Outlast deuxième du nom nous parvient enfin après trois longues années d'attente. Succèdant à la grande réussite autant critique que publique du premier opus, ce sequel/spin-off fait le choix de changer totalement la recette. Et ça marche !
On suit ici l'histoire de Blake Langermann, un reporter qui accompagne sa femme Lynn en Arizona afin d'enquêter sur la mort suspecte d'une femme inconnue. Malheureusement, après un accident d'hélicoptère, Lynn disparait, et Blake se retrouve perdu dans la petite ville de Temple's Gate qui abrite une étrange secte.
L'histoire est donc encore ici basé sur le principe d'une véritable fuite en avant, et ce de plus encore que dans le premier épisode. Le rythme est ici donné dès les premières minutes ne fait jamais de pause. Cette aventure tambour battant crée une sensation permanente d'urgence, et plus que de peur, d'adrénaline. Vos choix devront être fait rapidement, dans le feu de l'action, alors qu'un seul faux pas pourrait bien vous couter la vie. Evidemment Outlast 2 ne renie pas l'ADN de son illustre prédécesseur, et on retrouve la fameuse caméra et sa vision nocturne, agrémenté d'un système de détection sonore, et les fameuses phases de cache-cache, bien qu'elle soient ici moins présentes.
Cette nouvelle identité donne au joueur un véritable sentiment de renouveau, et permet à Outlast 2 de se distinguer de son ainé. D'autre part, la plus grande rareté des phases de cache-cache corrige le sentiment de redondance du gameplay inhérente au premier opus. Et le gameplay est agrémenté de pas mal de nouveauté intelligentes rendant l'immersion d'autant plus forte. Enfin, la plus grande des qualités de ce Outlast 2 est surement son scénario résolument plus adulte et complexe qu'à l'accoutumé. Cet incroyable histoire entre tension, malaise et mystère est d'autant plus forte qu'elle est appuyé par une mise en scène irréprochable.
Je vais maintenant abordé les problèmes qui ont été soulevé par de nombreux joueurs à propos de ce jeux. Premièrement, le jeux fait le choix de proposer des environnements en grande partie extérieur, surtout dans ses deux premiers tiers, en imposant une semi-ouverture de l'espace. Cet aspect est objectivement une franche réussite. Oui, l'ouverture n'est pas totale, mais qu'aurions-nous fait au moment de trouver son chemin dans un espace trop large, talonnés à quelques pas derrière par un affreux brandissant son hachoir. Mais cette ouverture est assez bien faite pour nous laisser crapahuter au gré des champs et des arbres, trouvant notre propre chemin, glanant ici et là quelques documents. Ensuite, toujours à propos des environnements, on leur à souvent reproché leur manque de diversité. Chose que je ne comprends pas vraiment. Enfin, je reconnais que le jeu prend souvent des allures arcade die and retry tant il faut parfois connaitre les environnements pour se sortir d'un mauvais pas, et c'est là pour moi la seule réelle ombre au tableau.
Le jeu se parcours en une dizaine d'heure environ en mode Difficile, comptez quelques heures de plus en cauchemar et même chose pour le mode psychose (même si je n'ai pas encore eu le temps de m'y atteler). Graphiquement, le jeu est très réussi, sans révolutionner le genre, il sait flatter les mirettes surtout au cours de certaines scènes en hautes lumières. Mention spéciale pour le travail sonore exceptionnel, entre musique stressante, mixage aux petits oignons, et thème triste à souhait, même si l'on regrettera une VF parfois un peu balbutiante.
En bref, Outlast 2 explore reprend certains codes de son ainé et sait se renouveler afin de se créer sa propre identité. Sans jamais tomber dans le pathos, il explore des thèmes résolument plus adultes que le premier, et pose encore les fondations de son univers si particulier. Le jeu souffre évidemment de quelques défauts mais qui ne vient jamais entacher réellement l'expérience de jeu, ni l'immersion elle-même.