Mount and Blade : Warband est un jeu de stratégie, de gestion et d'action se déroulant dans un univers médiéval. Vous y incarnez un aventurier dont vous définissez les origines, les motivations, les compétences et l'aspect.

Armé de votre épée rutilante, votre frêle bourrin à l'écurie, un maraudeur vous tend une embuscade en pleine rue. Dès la fin du combat, un homme apparait et vous « demande » de l'accompagner jusque chez lui pour parler affaires. Embauché par ce dernier, vous sortez du bâtiment, une bourse d'or à la ceinture, avec pour mission de recruter quelques volontaires dans les villages alentours afin de prendre d'assaut un repaire de bandits, et délivrer le frère de votre commanditaire. C'est en entendant le cri de guerre de vos hommes victorieux que vous vous rendez compte d'avoir fait le premier pas vers une ascension sanglante et glorieuse.

Passé les premières minutes de jeu, vous vous retrouvez lâché sur une énorme carte du monde. A vous de définir vos objectifs : devenir le vassal d'un puissant monarque et porter un royaume existant jusqu'à la domination, épouser un seigneur, ou fonder votre propre royaume en foulant au pas ces indignes prétendus rois qui ne pensent qu'à piller les villages ? Sachez que si vous choisissez, comme moi, d'incarner une femme, la troisième option est la seule valable.

Si le début du jeu consiste essentiellement à faire le tour des villages afin de recruter, pourchasser des bandits et récolter des primes, ou encore jouer au petit percepteur d'impôt royal, on se rend bien vite compte que les possibilités de jeu sont gigantesques, de nouvelles portes s'ouvrant au fur et à mesure que votre renommée grandit et que vos troupes. Vous avez envie de faire du commerce ? Faites le tour de Calradia, remplissez votre inventaire de denrées peu onéreuses ici et rarissimes là-bas, ou bien ouvrez une échoppe dans n'importe quel bourg. Vous avez envie de posséder votre propre château-fort ? Engagez-vous comme vassal auprès d'un monarque, ou servez-vous en attaquant la cible de votre choix. Rien ne vous interdit non plus de posséder un bourg ! Une fois votre royaume établi, les traîtres ne tarderont pas à toquer à votre porte afin de voir si l'herbe est plus verte chez vous.

L'essentiel du jeu se déroule sur la carte du monde, où votre troupe est représentée par un cavalier. Un « zoom stratégique » est là pour vous aider à avoir une bonne vue d'ensemble du territoire, et vous pouvez vous déplacer sans restriction dans chacun des six royaumes, visitant villages, bourgs et forteresses tout en croisant armées, bandits et caravanes de marchands. Tout ce petit monde se déplace en même temps que vous, et une pause est déclenchée à chacun de vos arrêts, très pratique pour cibler quelque chose en mouvement. On bénéficie donc des avantages du temps réel et du tour par tour, sans leurs inconvénients respectifs.

Lorsque vous entrez dans un village ou une ville, un menu vous propose, entre autres, de prendre le contrôle de votre personnage. Cette phase vous permet d'accomplir certaines actions auxquelles vous n'auriez pas eu accès, telles que récupérer certaines quêtes, établir une boutique, acheter du bétail ou un livre de compétence. Vous prenez également le contrôle de votre personnage sur le champ de bataille. Qu'il s'agisse de batailles en pleine campagne, de sièges ou de défenses de fort, ou, plus rarement, d'embuscades fomentées par l'un de vos rivaux, le tagada de votre destrier, le choc de l'acier et les hurlements de vos hommes accompagnés par une musique grandiose ne manqueront pas de vous immerger dans ces instants épiques.

Le système de combat est plutôt simple à prendre en main, et même si le combat à cheval parait un peu lourd au premier abord, on finit par s'y habituer. Charger l'infanterie et couper quelques têtes en zigzaguant entre les survivants désorganisés est très plaisant, de même que charger les archers d'un fort avec un bouclier. Par contre, les combats de tournoi peuvent se révéler particulièrement pénibles à cause de l'intelligence artificielle, cette dernière ayant en effet la fâcheuse manie de se planter dans les murs de l'arène.

La durée de vie du jeu est colossale. En dehors des éléments de départ, les seigneurs et les quêtes sont générés de façon procédurale. On finit malheureusement par se retrouver avec des « Seigneur Chevaliers 4 5 » peu immersifs, et le manque de finition du jeu se ressent dès les premières lignes de dialogues, qui alternent anglais, français et petit nègre. Certaines options de dialogues sont mêmes fausses (lorsque je souhaite ouvrir une forge, le maître de guilde considère que je veux ouvrir une tannerie ?!).

J'avais essayé la démo du jeu il y a un moment mais je n'avais pas accroché. Le fait d'être lâché sans objectifs clairs y est certainement pour quelque chose, mais il faut dire que Warband est souvent frustrant, surtout lorsqu'on vous donne des quêtes impossibles à réaliser en raison de votre faible niveau ou de vos recrues, ou lorsque vous devez poursuivre un ennemi plus rapide que vous. De même, les tournois daubés et les combats à répétitions risquent de vous décourager avant même d'avoir bouclé votre première partie, les seigneurs ennemis semblant éprouver un malin plaisir à vous casser les couilles en effectuant des tactiques de poules mouillées (dites aussi « de guérilla ») et en refusant de déclarer forfait alors que leur nation n'existe plus.

Il y a bien une facette du jeu que je n'ai pas beaucoup exploré : la partie multijoueur. Ce mode semble se contenter de recréer des batailles, ce qui ne m'intéresse pas vraiment. J'imagine que ça doit valoir son pesant d'or à condition de réunir au moins trente-deux compères, mais j'aurais préféré avoir accès à quelque chose se rapprochant davantage de la partie solo.
En tout cas, ne vous attendez pas à voir le bout du jeu de sitôt. J'en suis moi-même à trente-sept heures de jeu et mon royaume est encore loin de dominer Calradia. En plus de ça, la communauté de joueurs a déjà produit un certain nombre de mods. Quelqu'un se dévoue pour nous créer un mod Kaamelott [1] ?

[1] http://steamcommunity.com/profiles/76561198002584334/screenshot/576675927061966910?tab=public
Makks
9
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le 18 sept. 2011

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Makks

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