Papo & Yo
6.6
Papo & Yo

Jeu de Minority Media Inc. et SCE (2013PC)

Sorti d’un studio qui n’avait pas fait parlé d’eux auparavant, Papo & Yo débarque de nulle part et sans grandes attentes au préalable. Pour leur premier jeu, Minority veut en mettre plein la vue avec un titre qui se veut modeste tout en charmant notre œil intrigué.



Une allégorie



Après une introduction qui n’explique rien et qui, de ce fait, pose les bases du jeu, c’est-à-dire se questionner, nous incarnons Quico un jeune garçon se baladant dans ce qui semble être son imaginaire. Quoique ce terme tend à devenir désuet au fil de l’aventure, il s’agît bien là de plonger le joueur dans un immense « rêve » dont le protagoniste est l’auteur. Ainsi, on entre dans le mystique et les significations de ce qui se déroule lors de nos nuits, les reflets de nos vies par des métaphores. C’est ce que le titre propose: une métaphore filée sur les deux à trois heures de jeu. Dans l’ensemble, nous avons un monstre immense qui, lorsqu’il mange des grenouilles multicolores, rentre dans une rage dévastatrice, prêt à tuer notre cher petit. Le but de l’histoire est de vous faire comprendre quel élément illusoire correspond à la vie du héros.



Une ambiance prenante



Même si l’histoire s’exempte de longues phases de dialogue – et c’est peut-être mieux ainsi! – on doit avouer que la direction artistique qui suit nous laisse sans voix. Si vous souhaitiez jouer à Inception, Papo & Yo pourrait s’en rapprocher à condition de ne pas trop être rebuté à l’idée de voir des favelas lors de votre session de jeu. Ne vous attendez pas à de grandes plaines de verdures, des montagnes, des lacs et des déserts, vous ne bougerez pas de cet endroit et pourtant vous ne vous en plaindrez pas. Le jeu possède un charme grâce à son esthétique et son level design plutôt bien fait. On ne se lasse pas et on prend même goût à ce décor puisqu’étant dans un monde chimérique, les développeurs se permettent des folies graphiques qui comblent le manque d’inspiration et qui nous laissent dubitatif. Sa prise en main favorise notre immersion: le jeu n’est pas difficile et propose un contrôle souple de notre jeune héros. Il s’agît simplement de phases de plateformes avec un peu de réflexion. On pourrait cependant lui reprocher des énigmes simples. Même si certaines peuvent vous résister, cela ne durera pas plus de cinq minutes.



Mot de la fin : attirant



Pour leur premier jeu, Minority propose une aventure riche aussi bien artistiquement que scénaristiquement. Si vous pouvez dépenser 13€ pour une visite guidée dans des favelas durant trois heures, vous avez probablement déjà acheté ce jeu. Ce dernier nous fait vivre une formidable épopée vue à travers les yeux d’un enfant qui doit comprendre la signification de cet univers. Un univers tantôt envoûtant, tantôt sombre mais toujours fabuleux et qui soulève une thématique sur le rapport que l’on fait entre rêve et réalité.

Curtis_Pelissier
7

Créée

le 1 août 2016

Critique lue 138 fois

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