le 29 juin 2011
Le cul entre deux chaises
Medal of Honor est à l'origine de la déferlante de jeux axés "Seconde Guerre Mondiale", et on peut comprendre qu'il ait marqué les esprits par son aspect "hollywoodien". Mais Medal of Honor est avant...
SensCritique a changé. On vous dit tout ici.
Précurseur du jeu de guerre moderne, Medal of Honor fut l’un des jeux les plus remarqués de la PS1. Récemment recruté par le colonel Hargrove de l’OSS (l’ancêtre de la CIA), le lieutenant Jimmy Patterson devra réussir toute une série de missions plus périlleuses les unes que les autres pour faire triompher les Alliés sur l’Allemagne hitlérienne.
Les derniers Medal of Honor en date ressemblent plus à des Call of Duty qu'à autre chose, mais l'esprit original de la série était très différent. Ici, pas de gigantesques batailles, d'explosions par centaines ou de balles qui sifflent dans tous les coins. Au niveau action pure, on est même loin de jeux de shoot 2D bien bourrins comme Metal Slug ou Contra. OSS oblige, Medal of Honor mise tout sur son ambiance posée : un village en ruines sous le ciel nocturne, des explosions comme autant de lueurs sinistres à l’horizon, des silhouettes vêtues de cuir qui peuvent surgir au détour de chaque couloir, chaque chemin, et des fusillades sur fond de musique toute wagnérienne ponctuée de beuglantes incompréhensibles en allemand. L'excellente BO est digne d'une grande production, et pour cause, on la doit a Michael Giacchino, qui a entre autres composé les thèmes de Jurassic Park.
Ce sont donc les réflexes et la précision du joueur qui sont souvent mis à contribution pour venir à bout des ennemis, non sa capacité à violer une gâchette. Ce FPS efficace est donc en réalité bien plus comparable à son concurrent Goldeneye 64, avec un aspect infiltration encore plus mis en avant, bien qu'on ne soit absolument pas au point d'un Metal Gear Solid.
Medal of Honor exploite aussi à fond son cadre, à savoir la Seconde Guerre mondiale. Les armes d'époque (la base), les briefings sous forme de lettres de Manon, les missions elles-mêmes (saboter la centrale de Rjukan) tout comme les extraits d'images d'archives à la fin de chaque mission, sans oublier la fameuse médaille d'honneur du Congrès que vous pourrez obtenir en enchaînant les «excellents» à la fin de chaque niveau… Toutes ces choses autant de petits plus sympathiques qui ajoutent à cette ambiance so 40's. En ressort un jeu maîtrisé qui réussit à nous plonger dans son univers. Seul obstacle à l’immersion : les graphismes. Ils ne cassent pas des briques, pourtant, pour un jeu misant à ce point sur l’ambiance qui n’a pas une intensité phénoménale, ils auraient gagné à être travaillés.
Les 8 missions (elles-mêmes décomposées en 3 ou 4 niveaux) sont assez diverses, mais les objectifs se résument toujours à flinguer des ennemis, trouver quelques documents et faire sauter deux-trois trucs à l'aide de démolitions. Seules les missions d'infiltration viennent un peu rompre cette monotonie en exigeant une approche un peu différente. Pourtant, le jeu a ses passages ardus (la forêt de Siegfried, la dernière mission), mais une fois qu'on l'apprivoise un peu, difficile de se sentir menacé. Si le gameplay du jeu, tout à fait classique pour un FPS, réussit à marquer des points (ex les réactions ennemies face aux balles, très réussies), cette absence de tension est assez regrettable. Les opus suivants, ne serait-ce que Résistance (également sur PS1) étofferont un peu les types de mission, en proposant notamment des missions de sauvetage et d’escorte. Malgré tout, le plaisir de jeu est réel, et on ne s'ennuie jamais dans Medal of Honor.
Autre petit point faible du jeu, le scénario. Déjà, honte aux livres d’Histoire qui nous spoilent la fin : ce sont les Américains qui ont gagné ! Et les méchants ont perdu. Bravo les scénaristes, vous vous êtes pas foulés... Bon, blague à part, c’est surtout le héros qui pose souci. On ne sait rien de lui (à part qu’il est bon en aéronautique), mais jamais il ne sera développé, jamais une mission ne sera en lien avec un aspect de sa vie. Ce défaut sera aussi corrigé dans les opus suivants, mais ce Jimmy Patterson est presque un prétexte. D’un côté, il est si effacé que ça pourrait vraiment être nous derrière la Thompson, mais d’un autre, cela nuit à la narration globale.
Ces légers défauts ne sauraient faire oublier un jeu travaillé, accrocheur et globalement très bon, avec une approche intéressante du jeu de guerre tranchant radicalement avec le bourrinage blockbusteresque qui est désormais la règle.
Créée
le 24 juin 2024
Critique lue 18 fois
le 29 juin 2011
Medal of Honor est à l'origine de la déferlante de jeux axés "Seconde Guerre Mondiale", et on peut comprendre qu'il ait marqué les esprits par son aspect "hollywoodien". Mais Medal of Honor est avant...
le 27 mars 2018
Ce MOH premier du nom a fait entrer le FPS dans une nouvelle ère grâce à une excellente jouabilité, de bons graphismes (pour un jeu sorti en 2000) et une expérience de jeu prenante. L'ambiance et les...
le 2 févr. 2018
Que d'heures passées sur ce jeu, les graphismes n'étaient pas exceptionnels, mais ça restait relativement correct. Le choix des armes était un peu restreinte, ma préférence me faisait naturellement...
le 13 juin 2024
Une brillante archéologue n'a qu'une seule obsession : poursuivre le rêve de son père, qui souhaitait retrouver la fameuse Pierre Philosophale de Nicolas Flamel. Ses recherches la mènent à Paris,...
le 20 févr. 2024
J'avoue que j'étais fébrile avant d'essayer ce GTA: The Remastered Trilogy — The Definitive Edition (ou alors juste GTA: The Trilogy — Definitive Edition, j'ai jamais trop compris comment ça...
le 13 févr. 2025
Au départ, je voulais faire une critique de Valhalla, mais plutôt que de faire un pavé sur Valhalla en parlant d'autres jeux dans les 3/4 du texte, je vais plutôt faire une petite critique à part...
NOUVELLE APP MOBILE.
NOUVELLE EXPÉRIENCE.
Téléchargez l’app SensCritique, explorez, vibrez et partagez vos avis sur vos œuvres préférées.
