Rockstar et Max Payne ensemble, l'association avait de quoi faire rêver. Surtout qu'ici Rockstar est complètement en charge du projet, pas comme dans le second opus. Et pourtant... ils accoucheront d'un vulgaire, mais magnifique, rail shooter.


Exit l'ambiance sombre, crasseuse et enneigée qui a fait la renommée de la saga. Ici, place aux couleurs flashy de la samba brésilienne. Max s'est reconverti en un garde du corps de gosse de riche. Cela se passe bien évidemment mal et il va découvrir les dessous d'un réseau criminel. Vous l'avez compris, le scénario est des plus banals. Heureusement, les dialogues sont soignés. Vaut mieux car Max n'a pas sa langue dans la poche. Quel bavard ! Et toujours sur ce ton flegmatique mono-corde. Max se la joue vieux flics qui en bavé se réfugiant dans le Whisky. Les clichés sont là, ainsi qu'au sein même des scènes d'actions. Les feuilles sur les bureaux s'envolent lors des fusillades, et les vitres en nombre sur votre parcours volent en éclat. Des scènettes automatiques vous lancent sur des chariots, en chute libre, ou encore vous agitent le long d'une chaîne, tout en balançant la purée. Ca dynamisme le bazar, mais ce n'est pas naturel. On est trop pris par la main.


Heureusement, les décors dans lesquels vous évoluez sont beaux et diversifiés (stade de foot, aéroport, immeuble en train d'exploser,...), mais on suit finalement des couloirs avec à aucun moment un petit tracé aléatoire. Max blablate pendant 10 minutes, puis boum c'est parti pour le tir aux pigeons. En boucle. Les ennemis se veulent plus intelligents, ils sont pourtant plutôt frustrants en s'abritant soit derrière des abris sans laisser dépasser un cheveu tant que vous les viser (même si vous n'avez pas encore tiré et que vous attendez qu'ils sortent depuis plusieurs minutes), ou soit en chargeant comme des bourrins vers vous avec un fusil à pompe dans les mains prêt à vous envoyer un game over dans la tronche en un seul tir.


Max Payne 3 conserve le système de Bullet Time qui permet d'éclater les ennemis au ralenti avec style, mais surtout en facilitant un passage corsé. C'est normal, c'est là tout son intérêt. Surtout que Max Payne 3 est un jeu assez difficile. Outre les niveaux de difficultés, vous pouvez personnaliser le système de visée. Et vaut mieux bien le calibrer sous peine de soit tracer comme un bourrin sans apprécier le soft, ou de vous arracher les cheveux. Surtout qu'une fois la trame principale terminée, il n'y a plus grand chose à faire. Certes on vous propose, comme bien souvent, un nouveau niveau de difficulté, mais inutile puisque vous revivrez l'exact même expérience de jeu à cause de ces couloirs. Il y aussi le mode défi où vous devez terminer les niveaux dans un temps imparti (en pouvant gagner du temps bien entendu), no comment. Débile. Heureusement, le mode multijoueur allonge la durée de vie. Sans être révolutionnaire, il fait bien son travail grâce à des cartes réussies, et un gameplay plaisant. Maintenant, c'est pas l'intérêt principal du jeu.


L'expérience de Max Payne 3 se révèle donc décevante. En voulant pondre un soft d'action réaliste avec une ambiance sombre et aux dialogues léchés, Max Payne 3 accouche finalement d'un soft bourrin, bavard, souvent frustrant et qui aura juste le mérite de vous faire joliment voyager. Bref, le minimum syndical.

FlyingMan
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le 7 févr. 2013

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