le 31 déc. 2013
When Justice isn't Wright
Après six ans d'absence, la série Ace Attorney a fait son grand retour. Mais après tout, pourquoi avoir attendu si longtemps avant de proposer une suite à la saga ? Sans doute parce que Apollo...
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Jeu de Takeshi Yamazaki et Capcom (2013 · Nintendo 3DS)
Alors que les Japonais jouissaient déjà d’un nouvel épisode, Capcom daigne sortir en version dématérialisée de Phoenix Wright: Ace Attorney - Dual Destinies. Onze, c’est le nombre d’années que nous, petits francophones, avons dû attendre pour avoir le droit à une traduction française dans la compilation Apollo Justice: Ace Attorney Trilogy. Phoenix Wright retrouve son badge d’avocat, et décide de revenir sur le devant de la scène. Avec lui, toute une ribambelle de nouveaux personnages, Athena Cykes, Justin Brillant, Jack Lamenoire… sans oublier le retour d’Apollo Justice.
Cette fois-ci, le jeu cherche à créer un narratif autour de « l'âge sombre de la justice ». Les avocats apportent de fausses preuves et les procureurs présentent de faux témoignages. Même si ce premier fait écho au précédent jeu, on ne retrouve pas un atome de la volonté d’utiliser le nouveau système judiciaire appliqué à la fin d’AC4. À l’inverse, plusieurs méthodes de gameplay sont introduites. On retrouve Phoenix Wright avec son magatama, Apollo Justice et son bracelet, ainsi qu’Athena Cykes et son gadget Piplet. Elle est capable d’entendre les émotions à travers la voix du locuteur. Durant les phases de procès, on peut à plusieurs reprises analyser des phrases de témoins et déceler l’émotion qui n’est pas cohérente par rapport à la phrase parmi la joie, la peur, la tristesse et la surprise. L’idée est sympa, mais devient un peu limitée en fin de partie, car on pourrait expliquer chaque émotion dans chaque situation. Les incohérences n’en sont pas forcément. Heureusement, le jeu ne nous pénalise pas quand on sélectionne la mauvaise réponse. Preuve que ce concept est un peu flou. L’autre ajout durant les procès, qui est plus rare, est le moment où l’avocat se creuse les méninges pour répondre à différentes questions et pour changer d’angle sur l’affaire. Toujours efficace et stimulant, ça ajoute du dynamisme et de la tension aux dénouements. A contrario, les développeurs ont jugé bon de retirer les petites phases durant lesquelles on tapote l’écran ou souffle dans le micro pour interagir avec le jeu. Ce n’est peut-être pas une grosse perte. Ils semblent ne pas s’être encombrés des pièces à conviction en 3D non plus, surement jugées inutiles.
Le jeu change aussi considérablement sur le plan visuel. Les personnages sont maintenant en 3D avec des animations plus riches. Les décors gagnent aussi en profondeur, voire peuvent être aussi en 3D pour permettre de changer de plan. Avec tout ça, le jeu peut se permettre des mouvements de caméra plus audacieux et variés, que cela soit durant les enquêtes ou les procès. Par ailleurs, il n’est plus possible d’inspecter tous les lieux du jeu. Quand on peut le faire, c’est qu’il y a quelque chose à trouver. Le jeu guide davantage le joueur en donnant régulièrement des indices sur les réponses à fournir, les endroits où aller ou les objets à présenter. D’ailleurs, on ne présente quasiment jamais d’objets pour faire avancer l’affaire et le jeu écrit dans un carnet une to do list des choses qu’il nous reste à faire. Concrètement, durant les enquêtes, il est presque impossible d’être bloqué. Ajoutez à cela les preuves inutiles qui sont supprimées entre deux procès, afin d’alléger l’inventaire et d'éviter les 4 pages de pièces à conviction. On voit beaucoup d'efforts pour rendre le confort de jeu à son paroxysme. Comme, par exemple, le fait qu'il ne faille plus traverser 50 écrans de lieux pour aller d'un point A à un point B. Par ailleurs, nous sommes souvent récompensés par une petite scénette animée, traduite avec des voix françaises (oui, oui !). Je trouve qu’il y a, dans une moindre mesure, une sensation équivalente à celle que l’on pouvait avoir quand on jouait aux Final Fantasy PS1 avec leurs cutscenes en image de synthèse. Ici, ça reste plus classique, mais appréciable.
Pour ce qui de l’histoire et des histoires, ça souffle le chaud et le froid. Les affaires sont sympathiques, mais manque d’intérêt pour la personne qui a fait les jeux précédents. En effet, les coupables sont évidents dans la majorité des cas. Il y a toujours des zones de flous pour leur résolution, inévitable dans ce genre de jeu. Pour l’histoire générale du jeu, elle est certes sympathique, mais ne présente pas le feu d’artifice final qu’on attend, comme dans les jeux précédents. Elle réussit à faire moins sensationnel que le 4ème épisode. Y a un petit côté pétard mouillé. Pourtant, l’intrigue laisse beaucoup de suspens et tire vers un ton qui change avec ce qu’on a déjà vu. Les nouveaux personnages sont à la fois sympathiques et développés pour une première apparition. Jouer le trio d’avocats est vraiment plaisant. Alterner entre personnage principal et soutien, ça donne rythme agréable au jeu. Quelques mots pour le DLC qui est la meilleure enquête du jeu et propose une vraie surprise dans sa trame, contrairement aux affaires 1, 2 et 3. L’histoire est à la fois burlesque et intéressante.
Là où j’ai un regret, c’est que le jeu a totalement laissé tomber les idées de nouveau système judiciaire instaurées à la fin de AC4. Il y a un rétro pédalage, avec le retour de Phoenix Wright et le dark Apollo-shonen qui fait son apparition et qui est hors de propos. C’est dommage, car l’idée semblait proposer un chouette nouveau point de départ pour une trilogie. Au lieu de ça, on revient sur les fondamentaux connus de la première série sur GBA. C’est surtout frustrant. L'ambition de AC4 est morte dans l'oeuf.
Bref, Ace Attorney 5 est très sympathique, mais ne fait pas sauter au plafond. Le jeu arrive à renouveler son gameplay et donner de l'intérêt à son climax, mais on ronfle un peu souvent. La faute notamment à une narration un peu trop explicite sur l'identité du coupable et à des dialogues parfois un peu long. J'ai avoisiné les 40h de jeu pour tout finir, ça fait beaucoup quand même, là. Je regrette aussi l'abandon des ambitions du précédent jeu, car les fans ont ouin-ouin trop fort. Le jeu reste dans la droite lignée de ses ainés, assez équivalents les uns des autres.
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Créée
le 8 déc. 2025
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le 31 déc. 2013
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