Attention : ce jue n'est pas un jue sur la muisque. Merci de votre compréhension.
Et désolé pour la blague pourrie du titre et la référence totalement hors contexte.
Inscrit dans les grands noms de la licence phare de Nintendo, Pokémon Platine est le troisième jeu de la quatrième génération, sorti un peu après diamant et perle. À l'instar de ses prédécesseurs des autres générations, cette édition tardive propose davantage de contenu, notamment des situations inédites ou des lieux, et en l'occurrence, la possibilité d'attraper tous les Pokémons légendaires, sans avoir à choisir entre deux.
Si je ne me rappelle que brièvement mon expérience sur la troisième génération, mes souvenirs des deux premières m'ont permis de remarquer à quel point les schémas usités pour la construction du jeu sont toujours les mêmes. Chacun aura remarqué que chaque génération propose toujours le choix entre un starter de type feu, plante ou eau, et que l'on se retrouve très vite lié d'amitié avec un vieux professeur trop feignasse pour parcourir le monde lui-même et qui vous refile un Pokédex pour le remplir à sa place. Trop sympa !
Mais en creusant un peu, on remarque des similitudes autres : il y a toujours un Pokémon de type Vol (oiseau) dès les premiers pas. Et un insecte. Et un électrique. Et de fil en aiguille, on remarque que la structure est la même depuis le début, jusque dans ses moindres détails. On va chercher les huit badges, on pète les dents d'une organisation mafieuse, on a un rival chiant (celui de Platine m'agace, mais moins que Régis quand même) et on va se mesurer à la ligue Pokémon.
Néanmoins, l'ensemble arrive suffisamment à se diversifier pour m'amuser sans que je note avec regret ce genre de détail, même si parfois j'aimerais bien sortir un peu du cadre, ne pas forcément courir après le titre de maître Pokémon par exemple. En particulier dans Platine, où l'on incarne un personnage qui ne semble pas vraiment être intéressé par autre chose que le dressage, et j'avoue ne pas avoir compris l'enchaînement qui me conduit à viser la ligue. Mais bon, peu importe.
Si le jeu ne change pas du tout dans ses mécaniques de combats, en dehors de l'ajout des nouvelles capacités de la 4ème génération, il est tout de même important de noter qu'il s'agit de la première itération de la série sur DS. Conséquemment, le jeu se devrait de mettre le tactile à l'honneur, sauf que ce n'est pas vraiment le cas.
Pour le coup, je suis mitigé. Je trouve la navigation intéressante, bien foutue comme les précédents opus (à part dans l'inventaire où on ramasse vraiment VRAIMENT trop de trucs sans intérêt qui pourrissent certaines catégories), je trouve regrettable de ne pas avoir essayé d'utiliser l'écran tactile pour rendre la navigation et le tri meilleurs encore. Mais d'un autre côté, je préfère encore un système classique qu'une éventuelle tentative foirée, d'où ma neutralité.
En réalité, le deuxième écran sert très peu dans l'aventure. Hors combat, il ne sert qu'à afficher les gadgets, c'est-à-dire uniquement la montre digitale au premier abord, puis d'autres indicateurs au fur et à mesure de la progression. Si j'approuve la présence de la montre, du Pokéradar et d'un ou deux autres trucs vaguement utiles, je vois d'un mauvais œil la flopée de features inutiles que l'on se trimballe, rendant la navigation entre les différentes fonctions fastidieuse. Est-ce qu'il y avait sérieusement besoin d'avoir une montre analogique alors qu'on a l'affichage digital par défaut ? Est-ce que c'était la peine d'afficher l'équipe juste pour pouvoir tapoter dessus et entendre le cri de ses Pokémons ? Pourquoi avoir foutu un compteur qui s'incrémente un par un en appuyant sur un bouton ? Il y a en tout vingt-cinq fonctions, pour à peine cinq utiles dans le jeu. Du coup, l'ensemble paraît vraiment raté. Il aurait fallut cantonner les fonctions de la montre à donner l'heure, afficher la carte et le statut de l'équipe, avec éventuellement en gadget le podomètre et la calculatrice (ça sert pas trop, mais ça ne surcharge pas non plus).
D'ailleurs, puisqu'on en parle... je regrette vraiment le PokéMatos de la 2ème génération. Je trouvais vraiment sympathique le système de téléphone qui permettait de discuter de loin avec les personnages importants, de pouvoir garder contact avec certains dresseurs et entre autre de pouvoir économiser de l'argent. La radio aussi était un plus, et s'intégrait beaucoup mieux que les émissions que l'on peut voir à la télé un peu partout dans Platine. Et en plus de ça, il y avait l'heure et la carte, c'était tout. Rien de superflu, que du bonheur.
Ainsi que je l'ai expliqué un peu avant, le jeu reste très classique, accessible à tous, et, à mon plus grand dam, la meilleure stratégie pour en venir à bout reste de se concentrer sur un ou deux Pokémons, de manière à ce que leur niveau soit si élevé comparé à l'adversaire qu'ils les écraseront même s'ils sont d'un type opposé.
Pour ma part, j'ai tenté, comme préconisé par tous les PNJ depuis les débuts de la licence, de dresser une équipe variée et au complet, c'est-à-dire six Pokémons, avec une polyvalence permettant de pouvoir toujours exploiter la faiblesse de l'adversaire. Et pour tout dire, j'ai pris des baffes. Il est obligatoire de recourir au grind (affronter des Pokémons sauvage en boucle) pour que l'équipe tienne la route. Sinon, on se retrouve vite dépassé, et je dois dire que lorsque je suis arrivé à la ligue Pokémon, j'ai déchanté. Mon équipe avait un niveau moyen de 50, lorsque les champions sont à 53-55, et le maître à 60.
Résultat, j'ai passé quelques heures à enchainer du combat pas bien marrant pour combler l'écart et enfin triompher de la ligue. Heureusement, il y a aussi un objet pratique qui permet de refaire des combats contre des dresseurs, histoire de varier les plaisirs.
Donc, ne faite pas comme moi, prenez vos deux-trois Pokémons préférés et concentrez-vous uniquement sur eux.
Concernant la 4ème génération en elle-même, je n'ai pas vraiment de reproche à lui faire. Les nouveaux ajouts ne sont pas - pour la plupart - abominables, même si je n'ai pas été emballé par le charisme des starters. On prend vite ses marques, et c'est l'essentiel. Je trouve juste dommage qu'on ne puisse toujours pas utiliser le Pokédex comme atout lors des combats, à l'instar du dessin animé : impossible de connaître le type ou les faiblesses du Pokémon sans l'avoir capturé au préalable.
Ma retenue quant à la note vient davantage du support lui-même, la DS. Si je comprends, à regret certes, qu'utiliser une DSI m'empêche clairement d'échanger avec les anciennes générations, faute d'un slot pour insérer une cartouche GBA, j'ai en revanche plus de mal à comprendre pourquoi je ne peux bénéficier des avantages liés à la connexion en ligne à cause du cryptage Wi-Fi. Le jeu, pourtant sorti en septembre 2008 au japon, soit 3-4 ans après l'officialisation du WPA et à peine deux mois avant la DSI (qui gère ce cryptage), ne fonctionne tout simplement pas avec autre chose que du WEP. Un cryptage déjà dépassé lors de la sortie du jeu.
Du coup, comme je n'ai pas l'intention de changer mon cryptage de clé Wi-Fi... toute la notion d'échange et autres interactions en ligne me sont inaccessibles. C'est plutôt décevant, j'aurais aimé pouvoir échanger avec un inconnu, pour voir ce sur quoi je serais tombé.
Platine est en somme un bon jeu de la licence Pokémon, bien que j'ai des réserves quant aux éloges qu'il a reçu, ses ajouts par rapport aux versions Perle et Diamant me semblant sans intérêt pour l'essentiel (avoir une maison à meubler, la tour de combat rébarbative au possible...). Il n'empêche qu'il respecte parfaitement l'esprit de la série, de bout en bout, et m'a vraiment réconcilié avec les jeux, que j'avais délaissés après ma déception de la version Émeraude.
