musique, graphismes, on est dans une ambiance polar. Malheureusement on finit par se lasser de Phelps et de ses enquêtes approximatives. Le tout apparaissant comme rien de plus qu'une série B qu'on oublie rapidement.
ptitpraince
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le 5 sept. 2011

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ptitpraince

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