Retour vers le passé

Vous pouvez retrouver mon avis avec illustrations sur mon blog.

Qui ne connaît pas Mega Man, ne serait-ce que de nom ? Le personnage est une des icones de Capcom, apparaissant parfois en référence plus ou moins discrète au sein de leurs titres comme arme alternative au sein de Devil May Cry V, ou dans Monster Hunter. Je n’ai jamais été un grand fan de la licence Mega Man mais j’étais curieux d’approcher les Battle Network qui s’émancipent de la série originelle. Là où les Mega Man sont orientés arcade, Battle Network propose un récit et un gameplay différent, à une époque où Capcom cherchait à concurrencer Pokémon. Cette volonté se ressent dans la construction même des titres de la licence, puisque le volume 1 de la Collection comporte trois jeux, dont un se divise en version White et Blue, à l’image des Pokémon en double version comme Rouge et Bleu.

La proximité avec Pokémon se fait aussi sentir via le chara-design du personnage principal, Lan Hikari qui a des allures de dresseur. Ici Mega Man est le compagnon virtuel de cet être humain et peut être incarné lorsque le héros fait appel à ses capacités via le net. Tout problème sera d’ailleurs lié à l’Internet dans un futur où tout est connecté à ce gigantesque réseau. Le gameplay se divise entre phases d’exploration avec le héros et combat avec Mega Man. Une approche qui peut déplaire aux grands fans de la licence, attachés à la recette séculaire.

Mega Man Pokemon-Like

Rien qu’avec ce volume, le temps de jeu est déjà conséquent, ce pour quoi je divise mon avis et proposera, plus tard, un article pour le volume 2. Tous les titres sont sortis initialement sur Game Boy Advance de 2001 à 2003. Un élément à prendre en compte sur la construction même des jeux et de leur gameplay : on ne peut juger un titre qui a vingt ans au compteur avec les critères actuels. Malgré tout, d’aussi vieux jeux méritent quelques corrections pour être appréciés actuellement, d’autant plus lorsque ces jeux étaient sur des consoles portables et arrivent sur consoles de salon. Une mauvaise résolution peut rendre la lisibilité indigeste et en faire pâtir le reste du jeu. Heureusement, la collection Battle Network profite d’une résolution HD qui lisse l’ensemble. Une option permet de basculer sur l’affichage originel et de constater un changement qui était, il faut le reconnaître, nécessaire.

La direction artistique est très colorée avec une ville se découpant en plusieurs lieux clés comme la maison, le laboratoire, le zoo, etc. Là encore difficile de ne pas faire le comparatif avec Pokémon, même si Battle Network se place au-dessus des titres Nintendo en termes de technique rien qu’avec des décors en 3D isométrique, là où Pokémon Rubis et Saphir restaient encore timides sur les avancées techniques de la Game Boy Advance. Je déplore juste que Battle Network 3 propose une interface plus froide que les précédents volets : très carré, grise, ce qui tranche avec le reste du jeu. Tout comme les niveaux du mode Jack, le monde du net, ne présentent que de très légères variantes en termes de décors.

Chaque titre dispose de son propre récit se déroulant toujours dans le même univers, mais ramenant le héros et Mega Man au point zéro comme si les évolutions précédentes n’avaient jamais existé. Tout comme dans Pokémon qui, en nous amenant dans une autre région, poussait le joueur à reprendre son parcours de dresseur depuis le début. Niveau intrigue, les récits restent très basiques et compréhensibles même s’ils sont en anglais (cette collection ne dispose d’aucune traduction française). On sent que la licence Battle Network était destinée à un public enfant, où ce dernier devait s’identifier au héros.

En termes de gameplay, Battle Network propose des combats où Mega Man use d’un deck pour pouvoir déployer ses capacités. Nommés ici les Chips (ou puces électroniques), chaque carte est associée à une compétence. Des combos peuvent être déployés selon les couleurs et numéros des puces. Chaque combat se déroule sur une grille de cases où Mega Man et ses ennemis se déplacent. L’arme de Mega Man ayant une portée limitée, il faudra se reposer sur les Chips pour frapper les adversaires les plus éloignés. En plus des puces, Lan peut apporter quelques modifications à Mega Man via des fichiers d’amélioration influençant ses points de vie, sa rapidité ou encore sa capacité de tir. Chaque nouvel opus augmente le nombre de Chips disponible, mais aussi quelques variétés de compétences.

Afin d’aider les joueurs à appréhender la compilation, la Battle Network Legacy Collection inclut le mode Buster Max. Celui-ci améliore considérablement l’attaque de base afin de rendre les combats plus faciles (vous pouvez tuer les ennemis en un coup) et permettre aux joueurs de se concentrer sur la découverte du titre. Cette nouvelle version introduit un système de sauvegarde disponible à tout moment.

En plus du récit principal, chaque Battle Network propose son lot de quêtes annexes dont certaines sont obligatoires pour pouvoir progresser dans l’histoire, ce qui est le cas pour Battle Network 3. De nouvelles mécaniques sont introduites dès le second opus. Les champs de bataille comportent des dalles infligeant des effets néfastes à Mega Man comme des trous réduisant sa mobilité, ou l’herbe pouvant soigner certains adversaires. Certains d’entre eux ne peuvent être vaincus que d’une manière précise en brisant leur bouclier, par exemple.

Battle Network 3 modifie Mega Man en lui conférant des transformations, au lieu des armures. Comme pour ces dernières, des bonus sont accordés à Mega Man pour contrer les pièges tout en modifiant l’apparence de Mega Man. Le système Navi permettant d’améliorer les statistiques de Mega Man est davantage mis au centre de ce troisième volet. Ces améliorations vont jusqu’à influencer les transformations. Auparavant, les bonus accordés à Mega Man se présentaient sous la forme de classiques power up. Contrairement à ces derniers, les nouvelles améliorations sont plus limitées, amenant le joueur à opérer des choix. On sent qu’à chaque épisode la recette se peaufine, proposant des épisodes de plus en plus tactiques avec une IA plus développée.

Si vous avez de la chance, vous pouvez profiter du mode online pour affronter d’autres joueurs. Sinon vous pouvez vous pencher sur les bonus propres à cette collection : galerie regroupant tous les concept-arts, l’intégralité des OST mais aussi un suivi des trophées déjà obtenus ou non.

Aparté sur les trophées

Tout comme les jeux se divisent en deux collections, il en est de même pour les listes de trophées. Concernant celle du volume 1 de la collection, elle se veut classique tout en amenant les joueurs à découvrir l’ensemble des titres. Non seulement il vous faudra terminer chaque opus, mais aussi les deux variantes du 3. Si je comprends l’idée, je trouve dommage de « forcer la main » tant les différences entre le White et le Blue sont minimes. Concernant le reste des trophées, quelques actions reposent sur les mécaniques des jeux à utiliser un certain nombre de fois ou dans leur ensemble, comme les transformations de Mega Man.

En résumé

Malgré leur âge, ces trois premier opus de Battle Network restent des titres intéressants avec une durée de vie tout de même assez importante pour chacun. Mais mieux vaut ne pas les enchaîner à la suite tant les opus peuvent se ressembler, tout en améliorant la recette pas à pas. Je pense que le sentiment serait le même si Nintendo ressortait une Collection des Pokémons Bleu, Rouge et Jaune et que j’enchaînais les trois jeux à la suite. Je conseille plutôt de faire un titre de temps en temps, afin d’en profiter et d’éviter un fort sentiment de redondance. Par contre si vous recherchez un Mega Man plus classique, les Battle Network seront trop différents de la recette originelle pour vous intéresser.