De toute ma vie de gamer, Metroid Prime 4 est le jeu vidéo que j'ai attendu le plus longtemps. Et pour cause, annoncé peu de temps après la sortie de la Switch en Juin 2017, le projet a connu un développement tumultueux. Rebooté en 2019 et repris en main par les pères de la série Retro Studios, il a fallu attendre 2024 pour en voir les premières images et après 8 ans et demi d'attente, le jeu sort enfin en 2025. Pour ces raisons, sa sortie est vécue comme un vrai événement.
Metroid Prime est une saga qui n'a plus rien a prouver. Si la licence est moins populaire que Mario ou Zelda chez Nintendo, elle n'en est pas moins toute aussi importante pour mesurer l'impact et la révolution qu'a été le premier opus en 2002 sur Gamecube et le passage de la 2D à la 3D pour Metroid, qui, a l'instar de Zelda Ocarina of Time ou Super Mario 64 a bousculer les codes de la série désormais en vue à la 1ère personne et offrant une immersion sans pareille ainsi qu'une bande sonore exceptionnelle.
S'ensuit en 2004 Metroid Prime 2 Echoes, une suite encore meilleure pour certains, plus frustrante pour d'autres du a son concept de monde lumière/tenebres au level-design tortueux. Metroid Prime 3 Corruption
en 2007 sur Wii et ces contrôles a la Wiimote venait conclure quant à lui la trilogie d'une belle manière.
Nous voici donc 18 ans plus tard après quelques spin-offs et il est peu de dire que les attentes autour de ce 4ème opus étaient grandes.
D'abord autour de la technique. Si le jeu est cross gen et sort à la fois sur Switch 1 et 2, c'est bien sur cette dernière que Beyond montre tout son potentiel. Ne tournons pas autour du pot : On est certainement sur la plus belle exclusivité de la console aussi bien en mode qualité en 4K/60fps qu'en mode performance en 120ps, bénéficiant en plus d'une stabilité et une fluidité exemplaire, la saga ayant toujours été une référence sur ce point.
Et que dire de la direction artistique qui n'est pas en reste, avec une variété d'environnements qui rappelle ce qui avait été fait sur le 1er opus : Jungle luxuriante, temples majestueux, terres glacées, ruines mystérieuses, autant d'endroits reliés par un désert parcourable... en moto.
La Vi-O-la telle est son nom, un point qui a divisé lors de son dévoilement, mais une prise de risque qui montre que la série après tant de temps entre 2 opus permet de se renouveler et n'offre pas seulement la même expérience que la trilogie originale.
D'autant qu'elle est agréable à prendre en main avec plusieurs fonctionnalités (boost, dérapage, canon à cibles multiples) et que ce HUB central permet de récupérer plusieurs bonus pour la suite de notre aventure comme des améliorations d'armes. Le jeu tente à ce niveau-là une approche assez similaire à Breath of Wild avec plusieurs cavernes faisant office de "sanctuaire" mais en, avouons le, moins poussé et réussi d'autant que ce monde ouvert reste assez peu vivant.
Un autre élément qui ne plaira pas à tout le monde est la présence des membres de la Fédération Galactique et surtout de l'ingénieur de la corporation
Myles Mackenzie
qui communiquera régulièrement avec nous, et qui nous aidera au besoin par radio ce qui brise quelque peu le sentiment d'isolation habituel autour de Samus (qu'on retrouve bien à d'autres moments) Si cet apport casse certains codes de la série, elle permet là aussi selon moi de tenter de nouvelles choses dans l'expérience narrative, avec une approche plus cinématographique d'autant que le doublage est plutôt réussi.
L'histoire nous transporte sur la mystérieuse planète Viewros après une bataille contre les pirates de l'espace où nous découvrons un ancien peuple en voie d'extinction : les Larmorn, nous demandant de retrouver et préserver leur savoir ainsi que leur héritage en retrouvant 5 clés afin d'activer un téléporteur et pouvoir repartir de ce monde. Un contexte mystique qui donne une dimension parfois mélancolique, voir spirituelle a l'ambiance générale du titre.
Au niveau du gameplay, nous retrouvons tout ce qui faisait le charme de ces prédécesseurs avec en plus de nouvelles capacités : les pouvoirs psychiques. La progression labyrinthique sous forme d'énigmes est toujours au rendez-vous et chaque zone fonctionne, a l'instar d'un Zelda 3D comme un gros donjon avec un combat de boss à la clé. L'ensemble est suffisamment bien dosé sur la quinzaine d'heures que comporte l'aventure et 20h si on souhaite faire le 100%.
Pour les contrôles, le jeu dispose de plusieurs choix, dont le gyroscope en portable et surtout un mode souris se rapprochant de la sensation des jeux de tirs sur PC. Le basculement se fait très intuitivement si on veut revenir au mode plus classique à la manette.
Je ne pourrais pas finir sans parler de la musique et de l'ambiance sonore qui offre des envolées lyrique grandiose et très immersif. Le main thème de l'écran titre donne le ton, je suis resté d'ailleurs quelques minutes devant à l'écouter rien que pour me baigner de son atmosphère si singulière
En conclusion, que retenir de
Metroid Prime 4 Beyond ? Si le jeu ne révolutionne pas la série, il reste dans la droite lignée de ces prédécesseurs en respectant ces codes initiaux tout en tentant aussi d'explorer de nouvelles idées. Nous sommes devant un excellent jeu, et un porte-étendard technique pour la nouvelle console de Nintendo.
D'un point de vue personnel, j'avais 17 ans à la sortie de Metroid Prime 3 Corruption, j'en ai maintenant 35, plus de la moitié de ma vie s'est écoulé depuis et je ne regrette pas d'avoir attendu tout ce temps pour découvrir ce 4ème opus d'une saga si rare et unique en son genre. Merci Retro Studios !