Je réalise avec étonnement que je n'ai jamais rédigé de critique de Mass Effect 3. Sûrement trop ému et la tête ailleurs après l'avoir fini pour pouvoir réellement m'y atteler.
10. La note ultime. Oh, bien sûr, le jeu est truffé de défauts, de bugs, son IA n'est pas des plus malines. Pire, en cherchant bien, on peut trouver des incohérences dans le script. Mais c'est pourtant dans cette tare que le jeu excelle. Ces errements narratifs ne sont que des grains de sable face au gigantesque jeu que BioWare a réussi à monter.
Mass Effect est comme ces séries qui prennent fin, on prend goût aux personnages, à l'ambiance, on attend toujours d'en savoir plus sur telle ou telle race. On rit, on pleure, on sourit, on est joie dès les premières mélodies des pianos qui font sa bande-son. Comme Lost a pu le faire une fois son 121ème épisode terminé, une fois que Mass Effect est bouclé, quelque chose se brise au fond de nous.
De l'amour ? Mass Effect se termine aussi brutalement qu'une longue relation amoureuse, nous laissant errer sur des questions fondamentales, remettant en question plusieurs éléments du jeu. Surtout, ça n'ira pas plus loin. Qu'importe la fin choisie parmi les 4 disponibles, elle invoque mystérieusement le sentiment d'une triste nostalgie.
Cette capacité à faire réfléchir les joueurs sur les tenants et aboutissants de toute la série, à tel point qu'avant l'Extended Cut une version officieuse pronait l'endoctrinement de Shepard, a un goût amer en bouche. Non pas que le jeu soit "sorti du jeu", ce qui est d'autant plus remarquable en 2012 et aux heures des productions testosteronisées, mais que les fans aient eu la possibilité de s'exprimer sans radicalement modifier l'essence même de la fin de la saga.
Comme s'ils pouvaient faire un choix, mais que ce qu'ils détenaient entre leurs mains dépassaient l'entendement et n'étaient que les pantins du studio qui a produit le jeu, comme Shepard l'a été face aux Moissonneurs.
Peut-être faut-il rester sur sa faim pour savoir apprécier un excellent jeu. Le meilleur de l'année 2012.