Un jeu d'atmosphère avant toute chose. Il est assez fascinant de se rendre compte de tout ce que ce titre parvient à transmettre avec un décor et un gameplay pour le moins minimalistes. Il y a également une narration, elle aussi particulièrement sobre, ne faisant intervenir que très peu de dialogues (ou plutôt de monologues). C'est à travers les modestes interactions qui vous sont demandées pour progresser que vous faites émerger une logique, une structure narrative à la fois fragile et étouffante. Les joueurs à la recherche de fun ou même simplement d'un canevas ludique habituel ne trouveront clairement pas leur compte ici.
Pourtant, dans son dernier tiers, le jeu ose un brusque changement. Une nouvelle mécanique apparait, rapprochant le titre des codes habituels du média. Pour être tout à fait franc, il ne s'agit pas de la plus grande réussite de ce "No ones...": le nouveau gameplay est loin d'être assez intéressant pour retenir l'attention des joueurs qui seront venus chercher de l'action. Quant à ceux qui appréciaient le déroulement du jeu pour son côté contemplatif, ils grinceront sans doute un peu des dents à l'idée qu'on leur impose soudain quelque chose de totalement différent.
Le développeur semble clairement manquer encore de maturité, notamment au niveau de l'histoire qui part en sucette (pour rester poli) à mesure qu'on se rapproche de la fin. Cette expérience globale a pourtant pour elle son originalité et sa capacité à surprendre. C'est une exploration de concepts imparfaits, granuleux, inconfortables mais suffisamment stimulants pour mériter votre attention si vous êtes prêts à pardonner quelques grosses maladresses.