"J'avais maintenant buté plus de flics que le cholestérol"

J'avais émis un soupir de satisfaction.

Je m'étais assis dans mon fauteuil modeste devant mon pc afin de tester ce nouveau joujou de Rockstar : Max Payne 3. Le bruit du ventilo de mon pc sifflait déjà à plein régime, était-ce le signe que ce jeu allait s'essouffler comme tout les TPS de cette génération placé sous le signe du cirque et du script ? Une chose est sur : Ce n'était pas la pochette qui allait rassurer mes arrières.

Je regardais la boite du jeu amèrement. Qu'avaient t'ils fait à Max Payne ? Autrefois flic raté du new jersey, le voilà maintenant le crane rasé entrain de buter du brésilien. Couleurs à dominances jaunes au lieu du rouge et noir habituels, Jeanne Mas aurait du être prévenu que l'un de ses représentants venait de la quitter pour rejoindre un lundi au soleil.

Cependant, dès les premières minutes de jeu, je fus rassuré. Je retrouvai mon max chevelu, mon max ex-flic bourré, mon max sinique et encore un peu plus avec l'âge. Il faut croire qu'un max payne s'appréciait comme un bon vin.

Mais quelque chose vint alors me titiller l'oeil. Ou sont les BD ? Maintenant, le style cinématographique de Max Payne reposait sur des flash légèrement alcoolo et des "freeze screen" découpés dans quelques coins de l'écran. Rockstar n'avait visiblement pas fait que changer la peinture, ils avaient aussi pété quelques murs pour les remplacer par des panneaux solaires.

La petite fête introductive fut interrompue par quelques joueurs de football armés de quoi crever un camion de ballon.

Et c'est là que tout s'enclencha.

Il y avait quelque chose qui m'avait redonné foi en l'humanité dès les premières minutes de jeu de Max Payne, et cette chose, c'était la barre de vie qui se tenait comme une reine en bas à droite de mon écran. Fuck'incredible. Une barre de vie en 2012. C'était un peu comme si je venais de retrouver la recette de la pizza à la chair à saucisse que me préparait ma tante en primaire. Un festin.

Et ce n'était qu'en attaquant le plat de résistance que j'allais me rendre compte du travail du Rockstar. Une fois les premières balles tirés, c'est là qu'on sait si un jeu sera bon ou mauvais. En l'occurrence, Max Payne n'avait pas pris une ride à ce niveau.

Je retrouvai tout de suite les sensations des premiers jeux. Max Payne t'es toujours aussi lourd à jouer mon pote, mais c'est ça qui fait ton charme, ou devrais-je dire, ce qui fait ton pesant de cacahuètes. Tout était là. Rien n'avait bouger. Le bullet Time. Le Shootdodge. Les Painkiller. L'arsenal trouvé à l'arrache sur la moquette ou souvent ressortait non loin une odeur de sang. Et tout le gameplay des anciens Max Payne. Rockstar avait peut être changé la peinture, mais n'avait pas tenter le diable à changer les meubles.

Au contraire, il les avait amené à conforama pour les faire briller. Le gameplay gagnait en toutes ces nouvelles choses qu'on retrouve dans les TPS, à savoir les systèmes de couverture et les "tirs de la dernière chance". Mais la pierre étoilée n'endentait pas les rires de Nathan Drake, et ils étaient bien déterminé à ne pas faire un jeu pour les rigolos.
En effet, l'IA adverse qui contournent les obstacles pour venir déloger Max là ou il était entrain de finir son whisky peinard étaient légions, sans compter les tirs de la dernière chance qui mettaient Max dans une position souvent fort cruelle pour espérer s'en sortir sans en payer le prix fort.

Bref, j'étais épaté. L'éditeur de GTA et RDR avait réussi un challenge impossible : Redonner vie à une série sans en changer l'essence. Le gameplay était parfait, à la fois lourd et joussif, avec une difficulté relativement élevé, on ne s'était pas foutu de notre gueule. On comprend mieux pourquoi le jeu n'était pas sous le chapiteau de l'E3 script comedy show.

Mais ils ne s'étaient pas arrêté là. La narration et l'ambiance "Max Payne" étaient aussi de la partie, quasiment intact, en nous proposant une nouvelle aventure au coeur jaunâtre de la mafia brésilienne et des favelas. Certes il y avait beaucoup de cut scène, mais la façon de conduire l'histoire était tellement bien géré que je n'allais pas dire un mot sur ces coupures incessantes. C'était comme crier sur un gosse d'avoir fait un croche-patte à sa belle mère. Inconcevable.
Le crâne rasé de Max était très fortement incorporé à l'histoire, et on comprend mieux ce qui s'était maintenant passé. Tout était calculé, et plus rien ne me choquait maintenant.

Et cette réalisation avec flash et freeze sortant tout droit du cerveau noyé dans le "KONG" chez Max Payne s'avérait finalement excellente et procurait une identité forte à ce 3eme opus de Max. Et même si les animations des personnages étaient assez bancales, le jeu possédait un très bon ensemble graphique, on était très loin du coup de marteau, mais si j'avais un marteau...

Comme un orchestre devait finir en beauté, il fallait ajouter à ma journée une bande sonore entraînante et frôlant la perfection du dynamisme. Cela faisait du bien d'entendre les choeurs et les violons s'arrêter un peu pour laisser place à du "noise-rock" collant précisément au ressenti que l'on a lorsque l'on parcours la pauvreté des favelas et le désespoir de ce pauvre Max encore entraîné dans un bordel plein de chair et de sang.


Le jeu termina. Je reposai ma souris tranquillement au centre de mon tapis. Et je me rappelai de tout ce que j'ai vécu pendant ces 8 à 10 heures de jeu.
Un gameplay jouissif, un retour aux sources des shooters, des graphismes plus que corrects, une narration excellente, bref, je n'avais pas vu le temps passé. Alors que le soleil commençait à se coucher à l'horizon de ma fenêtre, je félicitai de loin Rockstar pour son travail et surtout pour nous avoir fourni un shooter ou l'on avait enfin l'impression de jouer, pour un genre coincé entre les Uncharted, The Last Of Us ou Tomb Raider qui avaient l'air de faire leurs lois.

La question fatidique tomba : Quelle note lui mettre ? Max Payne 3 n'était pas non plus le jeu parfait. Tendis que mes muscles dirigeaient le pointeur de la souris vers la 8eme étoile du tableau, je me souvins de quelque chose qui allait changer l'issue de cette histoire : Rockstar.

Le studio ne s'était pas foutu de notre gueule. Ils n'avaient pas oublier ses joueurs. En plus d'avoir gardé la barre de vie et les painkiller originaux, ils avaient enfin proposer des options en début de jeu qui allaient rendre le plaisir du gameplay oldschool intact : La possibilité de supprimer les armes en surbrillances, l'auto aim, l'aide à la visée, la couleur du curseur lorsque l'on touche un ennemi, bref, toutes ces petites aides pouvaient, à l'aide d'un simple clic, être désactivé.
Rien. Nada. Que pouik. Il ne restait plus une seule raison qui pouvait rendre Max Payne 3 plus casual que les anciens.

Finalement, je donnai un coup sur la droite pour cliquer sur le 9, ainsi que l'envie de le recommander chaudement à tous mes autres potes fan de Max Payne.

Collé mon dos sur mon fauteuil, le sourire au lèvre, j'avais émis un soupire de satisfaction.
CeriseKat
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le 17 juin 2012

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