Metropolis Street Racer par benton

Metropolis Street Racer est mon jeu de caisse préféré. Le principe en soi est intéressant et original (la conduite propre est récompensée et facilite la progression ; on mise sur le niveau que l'on pense avoir sans obligation de résultat) mais il est rempli de failles et de petites combines qui le rendent vite obsolète (il suffit de faire des dérapages à tout va pour engranger les points, les fameux kudos, permettant de progresser). Il n'empêche qu'il se dégage de tout cela une certaine philosophie de course qui donne de la classe à MSR.

Et puis il faut un certain temps avant d'assimiler la logique du jeu, donc au début on s'accroche, on est réglo, on essaie d'être impeccable sur les trajectoire, on se prend au jeu, et on a du mal à grappiller les kudos car les premiers pas sont compliqués. Puis petit à petit on commence à assimiler ce que le jeu nous demande et on tente d'allier l'efficacité à la technicité du pilotage, et là c'est le bonheur, car la jouabilité de Metropolis Street Racer est une des plus jouissives que je connaisse. Elle tend plus vers l'arcade que vers la simulation : les différences entre les voitures se sentent énormément mais il est possible, et même conseillé, de maîtriser les dérapages dans les virages pour aller le plus vite possible et gagner le plus de kudos en même temps.

Ce jeu c'est vraiment la science du dérapage au cordeau, et je peux dire que dans les rues à angle droit de San Francisco c'est le bonheur assuré. J'avais une préférence pour l'Audi TT Roadster, un modèle simple et efficace, beaucoup plus maniable que les gros engins déblocables vers la fin, très rapides mais incontrôlables dans les virages quand on arrivait à fond (car c'est cela le secret à MSR, décélérer le plus tard possible pour prendre le virage à fond !). J'ai rarement vu un jeu de voiture avec des sensations pareilles, autorisant toutes les folies de pilotage tout en restant sobre et classe.

Et l'ambiance est géniale, avec les fuseaux horaires et les musiques du poste radio qui changent selon la ville où l'on conduit (Tokyo, Londes ou San Francisco). La bande sonore est géniale, avec une variété impressionnante de genres : electro, pop guimauve (mes morceaux préférés), rock, dance... Les jeux sur Dreamcast avaient vraiment le chic pour proposer des musiques mémorables. C'est dommage que le jeu soit bourré de failles, car le concept prend du plomb dans l'aile et le jeu devient vite dénué de challenge (hormis dans les rares courses en un contre un et dans le dernier chapitre où l'on est obligé de finir bien classé), mais à mon sens cela n'atténue pas ses qualités ni le plaisir que procure la conduite des voitures.

Je crois désormais que j'attends des jeux de caisse qui me passent entre les mains qu'ils me procurent à nouveau, ne serait-ce qu'un petit peu, les sensations que j'ai eues en jouant à Metropolis Street Racer.