Dire qu’il ma fallu un an et demi pour terminer ce jeu commencé en septembre 2013. Je me demande encore comment j’ai pu attendre aussi longtemps pour finir cette petite pépite indépendante. En fait, pour être sincère, j’ai surtout attendu de penser à brancher ma manette de Xbox sur mon ordinateur, n’étant pas très doué pour jouer au clavier/souris. Mais ça, chut, vous le gardez pour vous.


Qu’est ce que c’est Mark of the Ninja ? Le jeu du studio Klei entertainment apporte un vent rafraîchissant dans le domaine du jeu d’infiltration, ici plus précisément, dans le genre 2D. On dirige un membre d’un clan ninja bien décidé à se venger d’infâmes personnages ayant attaqués son clan ! Bien que le scénario comporte quelques rebondissements et nous offre régulièrement des cinématiques animées, ce n’est clairement pas l’aspect du jeu qui m’a captivé. Ma période de jeu longue qui a été nécessaire pour le terminer n’a pas aidé notamment pour rentrer pleinement dans le scénario, qui demeure d’ailleurs, assez simple.


Un des points qui frappe d’emblée en débutant Mark of the Ninja est indubitablement et incontestablement son aspect visuel. Le jeu est tout bonnement magnifique du début à la fin, dans un style quelque peu cartoon-bande dessinée et jouant sur une belle alternance entre l’ombre et la lumière. C’est donc artistiquement une très grande réussite. Le tout étant soutenu par une ambiance immersive et un accompagnement musical plaisant et particulièrement idoine. De plus, les animations sont un quasi sans faute, donc aucune perte d’immersion de ce point de vue. Un sans faute de ce côté là !
Qui dit jeu d’infiltration, dit jeu avec des zones d’ombres et recherche d’itinéraires bis pour passer inaperçu. Et c’est ici une des grandes richesses du jeu. Les possibilités offertes au joueur pour arriver d’un point A à un point B. Il y a toujours au moins deux manières d’accéder à un objectif, que l’on souhaite passer par un canal sous terrain, par les toits ou encore sur le plan principal en s’aidant de caches diverses (wagon, porte, statue …). Mark of the Ninja laisse ainsi une grande place à l’observation, quel est le meilleur moyen d’accéder un tel ou tel endroit sans me faire repérer et éviter de faire du bruit ? Cependant, le jeu ne demeure pas punitif ou inique, dans le sens où même lorsqu’on déclenche une alarme il est toujours possible de s’enfuir, de se cacher pendant quelques secondes le temps que tout redevienne calme.
Le level design est d’ailleurs un des points forts du jeu, chaque niveau étant parfaitement agencé et donne une petite sensation de liberté, et offre suivant les missions une diversité appréciable et alternant entre environnements intérieurs/extérieurs. Néanmoins, je regrette que parfois le jeu montre vite ses limites et ne nous permette pas d’explorer à la hauteur qu’on l’aurait souhaitée (un endroit inaccessible alors que 10 mètres précédemment une même plateforme était accessible). On a finalement plus une liberté d’action que de mouvement.
Il est aussi possible (et recommandé) de jouer avec les sources de lumières, d’en éteindre une pour par exemple attirer un garde (ou diminuer son champ de vision) et en profiter pour passer en douce ou l’éliminer silencieusement. De plus, est mis à la disposition du joueur un nombre conséquent d’objets pour faciliter sa progression, que l’on évoque les objets de distraction (pétards, fumigènes et autres) ou d’attaque (picots, pièges au sol ou un kunai empoisonné). Et cerise sur le gâteau, on a le droit à un superbe clin d’oeil à la série Metal Gear Solid !
On incarne peut être un ninja, et tout joueur serait tenter d’utiliser son sabre avec délectation mais il est tout à fait possible de terminer toutes les missions (presque toutes ?) sans occire un seul maraud « matamoresque » que l’on rencontre dans l’aventure, un peu à l’instar de Dishonored. Parcourir le niveau dans le silence le plus complet est d’ailleurs quelque chose de mis en avant par le jeu, car permettant de gagner plus de points à son terme (petit aspect scoring du jeu).
Ces points, qui récompensent d’un certain côté le skill permettent - outre de satisfaire son propre égo - d’améliorer son personnage comme c’est maintenant devenu un passage obligé dans beaucoup de jeux. On gagne donc des points de compétences suivant le score obtenu et permettant soit d’acheter et d’améliorer ses outils soit de booster les aptitudes de son personnage et cela dans des champs divers. Par exemple améliorer ses techniques d’assassinat (choper un ennemi de derrière une porte, d’une plateforme aérienne, d’une trappe…) ou ses capacités « physiques » (renforcer sa résistance, crocheter plus rapidement…), le tout donnant une véritable sensation de puissance de manière progressive. Ca reste quelque chose de plutôt basique, mais cela fonctionne parfaitement.
Concernant la personnalisation, on peut aussi évoquer la possibilité de débuter chaque mission en choisissant un style particulier pour son personnage entre six différents. Chaque style s’adaptant finalement à la façon de jouer du joueur. Vous voulez en infiltration totale ? Cela se fera sans armes mais vous serez plus silencieux ; Vous souhaitez jouer dans un mode plus offensif ? Vous aurez moins d’objets de distraction à votre disposition etc etc Pour autant, un seul style de jeu est disponible au départ pour le joueur, et pour permettre de moduler ses capacités il faudra alors remplir divers objectifs au cours des missions, ce qui donne un côté de replay value au jeu. De même, au sein de chaque mission sera demandé au joueur - sans force impérative - de débusquer des parchemins cachés ou encore, chose appréciable, de terminer des salles d’énigmes. Ces dernières malheureusement pas assez difficiles ! Mais ça reste d’un autre niveau que celles du dernier Tomb Raider hé hé.
Il y a donc pas mal de choses à faire dans ce ptit jeu indé !
Un jeu qui n’invente rien mais qui fait bien tout ce qu’il entreprend. Loin d’être un simple épigone du jeu d’infiltration, Mark of the Ninja en est un de ses hauts représentants ! Un avis donc laudatif, mais pour un jeu qui le mérite.


Si je voulais un peu pinailler, outre le côté linéaire susmentionné parfois un peu trop présent, on pourrait mettre en avant une traduction quelque peu hasardeuse dans sa mise en page coupant clairement et simplement certains textes, ou parfois un hiatus en ce qui concerne la maniabilité pas toujours très heureuse notamment dans les changements de position sur une plateforme et occasionnant quelques morts plutôt bêtes (bien que de manière générale on se déplace avec grand plaisir) …
M’enfin, rien que ne rebute véritablement et n’empêche une aventure ô combien agréable. Un aspect visuel enchanteur, un gameplay aux petits oignons, une aventure riche (bien qu’un peu courte), alors que demande le peuple ?


Bon, ne me reste plus qu’à lancer une partie en new game plus moi …

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le 29 mai 2015

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