Planet Coaster, formidable jeu de construction et de gestion de parcs d’attraction, a réussi à succéder à Roller Coaster Tycoon dans mon cœur. Pourtant, ce n’était pas gagné.
Depuis quelques années, je ne suis plus attiré par les jeux de gestion. Cities Skylines, par exemple, m’avait ennuyé au bout de 20 minutes. C’est la raison pour laquelle j’hésitais à acheter Planet Coaster, car je ne pensais pas être en mesure de l’apprécier à sa juste valeur. De plus, je ne suis pas un fana de construction et je me savais incapable de passer des heures à peaufiner chaque morceau de planche et chaque caillou de mon parc. Pour cette raison aussi je ne pensais pas pouvoir apprécier Planet Coaster à sa juste valeur. Finalement, le jeu a déjoué mes craintes et a réussi à me passionner comme je ne l’avais plu été depuis longtemps.


Planet Coaster a de quoi ravir les amateurs de jeux de gestion et/ou de parcs d’attraction. On y retrouve l’ambiance qu’on aime, avec ses magnifiques décors, ses montagnes russes, ses files d’attente et ses boutiques de toutes sortes. On y retrouve tout ce qui fait le charme d’un parc d’attraction. Comme pour RCT à l’époque, c’est vous qui êtes aux commandes. A vous de construire et de gérer votre parc !


Trois modes de jeu principaux sont proposés :



  • le bac-à-sable qui, comme son nom l’indique, vous permettra de faire ce que vous voulez sans contrainte. C’est un mode qui se destine à ceux qui sont surtout intéressés par la construction ;

  • le mode défi qui vous permettra de créer entièrement votre parc, comme en bac-à-sable, mais avec des objectifs et des contraintes financières cette fois-ci. Ici, vous ne pouvez pas faire n’importe quoi et il va falloir gérer intelligemment les choses pour ne pas risquer la faillite ;

  • le mode carrière, classé en plusieurs niveaux de difficulté, qui vous place aux commandes de parcs existants qu’il vous faudra redresser. C’est LE mode qui vous permettra d’apprendre le b.a-ba, de comprendre le fonctionnement du jeu et de ses différents aspects, en vous proposant des défis un peu plus complexes au fur et à mesure.


Le nombre d’attractions et de décors proposé dans le jeu est assez correct, mais on n’aurait pas craché sur un petit supplément tout de même (du moins sans avoir acheté de DLC). Le problème est que le jeu met tellement l’accent sur l’esthétique de votre parc que les décors proposés de base dans le jeu ne suffisent pas pour permettre de créer quelque chose de beau et varié. Après une bonne dizaine d’heures de jeu, il faudra donc soit se lancer dans la conception de ses propres éléments, soit se tourner vers le Steam Workshop qui propose une myriade de créations des autres joueurs. Et avec tout ça, vous avez largement de quoi vous éclater pendant un bon bout de temps.


La création d’un parc est très agréable : les attractions à placer, les allées que l’ont fait serpenter où on le souhaite, les boutiques et les décorations de toutes sortes, etc. Très vite on voit son petit parc s’agrandir et prendre une forme toujours plus agréable à l’œil. Les montagnes russes aussi sont faciles à prendre en main et on peut très simplement créer ses premiers grands 8 sans avoir à y passer des heures. Mais ce qui fait la force de Planet Coaster, c’est que tout cela est aussi très complet et peut devenir bien plus complexe si l’on s’enfonce dans les méandres des nombreuses options proposées. En gros, il est facile et rapide de créer un parc simple avec des attractions et montagnes russes simples. Mais si vous souhaitez quelque chose de plus précis, de plus complet et de plus joli, le jeu vous propose tout ce qu’il vous faut. Si vous avez envie d’y passer du temps, vous pourrez le faire et vous aurez un parc d’une précision, d’une complexité et d’une esthétique d’un autre niveau. Planet Coaster est un jeu à la carte, un jeu qui s’adapte au temps que vous souhaitez y consacrer et au degré de précision que vous souhaitez y apporter.


En revanche, il est certain qu’un joueur/constructeur qui voudra tout régler dans ses moindres détails rentabilisera mieux le jeu qu’un joueur qui, comme moi, se contentera d’une approche plus globale et utilisera les créations déjà proposées. Ce dernier finira par s’ennuyer plus facilement, alors que le constructeur pourra passer une bonne centaine d’heures sans se lasser. Mais même sans toucher à la construction, on peut s’amuser pendant des dizaines d’heures sans aucun problème, donc pas de panique pour ceux que ça effraie (j’en fais partie).


En plus de proposer un jeu à deux échelles, Planet Coaster est beau comme un carrousel, ce qui ne gâche rien. Un très joli enrobage graphique qui s’accompagne également d’une bande-son tout à fait agréable qui apporte une ambiance feel good dès qu’on lance le jeu.


J’ai entendu et lu un peu partout que le jeu décevait par son aspect gestion trop peu poussé. Personnellement, ça ne m’a pas gêné du tout. Alors c’est vrai que je ne suis pas un hardcore gamer de jeux de gestion, j’aime quand ça reste accessible plutôt que de me perdre dans des tableaux financiers à chaque clic, et la formule proposée par le jeu m’a parfaitement convenu. D’autant plus que la gestion a visiblement été amélioré depuis différentes mises à jour. Donc non, ce n’est pas là-dessus que je lui reprocherais quoi que ce soit.


Ce qui m’a dérangé, c’est son mode carrière. Celui-ci ne met pas assez en avant les récompenses lorsqu’on accompli les objectifs. Très rapidement, tous les scénarios du mode sont accessibles et il n’est même pas nécessaire de remplir les 3 objectifs de chaque scénario (bronze, argent et or) pour passer à la suite. La vraie récompense me manque, l’impression d’avancer à chaque réussite, le déblocage des scénarios au fur et à mesure. Du coup, j’ai fini par me lasser après le 7è parc et suis passé au mode défi ensuite.


Dernier défaut, selon moi, lié à sa plus grande qualité également, c’est l’investissement qu’il demande. Lorsqu’on créé un parc dans Planet Coaster, si on veut quelque chose d’assez joli tout de même, il va falloir mettre la main à la pâte et ajouter ses petits décors à la main (je ne parle pas de création, mais simplement de placer les décors). Puisque le jeu propose de faire des choses très jolies, il est difficile de créer un parc sans ces éléments esthétiques. Et tout cela, ça demande un certain investissement. Surtout que ce n’est pas un fonctionnement par case, comme ça pouvait être le cas pour RCT, donc c’est plus précis mais ça demande aussi plus de temps pour faire quelque chose de sympa, surtout si, comme moi, vous n’êtes pas doué pour ça et n’en avez pas la patience.


Les 20 premières heures que j’ai passées sur Planet Coaster m’ont replongées dans cette ambiance que j’avais découverte avec RCT, et ça, je n’osais même plus l’espérer. Alors oui, j'ai fini par me lasser après et je n'ai pleinement profité du jeu "que" 20/25h, mais qu'est-ce que c'était bien ! Effectivement, le jeu a moins d’intérêt si on ne fait pas ses propres créations où si on ne veut pas passer des heures à décorer une file d’attente, mais il permet tout de même de prendre sacrément son pied pendant un certain temps et de créer son parc d’attraction avec un plaisir immense. Planet Coaster est un excellent jeu de création de parc d’attraction et il ravira à coups sûrs tous ceux qui aiment ce style. Pour ce qu'il m'a fait ressentir, même si ça n'a duré qu'une vingtaine d'heures, le jeu mérite amplement un beau 9/10

roifingolfin
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le 8 févr. 2018

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