Après la déception Metal Gear Solid (MGS) et sa très appréciable suite, je continue ma découverte de cette saga mythique avec le troisième épisode. MGS3 étant précédé par son illustre réputation, je m'efforçais de ne pas trop en attendre pour éviter la déception. Pas de déception ici. Bien au contraire !


Le jeu se déroule en 1964, en pleine guerre froide. Agent de la CIA, Snake s'infiltre en territoire soviétique avec pour mission d'exfiltrer un scientifique russe. Mais la mission ne se passe pas comme prévue et le savant va tomber aux mains d'une faction dissidente du gouvernement soviétique. En plus de ça, The Boss, l'ancienne mentor de Snake, le trahit et passe à l'ennemi. Quelques jours plus tard, il va devoir retourner sur place avec plusieurs missions : retrouver le scientifique, détruire l'arme expérimentale qu'il développait et, surtout, tuer celle qui lui a tout appris.
Retour en arrière pour cet épisode, où l'on incarne non plus Solid Snake mais Naked Snake. Et où l'on va découvrir comment, d'agent de la CIA, il est devenu l'illustre Big Boss. Le tout dans un jeu qui ressemble fort à un hommage aux films d'espionnage de la guerre froide.


Je commence par les défauts, pour en finir avec assez vite et parce que je n'ai pas grand chose à dire.
Et fidèle à moi-même je vais à nouveau pester contre la maniabilité. Il y a eu beaucoup d'amélioration de ce côté mais j'ai pourtant eu quelques soucis qui m'ont parfois gâché le jeu. La visée à la première personne pour commencer. Peu pratique et pas intuitive du tout, elle date clairement d'un autre âge. On a ensuite le CQC (combat au corps-à-corps). C'est une bonne idée d'avoir introduit ce mélange d'arts martiaux dans le gameplay. Malheureusement cela s'est souvent avéré un peu brouillon dans son utilisation. Surtout lorsqu'on effectue une prise sur un garde. Les options à disposition sont alors peu claires et je me suis retrouvé plus d'une fois à égorger un garde alors que je voulais juste l'interroger. Snake reste aussi pas mal rigide lors des combats en CQC et ça m'a posé quelques problèmes lors du boss final, notamment. Mais c'est peut-être juste moi qui maitrisais mal cette technique.
Je sais que je peux pardonner ces défauts au jeu parce qu'il était sorti sur PS2 à l'époque. Mais j'ai joué au portage HD sur PS3 et je me dis que l'équipe responsable de ce portage aurait pu affiner un peu la maniabilité et le gameplay.
Passons au positif.


Finie la vue de dessus, on a enfin droit à une caméra libre ! Il est enfin possible de regarder tout autour de soi pour repérer tous les gardes et planifier son trajet. Enfin terminé d'aller dans un cul-de-sac ou de tomber nez à nez avec un garde parce que le radar était inactif ! La caméra libre était plus que nécessaire parce que, années soixante obliges, Snake a moins d'équipement à disposition. Exit le radar qui indique la position et le champ de vision des ennemis, on n'aura droit qu'à des détecteurs de mouvements rudimentaires. Ce qui rajoute une légère difficulté bienvenue. Il faut maintenant vraiment observer les rondes des gardes au lieu de se fier aveuglément à son radar.
Heureusement Snake a un avantage non négligeable face à ses ennemis : il peut se camoufler. En effet, on peut changer sa tenue et son grimage selon le terrain. Pour passer à travers une jungle, une base militaire ou des montagnes, il faudra adapter sa tenue pour ne pas se faire repérer. Si l'on ajoute à ça l'obligation de chasser la faune pour se nourrir ou la possibilité de soigner des blessures localisées, il y a toute une dimension survie qui apparaît dans ce jeu. Un aspect du jeu qui est très réussi.


Autre aspect très réussi : les boss. Passages emblématiques de la série, je trouvais ces affrontements moins marquants, moins iconiques dans MGS 2. Erreur réparée ici ! Ces nouveaux boss sont bien plus agréables à faire tout en restant tous très charismatiques (même si la moitié sont des clichés sur pattes). Je pense que toute personne qui a fait le jeu se rappellera du combat contre The End. Combat d'endurance entre snipers, cet affrontement peut durer très long dès qu'on joue la carte de la prudence. C'est lors d'un combat comme celui-ci que j'ai retrouvé la volonté de Kojima de se démarquer totalement de la concurrence en proposant des combats de boss originaux.
On soulignera aussi le combat final, sans musique, chargé en émotions.


Tout au long du jeu j'ai eu l'impression d'être devant un vieux film d'espionnage. Un James Bond plus particulièrement. En même temps, quand l'introduction se termine pour laisser la place à un générique à la James Bond (avec chanson éponyme composée pour l'occasion), l'hommage est évident !
Durant toute l'aventure j'ai eu l'impression d'assister à une mission de l'agent 007. L'introduction qui se finit mal, le générique, la guerre froide, les services secrets, les agents doubles, la James Bond girl, la course poursuite dantesque et l'affrontement final contre l'ancien mentor transfuge, tout y est ! Et pas question de se moquer ou de tourner ça à la parodie, MGS 3 transpire le respect et l'hommage aux films d'espionnage. Et c'est remarquablement bien fait.
Si en plus on ajoute à ça le fait que Kojima a enfin arrêté d'en faire des tonnes dans la mise en scène et les poses de ses personnage, on se retrouve avec des cinématiques qui deviennent enfin agréables à regarder, là où elles avaient tendance à être fatigantes avant.
Enfin un jeu de la saga MGS où je n'ai rien à reprocher au scénario. Surtout qu'il propose bien plus qu'un hommage ou des références cinématographiques. On en apprend plus sur les personnages iconiques de la saga et sur les Metal Gear, bien sûr. Mais on a aussi un scénario qui s'inscrit encore dans la réalité, dans la course à l'armement et au nucléaire des USA et de l'URSS, et qui propose une réflexion sur la guerre et sur la loyauté. Et Snake va mettre sa loyauté à rude épreuve. Comment être loyal à son pays, à sa mission, à soi-même quand on reçoit l'ordre de tuer la seule personne qui a jamais compté pour soi ? Comment rester loyal et patriote quand son propre gouvernement nous ment et nous manipule ? Des questions qui vont torturer Snake jusqu'au dénouement du jeu.


Les défauts inhérents à la série qui s'estompent, une mise en scène qui devient plus sobre, des thématiques passionnantes et bien traitées et des vraies mécaniques d'infiltration, tout est là pour faire de Metal Gear Solid 3 : Snake Eater un très bon jeu. Et le meilleur MGS auquel j'ai joué jusque là. A la fin j'en voulais encore.

Barbichef
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le 14 juil. 2016

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