Might & Magic II reprend la même recette que son prédécesseur, à savoir un monde rempli de donjons labyrinthiques dans un lequel un groupe de combattant va devoir sauver le monde. On peut prendre les héros par défauts, créer sa propre team via le créateur de personnage un poil plus poussé mais toujours enclin à te faire reroll pour avoir les stats nécessaires, où importer tes gusses du précédent opus. C’est ainsi avec mon pitoyable groupe level 5 que j'ai attaqué l’aventure et me suis fait trucider dès ma première confrontation dans le premier donjon de ma première quête. Un première mauvaise approche qui sera rectifié par la suite (j'ai pas eu de bol), mais le jeu me réservait quelque surprises.


J'attaque direct avec son gros défaut : la courbe de progression improbable. On est très rapidement confronté à un mur, même si à ce niveau-là, t'as l’impression d'avoir l'Himalaya en fasse de toi. Le jeu t'oblige à affronter des adversaires très coriaces voir complétement pétés pour un groupe bas level. Heureusement, les développeurs ont prévu le coup en répartissant diverses sources sur la map qui te confèrent des buffs de folies le temps d'un combat, permettant de remporter haut la main quelques batailles pour diverses quêtes ultra généreuses en exp et or. Et c'est la fiesta au level up. Mais ça demande un paquet d'essais infructueux, de moments de malchances où ton buff est niqué par un combat aléatoire. Des premières heures frustrantes qui finissent par laisser place à une maitrise certaine, de la découverte d'indices et du terrain de jeu explorable aux surprises en tout genre. Le manuel et le cluebook reste des alliées irremplaçables pour faciliter la progression.


Le jeu se révèle rapidement très complet. Moins de quêtes mais plus poussées, une storyline qui gagne en profondeur (mais faut passer par la case lecture), des énigmes qui ne se résolvent pas en cinq secondes, divers challenges intéressants (les Jurors Quests et leur tâches réservées à des classe spécifiques) et une main quest plus longue abordant divers thèmes parfois surprenants (le voyage dans le temps) et venant appuyer un peu plus l'orientation science-fiction assumé de la licence. En parlant des classes, aux six habituels viennent s'ajouter celle du ninja (un peu couteau-suisse) et du barbare (le tank par excellence).


On se ballade toujours avec un groupe de six personnages auxquels on peut ajouter deux mercenaires moyennant un coup de location quotidien, même s’il faudra d'abord les trouver et les sauver. Autre nouveauté, on peut régler la fréquence des combats (et bordel que j'aurais aimé avoir cette option dans le premier opus) ce qui permet de mettre l'accent sur l'explo avant tout. Ou le contraire si on est suicidaire, quelques ennemis surpuissants pouvant toujours croiser notre chemin. On peut aussi attribuer diverses compétences (deux par protagonistes) via des entraineurs spécifiques pour gagner des attributs vitaux à la progression. À vous le marchandage, le voyage à travers forêts et montagnes ou les compétences de linguistes pour déchiffrer d'antiques runes. Petit détail intéressant, on ne prend plus d'âge avec la montée en niveau, mais via l’utilisation de sorts puissants, voir d'autres circonstances exceptionnelles. Et on peut même rajeunir via quelques astuces.


Techniquement, le jeu à fait un joli bond. Les décors ont grandement gagnés en détails. On à plus l’impression d'avoir à faire à des papiers peints délavés. Les PNJ ressemblent enfin à de vrais personnes et les monstres on droit à leur petites animations. L'ensemble est bien plus coloré et agréable visuellement.
Toujours pas de bande-son excepté à l’écran titre, mais vu la qualité acoustique de cette dernière, c’est pas un mal. Je ne saurais pas dire si c’est lié à l'époque où à l'incompétence des programmeurs, mais c’est franchement désagréable.


Bref, après des débuts rebutants, je me suis bien pris au jeu. Il ne manque pas de profondeur, propose bien plus de possibilités que son ainé et dévoile une richesse impressionnante dans son contenu (et avec une variété surprenante) pour qui prend la peine de s'investir. Dommage que la difficulté soit toujours autant ubuesque et que les nombreux combats soient parfois contre un nombre improbable d’ennemis. Ça peut aller jusqu'à 250, c'est du vécu. Mais vu que le taux de réussite de la fuite à été revu à la hausse, le problème se contourne assez facilement.


Avec une réalisation moderne, on tiendrait un putain de jeu. Pour l’époque, ça devait être quelque chose.

auty
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le 3 sept. 2015

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