Metal Gear Solid 3 : Snake Eater ou l'art du contre-pied façon Hideo Kojima. L'épisode devait être la suite logique des évènements de Shadow Moses en 2005 (relatés dans Metal Gear Solid) et des incidents du Tanker et du Big Shell, respectivement en 2007 et 2009 (relatés dans Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty). Il n'en est rien puisque ce troisième chapitre des aventures contées par l'omnipotent Kojima nous ramène à la genèse de l'univers MGS, pendant l'année 1964, aux commandes de celui qui deviendra Big Boss (et accessoirement le père de Solid Snake).

Il est ici question de Guerre froide, conflit opposant principalement les Etats-Unis d'Amérique à l'Union soviétique, et le thème abordé dans cet épisode, les "scenes", s'insère parfaitement dans ce qui est, à mes yeux, le jeu vidéo au scénario le plus brillant de tous les temps. Hideo Kojima tente ici de nous expliquer l'influence que peuvent exercer des évènements à grande échelle (ici la Guerre froide) sur des individus (ici les participants à cette "guerre") et les conséquences de cette influence qui seront largement étayées au cours de l'aventure. Disons-le franchement, le garde-fou de l'Histoire a permis à Kojima de nous concocter une histoire vraiment impressionnante, moins complexe et surprenante que celle de MGS 2 mais carrément plus convaincante. Tout respire la cohérence et l'épique, la réalisation étant tout bonnement exceptionnelle (cinématiques à couper le souffle).

Et il faut absolument le signaler, l'ambiance de Snake Eater est incroyable. Ce mélange 1960s-jungle, largement emprunté des James Bond, est une réussite totale. La bande-son colle parfaitement aux situations traversées par le joueur et il faut souligner le travail des doubleurs anglo-saxons (insistons sur Josh Keaton, doubleur émérite d'Ocelot) qui donnent tout leur intérêt à des personnages FANTASTIQUES. Et l'on pense directement à The Boss, personnalité extraordinaire qui restera comme LA femme du jeu vidéo à mon sens. Tant de charisme... Snake, Ocelot, Volgin, Eva : tous resteront gravés dans ma mémoire de joueur pour leurs prestations remarquables.

Parlons gameplay maintenant. Snake Eater se déroule la plupart du temps dans des environnements naturels (jungles, marécages, grottes, montagnes) et a donc conduit à plusieurs ajouts. A la traditionnelle barre de vie s'ajoute une barre d'endurance qui a son importance puisqu'elle facilite ou non l'avancée du joueur. Celle-ci diminue au fur et à mesure que Snake avance et se remplit à condition de se nourrir sur place (serpents, araignées et autres grenouilles sont au menu). En plus du matériel militaire, il vous faudra donc gérer les stocks de nourriture et veiller à rester endurant pour ne pas tomber. Autre nouvelle fonctionnalité, la possibilité de se guérir : au cours de certains combats ou lorsque Snake avale quelque chose d'avarié ou mauvais (champignons vénéneux, par exemple), des blessures ou des intoxications alimentaires peuvent entraver la progression. Avec l'aide de tous un tas de produits médicaux, ou même avec l'aide de plantes médicinales récoltées sur le terrain, notre ami Snake peut se refaire la cerise. Notons enfin la présence de nombreux camouflages qui vous aideront à tromper les gardes en patrouille.

Côté gunfight, c'est la formule MGS habituelle, avec toutefois l'arrivée du CQC, sorte de technique au corps-à-corps qui vous réconciliera avec le combat rapproché. Nous pouvons également interroger les gardes afin de leur soutirer des informations plus ou moins importantes. Pour le reste, comme d'habitude, les zones sont truffées d'objets en tout genre et nous appellent à les vider de fond en comble.

Terminons enfin avec les boss, qui sont tous excellents. Plutôt déçu par l'opposition du deuxième épisode, Snake Eater fait très fort et nous offre des combats de qualité contre des boss qui jouent parfaitement leur rôle (mention spéciale à The End et The Sorrow dont les affrontements resteront dans les mémoires). Le combat final est quant à lui tout simplement magique et le dénouement du jeu est... exceptionnel, jusqu'au terme des crédits.

Doté d'un scénario irréprochable, de personnages fabuleux et d'une réalisation de haute volée, Metal Gear Solid 3 : Snake Eater enfonce le clou et emmène la série de Kojima au panthéon du jeu vidéo, permettant même au jeu vidéo de s'élever, osons l'expression, au-delà du cinéma.

PS : La caméra est le seul vrai défaut du jeu, défaut réglé en partie par la version Subsistance.
AlexandreB1
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le 9 mars 2012

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AlexandreB1

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