Le Dark soul du D-RPG (oui, j'ai utilisé cette formule maudite)

J’avais déjà bien sué sur Labyrinth of Refrain, qui avait fini par me perdre à force de maladresses et de frustrations, mais qui m’avait quand même laissé un goût de "reviens-y". Alors j’ai lancé Labyrinth of Galleria, un peu par curiosité, un peu par défi, sans vraiment savoir dans quoi je mettais les pieds. Et l'expérience n'était pas désagréable.

Oui, il garde des défauts. Il hérite même des tares de son prédécesseur :

- des menus toujours aussi peu ergonomiques

- une navigation parfois laborieuse

- un humour un peu douteux

- une interface qui t’envoie en orbite et une navigation dans les menus assez peu agréable…

Bref, si t’es allergique à la complexité inutile, c’est toujours pas la bonne adresse. Mais malgré tout ça, je me suis beaucoup plus éclaté ici.

Parce que Labyrinth of Galleria, c’est un peu Refrain, mais qui aurait digéré ses idées, poussé ses mécaniques plus loin, et surtout, qui aurait compris comment surprendre son joueur. C’est toujours punitif, injuste parfois, mais ce n’est plus juste "difficile pour te faire perdre du temps". C’est exigeant, oui, mais gratifiant. Il y a un vrai plaisir à construire ses escouades, à expérimenter, à creuser plus loin. Et mine de rien, cette sensation d’être baladé par un jeu qui assume son challenge, ça m’a parlé.

Je vais oser l'expression interdite… Mais ouais, Labyrinth of Galleria, c’est un peu "le Dark Souls des Dungeon-RPG". Pas pour se la raconter élitiste, mais parce que le jeu est dur, te laisse galérer sans te tenir la main, mais sait aussi te féliciter quand t’as tenu bon.

Puis oh surprise! Il y a cette ouverture vers une seconde phase de jeu, plus rogue-like, qui casse la routine, te redonne un coup de fouet, et t’offre même un second donjon final, une vraie surprise qui évite le gros ventre mou habituel des RPG.

Il faut le dire, l’histoire fait mieux le taf. Ce n’est pas un chef-d’œuvre narratif, mais y’a un petit effort dans la mise en scène, dans la manière dont les éléments se dévoilent au fil des heures. On est loin de l’humour forcé et beauf de Refrain, et même si quelques scènes m’ont fait lever les yeux au ciel, dans l’ensemble j’ai suivi l’intrigue avec plaisir. Ça ne me sortait plus du jeu, au contraire, ça me donnait envie d’en savoir plus.

Le jeu arrive à faire ce que peu de Dungeon-RPG savent faire, il me donner envie de recommencer encore un run, de revenir sur un étage déjà visité, pour tester un build, une stratégie, ou juste pour aller gratter quelques nouveaux équipements. Les mécaniques de classe, les pactes, la configuration des escouades… tout ça a été mieux intégré, mieux équilibré. Je râle toujours un peu sur les menus, mais au moins, je me suis senti plus libre, plus accompagné, plus maître de ma progression.

Alors ouais, Labyrinth of Galleria ne va pas réconcilier tout le monde avec le genre, mais pour les amateurs de D-RPG qui veulent quelque chose de dense, d’hostile mais généreux, c’est clairement une proposition à ne pas louper. C’est un jeu qui ne respecte pas ton temps, mais à sa manière. Il te le vole, te malmène, t’énerve... mais il te le rend quand tu vois enfin la mécanique tourner, quand tu comprends le puzzle qu’il te propose, et quand tu claques enfin un boss qui t’a fait la misère dix fois d’affilée.

Je ne dirais pas qu’il m’a réconcilié avec le genre… mais je crois qu’il a gagné mon respect.