Une chouette aventure… à l’aveugle !

Si le jeu de mot est aussi évident que convenu, il a au moins le mérite d’être honnête. Owlboy propose une petite histoire très sympathique mais n’est pas exempt de tout reproche. On ne sait pas toujours sur quel type de jeu le studio a voulu nous faire embarquer, ce qui donne une expérience mitigée. Ou plutôt bonne mais curieuse parfois.

Une histoire et des personnages attachants

Point fort du jeu donc, l’histoire et les protagonistes que vous incarnerez durant la dizaine d’heures qu’il vous faudra pour venir à bout du scénario. Vous êtes donc Otus, un petit hibou muet, maladroit et pas très valeureux aux yeux de son maître. Vous et votre ami Geddy, un humain rigolo et plutôt sanguin êtes en charge dans les premières minutes qui ouvrent le jeu de monter la garde contre une hypothétique attaque de pirates sur la belle petite ville qui est la vôtre : Vellie. Celà ne traînant pas à arriver, vous allez devoir prendre part à une aventure qui vous demandera d’empêcher le chef de cette piraterie de s’emparer de trois anciennes reliques, convoitées pour la puissance qu’elles confèrent à leur possesseur. Votre voyage vous conduira à rencontrer divers petits personnages hauts en couleur et aux punchlines parfois très drôles. Les dialogues sont très bien écrits, c’est un point fort du jeu assurément, en plus d’une OST qui accompagne à merveille des écrans au pixel art magnifique.

Un déséquilibre level design / gameplay

Le gameplay est plutôt bien trouvé, en terme de déplacements. Celui-ci vous permettant de naviguer aisément dans les airs portant toujours un allié parmi les trois que vous rencontrerez au fil de l’aventure. Chacun des personnages possédant une arme bien précise et ayant son utilité propre, vous n’aurez de cesse que de former le bon binôme selon le besoin des niveaux. Ces derniers, et plus largement la construction du monde d’Owlboy, voici bien ce qui incarne à mon sens le point noir du jeu. En effet Owlboy se veut être je pense un metroidvania, mêlant à merveille des phases d’actions/combat et de plateformes. Le problème c’est que le jeu ne possède strictement aucune carte pour aider le joueur à se repérer. Même si le monde est cent fois moins complexe et ramifié qu’un Hollow Knight, pointure du genre, il est pour moi indispensable de pouvoir savoir à tout moment où l’on est, d’où l’on vient et où l’on ira. Ce type de jeu demandant de l’organisation et un peu de réflexion, une carte permettant de se situer dans l’espace est pour moi la pierre angulaire du genre. Et bien il vous faudra faire sans !

Rien d’insurmontable au final mais cela nuit au confort de jeu. Du coup le héros et ses acolytes passeront d’une ville à une autre assez bizarrement, un point de téléportation unique vous permettant d’ailleurs de lier deux villes, je cherche toujours à comprendre pourquoi. J’ai pu trouver également trois « golden coins » qui au final une fois placés dans leur réceptacle dédié ne provoque rien. En tout cas pour moi il ne s’est rien passé. Ai-je loupé quelque chose ? Sans nécessairement trop aider le joueur, un game design plus complet, abouti et travaillé, sans nécessairement tout vous dire non plus, aurait grandement aidé à répondre à toutes ces interrogations. Rassurez-vous rien d’indispensable pour compléter la belle aventure que le jeu propose mais une fois celle-ci achevée, on reste sur un goût de « il en reste » et le level design ne donne pas envie de tout fouiner dans les temples du jeu après coup. Je pense avoir tout visité, adepte de la visite du moindre recoin, mais je ne peux en avoir la certitude, n’ayant pas de map sous la main. La volonté du studio d’avoir fait ce choix nuit au jeu, et l’expérience aurait été préférable sur un pur plateformer plus linéaire.

Conclusion

Qu’on ne se méprenne pas, Owlboy n’est pas du tout un mauvais jeu, bien au contraire. C’est une superbe aventure avec des personnages charismatiques, bien dans leur rôle, aux lignes de dialogues finement écrites (belle traduction au passage), et qui visuellement en jette, pour toute personne non hermétique au pixel art du moins. La seule limite du jeu, pour moi, réside dans son choix drastique de ne pas vous permettre de vous repérer/orienter dans ce joli monde. Dommage !