Pas aussi marquant que l’épisode original sorti sur Xbox 360 en 2008 mais il garde un charme indéniable notamment grâce à sa direction artistique toujours aussi exceptionnelle. Mirror’s Edge Catalyst est une préquelle à l’histoire du premier opus gravitant toujours autour du personnage principal : Faith. Il s’agit ici d’en apprendre davantage sur ses origines, sa famille et sur sa vocation de messagère. Dans Mirror’s Edge les habitants d’une ville fictive luttent pour leur liberté dans un monde de plus en plus totalitaire. Une résistance s’organise sur les toits des immeubles pour faire passer des messages car la plupart des autres canaux sont étroitement surveillés par le régime en place. On les appelle les messagers, Faith est l’une des plus douée de sa génération : rapide, agile et courageuse.


Sorti en 2016, le jeu nous gratifie d’un monde ouvert de la pire espèce. Fini la quête solo où l’on enchaîne les missions comme dans le premier opus, nous sommes au milieu des années 2010 et les mondes ouverts façon Ubisoft pullulent comme la peste. Même si on peut s’accorder sur le fait que la ville est agréable à parcourir dans l’ensemble, nous sommes en en droit de nous demander à quoi servent toutes ces courses, tous ces collectables et autres missions annexes faisant office de remplissage. J’invite les joueurs intéressés par Mirror’s Edge Catalyst à ignorer toutes ces merdouilles à ramasser et de se contenter de la quête principale. D’autant plus que les succès Steam, si vous avez acheté la version PC, ne fonctionnent pas bien. En effet, les serveurs multijoueurs du jeu sont fermés et la connexion entre les plateformes EA et Steam est friable. Autant vous dire qu’il est vain de se faire chier à finir à 100% un jeu dont la plupart des succès ne seront pas débloqués. Oui, j’ai bien mentionné un mode multijoueurs. Autre mode délétère de l’époque vidéoludique 2010-2020, outre les mondes ouverts dégueulasses, les modes multijoueurs dans des jeux solos servant de bannière marketing : « Regardez, nous avons implémenté un mode multijoueurs, vous en avez pour votre argent, ça n’a aucun intérêt intrinsèque mais on n’a rallongé l’expérience solo ». Comme expliqué ci-dessus, je n’ai pas pu tester mais inutile de mettre la main sur ce mode multi pour comprendre qu’il était très certainement nul à chier et peu fréquenté même en 2016-2017.


Résumons : un monde ouvert discutable, des collectables à foison transformant un moment de détente en corvée carcérale, une plateforme EA mort-née en conflit avec Steam, des serveurs en ligne fermés définitivement empêchant certaines fonctionnalités dont le mode multijoueurs et j’ajouterai une histoire pas terrible avec des personnages clichés sous fond de wokisme décadent. Que reste il à ce Mirror’s Edge Catalyst qui mériterait nos sous mais surtout notre précieux temps ? Il lui reste le plus important je crois : son gameplay et son ambiance.

J’ai terminé le titre de DICE malgré les défauts énumérés car j’adore la direction artistique de la ville de Glass, j’adore l’ambiance qui se dégage plus généralement de ce titre. De mémoire d’homme, c’est unique à cette franchise et si bien réalisé que je lui pardonne tout. Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis arrêté au cours de l’aventure pour observer l’environnement ou faire des captures d’écran. Ce blanc immaculé sur les immeubles et les couleurs vives pour relever certains éléments du décor créés une atmosphère incroyable. Idem pour le gameplay, pour ceux du fond qui débarqueraient, il s’agit ici d’un gameplay de course urbaine en vue FPS extrêmement fluide, facile à prendre en main, parfois technique durant les passages corsés, bref un pur régal. Les dernières missions en hauteur donnent presque le vertige tant l’héroïne prend des risques inconsidérés (et impossibles dans la vraie vie mais passons). On se laisse prendre au jeu pendant les 9h-10h que dure l’aventure principale, temps au cours duquel vous aurez la possibilité de débloquer de nouvelles compétences pour Faith. Pour ma part, j’ai trouvé ce système très artificiel pour ne pas dire insolite. Encore une caractéristique de l’époque 2010-2020 : incorporer des arbres de compétences partout, tout le temps, dans des jeux qui ne s’y prêtent pas.


Pour conclure, Mirror’s Edge Catalyst s’adresse en priorité selon moi à ceux qui ont découvert la franchise à l’époque sur PS3 et Xbox 360. Pour les néophytes, je vous invite à jouer au premier opus et ensuite, éventuellement, faire cet épisode car s’il est globalement acceptable il est un cran en dessous de l’épisode original. Pour les bienfaits des actionnaires de chez Electronic Arts, ce petit jeu aux allures indé (à l’époque) s’est vu affublé d’éléments disparates et hétérogènes à son ADN telle la créature Frankenstein, monde ouvert, mode multi, collectables à la con ruinant la pertinence de son univers. Pire encore, son OST est oubliable alors que quinze ans après, je me rappelle encore de l’incroyable OST du premier opus, en particulier la musique du menu principal que je vous invite tous à trouver et écouter sur internet. Bref, encore un succès des gros éditeurs internationaux : ruiner la magie des petits faiseurs pour s’en mettre plein les fouilles. EA, allez-vous faire enculer.


silaxe
6
Écrit par

Créée

le 19 avr. 2024

Critique lue 5 fois

silaxe

Écrit par

Critique lue 5 fois

D'autres avis sur Mirror’s Edge Catalyst

Mirror’s Edge Catalyst
diegowar
9

Critique de Mirror’s Edge Catalyst par diegowar

Je savais que cette suite avait été bien moins bien accueilli, mais après toutes ces années (ça doit faire plus de 7 ans que je me suis fait le premier jeu), perso j'avais vraiment envie de rejouer à...

le 13 juil. 2018

7 j'aime

Mirror’s Edge Catalyst
Shora
8

Un reboot réussi.

Ah, Mirror's Edge. S'il y a bien un jeu au concept m'ayant marqué sur la génération précédente, c'est bien Mirror's Edge premier du nom. C'est avec une joie immense que j'attendais ce nouvel épisode,...

le 12 juin 2016

7 j'aime

1

Mirror’s Edge Catalyst
Asarkias
8

Le retour de Faith

Mirror’s Edge, un nom à la sonorité douce et parfumée qui me rappelle l’une de mes plus belles expériences du jeu vidéo. Lors de sa sortie en 2007, Mirror's Edge a été une véritable bouffée d’air...

le 30 oct. 2016

5 j'aime

Du même critique

Fondation - Le Cycle de Fondation, tome 1
silaxe
5

Il était une fois dans une lointaine galaxie...la déception.

Je vais probablement fâcher beaucoup d'entre vous mais personnellement je n'ai pris aucun plaisir à la lecture de ce premier tome du célèbre cycle d'Asimov. N'étant pas un lecteur adepte de...

le 19 juil. 2015

20 j'aime

7

La Domination masculine
silaxe
8

À lire et à relire !

Il faut dire qu'on fait difficilement plus efficace, plus fort et plus clair que l'écriture de Pierre Bourdieu. Un professeur de sociologie absolument brillant qui s'attaque ici à un sujet difficile...

le 17 janv. 2015

18 j'aime

7