La Légende du Ninja Régressif

Alors, asseyons-nous autour d'une tasse de thé vert empoisonné et parlons sans détour de Ninja Gaiden 4, cette relique d'un passé révolu qui a eu l'audace de se vendre au prix du neuf. La Team Ninja, en confiant les rênes à PlatinumGames, n'a pas fait un coup de génie, mais une expérience archéologique. On dirait qu'ils ont déterré une capsule temporelle de 2013 en criant "REGARDEZ, C'EST DE L'ACTION PUR !", sans réaliser que la poussière et la rouille ont couvert les parties brillantes.

Le Syndrome du Nouveau Protagoniste (Plus Creux qu'un Couteau en Plastique):

Yakumo, le "héros", est un ninja du « Clan du Corbeau ». Traduction : il porte du noir et grogne. Sa personnalité est si profonde qu'un mannequin de bois de cèdre aurait plus d'expressivité. Il communique par des "mission comprise" et des regards ténébreux dignes d'un adolescent en crise dans un magasin Hot Topic. Le jeu tente des moments émotionnels qui tombent plus à plat qu'un ninja ratant son mur-run. Un "edgelord" lisse et oubliable.

Et Ryu Hayabusa ? Une apparition fantomatique, un caméo étiré en fil de fer. Il refait les mêmes niveaux que Yakumo avec moins d'options. C'est comme si on vous promettait un festin et qu'on vous resservait les restes de Ninja Gaiden 3 dans une assiette sale.

Graphismes : Le Retour vers le Futur... PS3

Ah, ce point crucial ! Vous avez mis le doigt sur la plaie béante. Ninja Gaiden 4 a un look totalement daté, digne d'un jeu fin PS3 / début PS4.

La Brume et les Filtres Bleus : Ce n'est pas une direction artistique, c'est une astuce de camouflage. Une brume épaisse et un filtre bleu-bourrine masquent des textures basse résolution, des assets qui "pop-in" à la dernière seconde et un niveau de détail qui fait pitié. La ville de Tokyo est une cathédrale de brouillard et de pluie pour cacher le fait qu'elle est vide et peu détaillée. Le Guide Peint en Jaune : Le crime ultime. Tout ce sur quoi on peut grimper est badigeonné d'une peinture jaune fluo qui insulte l'intelligence du joueur. C'est le summum de la linéarité paresseuse, un aveu criant que le level design n'a aucune confiance en votre capacité à explorer. On se croirait dans un parcours fléché pour bébés ninjas. Bref, le jeu n'a pas l'excuse d'être "stylisé", il est juste en retard techniquement. On se demande pourquoi il n'est pas sorti sur PlayStation 3, il s'y serait senti comme à la maison.

Un Combat Entre Deux Chaises (Et les Deux Sont Cassées)

Le système de combat est une usine à gaz. La base de Ninja Gaiden est là : c'est rapide et brutal. Mais PlatinumGames a tout ajouté sans rien retirer :

- La Forme Corbeau Sanglant pour briser les gardes.

- Une parade capricieuse.

- Un mètre de Berserk pour les insta-kills.

Le résultat ? Un jeu qui ne sait plus s'il veut être un Ninja Gaiden cruel ou un Bayonetta exubérant. On peut parfois bourriner en abusant des potions, une hérésie pour les puristes. C'est du génie en rouille.

Le Prix : La Plus Grande Blague du Jeu

Et voici le chef-d'œuvre de cynisme. Le prix de lancement de ce jeu est une arnaque pure et simple. On nous demande de payer le prix fort (70-80€) pour une expérience qui, graphiquement et structurellement, aurait été banale il y a dix ans.

Rapport Qualité-Prix Désastreux : Vous payez pour un jeu au level design linéaire, à l'IA basique, aux puzzles dignes d'une garderie et à la réalisation technique d'une autre époque. La campagne principale est courte, et le "contenu" est du remplissage avec le farm de ressources pour améliorer ses armes.

Le Fantôme de la Valeur : À ce prix-là, on est en droit d'attendre une production moderne, ambitieuse, soignée. Au lieu de cela, on a l'impression d'acheter un "remaster" non officiel qui ose se faire passer pour une suite. C'est un manque de respect pour le portefeuille et l'intelligence des joueurs.

Verdict Final : Une Relique Trop Chère

Ninja Gaiden 4 n'est pas une renaissance, c'est une nécromancie ratée. C'est le jeu d'un studio qui a mal compris la recette de la série originale et l'a recouverte de vernis cheap et de mécaniques surannées.

Résumons :

Un héros sans charisme.

Des graphismes tout droit sortis d'une machine à remonter le temps.

Un level design linéaire et infantile.

Un système de combat surchargé et confuse.

Et un prix totalement injustifié pour cette expérience datée.

C'est un bon jeu d'action rétro... qui se vend comme un blockbuster moderne. L'aventure peut amuser les fans désespérés pendant un après-midi, mais à condition de le trouver en solde à -75%. Pour tout autre personne, c'est une curiosité muséale à éviter, une lame émoussée qu'on essaie de vous revendre comme étant du katana de maître. Un échec cuisant et cher.