Il suffit d'une seule pub et quelques images pour donner envie de jouer à ce jeu. Ne serait-ce que pour se balancer quelques instants dans les hauteurs d'un New York virtuellement très attrayant. Sony a bien réussi son coup : Spider-man est désormais l'exclusivité de la marque la plus rapidement vendue à son lancement, surpassant l'incroyable départ de God of War cette année. Une hype compréhensible tant les moyens accordés au titre sont conséquents et le marketing important.
Dès la première présentation du jeu, on a clairement saisi l'envie de Sony d'en faire l'une de ses licences phares ainsi qu'un véritable system seller, une ambition qui va de pair avec la réactualisation du tisseur au cinéma ; Homecoming étant d'ailleurs le Spider-man ayant engrangé le plus de recettes au cinéma, et ce, même devant le très grand succès du troisième opus de Sam Raimi.
Bref, la poule aux œufs d'or mais cela offre enfin le traitement vidéoludique que méritait le tisseur depuis l'incroyable avènement de Batman dans le monde du jeu vidéo avec la série Arkham, le studio Rocksteady ayant délivré la meilleure adaptation possible de l'homme chauve souris en jeu vidéo : Asylum et City ont marqué leur génération, véritable référence qualitative, ayant même crée un genre, un modèle de jeu standard pour les mondes ouverts, ainsi qu'un système de combat maintes fois repris aujourd'hui.


Désormais le flambeau de la meilleure adaptation vidéoludique d'un super-héros semble être repris par Spider-Man et c'est Insomniac Games qui s'en charge : studio apprécié dont l'excursion chez le concurrent de Sony leur a grandement servi à réaliser ce titre, Sunset overdrive étant clairement un terrain d'essai, une source d'inspiration pour ce titre.
Malgré le temps et les moyens données, la sensation de se retrouver face à un Batman Arkham déguisé et transposé dans l'univers de l'araignée est évidente. On pourrait le lui reprocher car le jeu n'innove en rien et on connaît la recette par cœur mais pourtant il est très dur de décrocher du jeu manette en main tant il sait briller par une composante essentiel dans un jeu vidéo : la jouabilité. Franchement je me surprend encore du temps que je passe à me balader entre les immeubles et rien d'autre, juste pour la beauté du geste, attendant un énième crime aléatoire à déjouer. Un sentiment que je n'avais pas retrouvé depuis le très sympathique Spider-Man 2 de 2004, ici complètement surpassé. C'est d'ailleurs quelque part la digne évolution spirituelle de cette épisode et on retrouve dans ce nouveau Spider-Man la même passion pour le personnage de bande dessiné : les références, les easter-eggs ainsi que les cosmétiques sont nombreuses et plaisantes. Le jeu étonne par son souci du détail.
Insomniac Games s'est vraiment approprié l'univers du tisseur avec respect tout en proposant sa vision des choses avec quelques choix audacieux dans la mythologie du héros (MJ journaliste par exemple) mais je ne spoilerai rien. L'histoire est d'ailleurs assez travaillée avec quelques moments marquants et un bon dosage entre humour et émotion, une bonne surprise dans l'ensemble. Certains scénaristes des comics ont d'ailleurs participé à l'écriture et cela se ressent.
Mais venons en au cœur du jeu, le gameplay. Fort de sa réalisation de AAA massif, les sensations offertes par les déplacements sont grisantes et immédiates. La prise en main est intuitive (un petit temps d'adaptation quand même) et confortable : avec un peu de maîtrise, rien ne peut nous arrêter, tout est pensé pour être parcouru le plus rapidement possible. Seuls les déplacements muraux - lorsqu'on ne maintient pas la touche de parkour - ne sont pas encore à la hauteur, cela manque d'inertie et de possibilités, et c'est parfois très frustrant lors de certaines phases que l'on voudrait plus posées.

Il faut tout de même saluer le travail sur les animations de l'araignée, le haut du panier et contribuant grandement au plaisir de jeu. Notamment dans les combats, très réussis malgré une caméra qui se perd un peu devant tant de dynamisme (pas de lock d'ennemi possible d'ailleurs) ainsi qu'une certaine frustration au niveau des combos qui manquent peut-être un peu de variété une fois le tout maîtrisé. En tout cas, Spider-man n'a rien à envier au système de combat des Arkham dont il se démarque par son jeu aérien et où il remplace les contres de Batman par des esquives. Même les gadgets sont plutôt bienvenus, apportant quelques fantaisies de gameplay sympathiques, surtout en infiltration.
Parlons en d'ailleurs : les phases d'infiltrations sont souvent et simplement des bases ou des positions à capturer. C'est à la fois trop facile et peu poussé, mais aussi très agréable dans l'exécution. Soulignons aussi le peu de possibilités d'aborder une mission en mode histoire. Et puis le problème, comme souvent dans ce genre de jeux, c'est l'IA des ennemis au fraise... Ils ne sont pas très réactifs et limités dans leur comportement. Je recommande d'ailleurs de jouer en difficile pour éviter d'avoir des ennemis qui prennent un café avant de vous tirer dessus.
En parlant des méchants, il faudra compter sur 3 familles d'ennemis, de quoi varier timidement les bastons. Les boss sont quant à eux, plutôt réussis, surtout au niveau de la mise en scène. Dommage que l'on ne croise pas de petits boss aléatoirement dans la ville. Au niveau des activités, bien que les events soient assez multiples, on en fait vite le tour.


Alors oui, Spider-Man est un open world parmi tant d'autres dans ses mécaniques de jeu, on a vu mieux, on a vu pire, rien d'extraordinaire, oui... mais pourtant impossible de nier le plaisir immense qu'on prend à le dévorer rapidement comme une petite friandise vidéoludique, ce qu'il est grâce à sa réalisation de qualité et sa prise en main impeccable. Lui seul procure ce frisson de la voltige, cette sensation de liberté comme on l'a toujours rêvé pour un jeu spider-man, de quoi résister plus longtemps que prévu face à la routine habituelle des open worlds. Spider-man est un héros idéal pour le jeu vidéo : il représente un peu l'apologie du grappin, une mécanique de jeux qui n'a cessé de s'affirmer ces dernières années. Et on comprend pourquoi.
Les fans vont être ravis et même les autres y trouveront leur compte tant il est facile de se laisser piéger dans la toile du tisseur. Une très très bonne exclusivité pour Playstation et je l'espère le début d'une grande licence.


Les +
- New York comme jamais : c'est fluide, c'est beau et détaillé avec une superbe distance d'affichage
- Quelques séquences spectaculaires
- Déplacements géniaux, sensations grisantes
- Système de combat réussi
- Une durée de vie satisfaisante
- Une VF pas si mal
- Beaucoup de tenues (mais il manque des incontournables), chacune ayant leur capacités spécifiques
- Les gadgets sympathiques
- Sacs à dos intéressants à ramasser car leur contenu étoffe le background du personnage
- Respect de l'univers et easter egg sympas
- Mode photo qui rend accro
- Histoire plaisante
- Assez corsé en difficile...


Les -
- … mais plus tant une fois qu'on a débloqué tous les pouvoirs, vivement le New Game +
- Pas de boss aléatoires dans les rues
- Système de combat qui aurait pu être un poil plus garni en combo
- Déplacements sur les murs encore à peaufiner que ce soit en intérieur ou en ville : certains coins ne peuvent pas être passés sans courir, très frustrant, quelques murs sont même impraticables (ex : fenêtre des batiments de police)
- On ne peut pas courir vers le bas sur un immeuble
- Impossible d'enlever la carte de la ville lorsqu'on se balade.
- VO ?
- Pas de lock
- Caméra qui a du mal à suivre parfois lors de combats très agités
- IA pas très réactive et limitée
- Les phases avec Miles et Mary Jane : elles font avancer l'histoire mais le plaisir de jeu est moindre, pas très original...
- Les DLC déjà teasés
- Mary Jane a un visage étrange
- Infiltration pas aussi poussée qu’espérée
- Pas de cycle jour/nuit
- Quelques rares petits bugs
- La carotte qui ne se coupe pas ;p

-veloutou
8
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Top Jeux 2018 et Les meilleurs jeux de la PlayStation 4 (PS4)

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le 23 sept. 2018

Critique lue 169 fois

-veloutou-

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