Lesbien raisonnable?

Je pose ma souris, écoute l'air lancinant se jouer, tire une taffe sur ma cigarette phantasmée...

Qu'en ai-je pensé de ce jeu?
Comment évaluer ce jeu? Doit on se baser sur le gameplay, la narration, le contenu narratif, la mise en scène ou le message? et si on regarde la cohérence entre tout cela...

Bref, je me retrouve à juger d'un jeu ce que j'attends d'un film.
Ce qui est déjà génial! Car sans même s'arréter à ce qu'il y a dans Life is strange (le nom du jeu, je rappelle), je pense que l'on peut y voir beaucoup d'avenir / saluer la démarche. Depuis quelques temps, le jeu n'est plus cantonné à son rôle historique de stimulateur cardiaque, il a également une fonction narrative, la preuve en est de son modèle épisodique, avec l'avalanche de cliffhangers qui vont bien... et bordel ca fait du bien!

Je doit également dire merci car l'on incarne UNE protagoniste (ce qui n'est en aucun cas une perversion de ma part (pas tout le temps (ou en tous cas pas comme ça (bon putain c'est mon procès ou bien? )))). Je disais : UNE protagoniste, ce qui est rare dans le domaine, et traité non pas comme une fille, ni comme un homme, mais comme un humain...
L'écriture et le scénario sont très orientés young adult : quête initiatique avec un personnage mignon confronté au dur monde de la vie vraie...

Bon, il y a cependant des écueils/ questions selon moi :

- Très orienté culture américaine : puritanisme, drive in, ambience des écoles de riches, etc. Pour moi, français allant à la fac, sans clubs d'étudiants (bon, je retire cela, il y a bien les BDE qui m'ont toujours cassé les gonades avec leurs affiches mysogynes et leurs soirées thématiques à la con), cela me parle moins. Et pour un jeu qui se désire immersif, cela peut être problématique pour quelqu'un qui n'a pas vécu dans un tel univers.
- BEAUCOUP de références à la pop culture : des dizaines de films sont cités, des photographes, etc. Cela peut saouler très vite d'entendre son petit personnage traité de geek à longueur de temps. Cependant, c'est peut être une volonté des auteurs. Il y a en effet une mode des jeunes-bobos-à-echarpe-autour-du-cou-qui-sont-artistes-tu-peut-pas-comprendre. Nous mettre dans la peau de max qui n'a, en fait, que des préoccupations d'ados est donc peut être volontaire : déconstruire le vernis geek qui semble être la personnalité de notre héroine pour peu à peu en découvrir un autre. Si tel est le cas, j'apprécie la démarche, mais si la volonté est de plaire aux geeks, je trouverai cela naze.
- Autre point : les personnages et le scénario souffrent de la comparaison au cinéma : Manque de nuances ou de subtilité dans l'écriture, traits des personnages un peu trop stéréotypés (manquerai plus qu'une asiatique fan de technologie et un proviseur black... Eh MEEEERDE..). D'ailleurs la comparaison avec l'effet papillon se fait vite ressentir.

Bref, j'ai quand même passé un bon moment, mais j'aurais aimé plus de folie (merci d'ailleurs au 5e épisode) et plus de prise de positions de la part des scénaristes...