David, David, Give me Your Answer Do
Entre les assauts surprises des Collecteurs et les virées au club Afterlife sur Omega, l'héroïne de la galaxie, Shepard, reçoit une missive de Cerberus concernant un laboratoire établi au-delà des systèmes solaires sécurisés, victime d'une attaque de geths. Mené par le docteur Gavin Archer, le projet Overlord avait percé le secret des communications des geths à l'aide d'une intelligence virtuelle hors-normes. Mais, comme dans tout scénario rocambolesque, l'expérience a dépassé les attentes, et la machine s'est retournée contre son créateur.
C'est là que la Shepmobile intervient, l'équipage assoiffé de dégommer les ennemis à coups d'ondes de choc biotique et de railleries krogans. Après avoir coupé les communications avec finesse (comprendre : littéralement détruit une gigantesque antenne satellite), Shepard et le docteur Archer mettent au point le plan pour éradiquer l'intelligence virtuelle, devenue incontrôlable : déverrouiller l'accès à la station de recherche principale via plusieurs points de contrôle (un ancien vaisseau geth et un centre géothermique) et vider son chargeur sur l'entité criminelle.
Cette opération de simple mesure prend une autre dimension lorsque le docteur Archer révèle que l'entité s'avère être son propre frère, atteint d'autisme, qui s'est porté volontaire au projet Overlord.
Divisée en quatre parties, cette énième mission liée à l'organisation secrète Cerberus propose un court retour aux sensations du premier Mass Effect, à savoir l'exploration sur une planète inconnue, l'exploitation de bugs possibles et l'élimination des animaux inoffensifs qui barrent la route. La planète Aite, ceinte de plusieurs lunes et d'anneaux de poussière, dévoile un paysage sidérant : des cascades, des falaises vertigineuses, une végétation et une lumière envoûtantes, des monts imposants. Un paradis pour les conducteurs de Mako.
Ici, c'est aux commandes du vaisseau Hammerhead, déjà disponible par les DLC fournis avec le jeu (le pack Firewalker) que le joueur va découvrir les secrets du projet Overlord. Si les phases d'action sont de faible durée, le level-design très linéaire, le plaisir de retrouver les expérimentations douteuses de Cerberus rappelle au joueur que soutenir cette institution privée n'apporterait aucun bénéfice dans le troisième Mass Effect.
En outre, le travail sur l'atmosphère a été revu à la hausse. Parallèlement à la vue relaxante lors des phases en Hammerhead, règne une certaine anxiété à l'intérieur des locaux de Cerberus. Avis aux cardiaques, ce n'est pas un Silent Hill, mais quelques scènes vous provoqueront un sursaut, inattendu dans la série de Bioware.
Les dernières minutes, face à face du boss final, baignant dans sa vision digitalisée du monde extérieur, surchauffent les esprits jusqu'au dénouement poignant de l'opération Overlord. Il suffit d'une heure et demie de jeu pour être témoin de l'atroce relation entre les frères Archer (à noter que le docteur est joué par Simon Templeman, le légendaire vampire de la saga Legacy of Kain). Si les graphismes de Mass Effect 2 commencent à dater, la technique maîtrisée du regard entre les protagonistes fait mouche et renforce la crédibilité de leurs comportements. Lorsque Gavin Archer fixe l'état actuel de son propre frère, il réalise toutes ses erreurs commises auparavant, poussé par les impératifs de Cerberus.
Bien que cette stratégie des DLC exploite grossièrement notre porte-monnaie, l'expérience à bord du Hammerhead et le retour de Simon Templeman au doublage méritent d'hisser cet épisode de Mass Effect 2 parmi les éléments à recommander pour prolonger l'aventure dans la Voie lactée.
(NB : si les compagnons de Shepard ne parlent jamais dans le DLC Overlord, le docteur Archer fera une remarque sur la présence de Legion aux côtés de l'héroïne)