Metro 2033. J'avais adoré le livre dont est adapté ce jeux. J'avais donc beaucoup d'attentes vis-à-vis de ce dernier, mais aussi quelques craintes: certains segments du livre, s'il s'intégraient très bien dans l'histoire, risquaient d'être assez ennuyeux à jouer...
J'ai cependant été agréablement surpris par le jeu. L'ambiance est très fidèlement rendue, et les entorses faites à l'histoire originale restent largement dans le domaine du crédible. De fait, le jeu parvient à relier entre-eux les principaux événements du livre, en empruntant des chemins légèrement différents, et j'applaudis pour cela l'équipe de développement.
Les décors du jeu sont bien réalisés. Niveau graphismes, on a fait mieux depuis, mais le jeu arrive à donner une identité propre à chaque station de métro par laquelle on passe. J'ai eu un peu de mal avec les faciès des personnages, en revanche, qui sont en-deçà de ce qu'on est en droit d'attendre d'un jeu sorti en 2010, mais c'est bien la seule remarque que je me permettrai à ce sujet. Le jeu aurait pu être beaucoup plus beau, mais le résultat reste acceptable. Les niveaux en extérieur sont également très réussis, parvenant à transmettre une réelle impression de froid, d'abandon et de danger.
En ce qui concerne le gameplay, c'est relativement classique. J'y ai joué avec une manette de Xbox 360: pour me justifier rapidement, je trouve que les manettes sont pratiques pour les modes de jeu solo où il faut avoir beaucoup de commandes à portée de doigt. Je trouve que la répartition des boutons sur la manette est plus instinctive que le clavier, même si on perd en réactivité. La gestion de l'inventaire pourrait cependant être améliorée par une roue d'armes (et je ne dirai pas ça très souvent, vu que j'ai horreur de ce système).
J'ai joué en mode Ranger Hardcore (niveau de difficulté maximum: dégâts infligés et subis magnifiés, pas de HUD, peu de munitions ramassées), pour plus d'immersion, et je n'ai pas eu à le regretter. Certains niveaux présentent une certaine difficulté, il faut avancer de manière réfléchie et pas foncer dans le tas, mais avec un peu de patience et de réflexion, aucun ne présente un challenge insurmontable.
Au bout de 9 heures de jeu, j'abordais donc les derniers niveaux avec un excellent ressenti sur cette adaptation. Puis vinrent les Amibes. Je ne spoilerai pas grand-chose, mais ces Amibes sont des bactéries radioactives d'environ 50cm de diamètre qui vous attaquent, vous et le PNJ que vous devez protéger, de manière kamikaze. Et, bien sûr, elles vous tuent en un coup.
C'est bien simple: vous êtes attaqué de partout, à court de munitions, et, quand, par miracle, vous parvenez à en éviter assez, votre allié meurt et vous recommencez au dernier point de sauvegarde. Je déteste descendre un jeu à cause d'un seul élément, mais là, je n'ai pas le choix. Autant le reste des niveaux étaient difficiles mais permettaient de s'en sortir en étant malin (ce qui correspond de plus très bien au livre), autant les niveaux avec les bactéries ne sont même pas amusants.
Car oui, il y en a deux. J'ai franchis le premier en sacrifiant toutes mes munitions, pour découvrir que le second était encore pire. J'ai tenté un nombre incalculable de méthodes, j'ai essayé de détruire les nids desquels sortent les bactéries, mais rien à faire: si vous passez trop de temps derrière, votre allié continue sans vous et se fait tuer. Vous trouvez un endroit à peu près sûr? Il meurt dans son coin.
Je ne me suis jamais autant senti agressé et humilié par un jeu que pendant ces niveaux.
Et j'ai fais quelque chose que je n'avais jamais fait auparavant: j'ai activé l'invincibilité et les munitions illimitées pour franchir ce niveau. Une fois cela fait, on retombe dans un niveau de difficulté comparable au reste des niveaux, et les vingt dernières minutes du jeu sont aussi agréables que le reste. Cette erreur de conception des bactéries m'empêche de lui mettre une meilleure note, car c'est vraiment un niveau frustrant et en total décalage avec le reste du jeu: on passe de la survie et de la ruse à un grosbillisme de base.
Au final, j'ai quand même passé un bon moment devant.
Sauf pendant les trois heures d'essais infructueux avant de me résoudre à activer l'invincibilité, bien sûr.