PW Big Adventure

Project Warlock est un fast FPS développé par une toute jeune équipe de développement, la personne à l'initiative du projet n'ayant pas encore une vingtaine d'années à la sortie du jeu.

Le titre m'a globalement bien plu, c'est fun, le feeling « fps des années 90 » est présent : bref, on est globalement sur du très classique, mais l'important, c'est que ça fonctionne.

Cependant, une particularité de l'œuvre est d'inclure un aspect light RPG. Ainsi, au fur et à mesure de l'aventure, il sera possible d'améliorer ses statistiques à travers quatre critères (force, vie, mana et capacités de munitions) et de débloquer de nouvelles perks tous les cinq niveaux. En plus de cela, des points d'améliorations sont disséminés un peu partout dans les niveaux, points d'améliorations nous permettant d'améliorer nos armes ou de débloquer de nouvelles magies.

Concernant les armes, il faut savoir que chacune d'entre elles possèdent deux améliorations distinctes. Le fusil à pompe nous permet par exemple soit de supprimer le rechargement entre chaque tir, soit d'améliorer la portée et les dégâts de notre arme. Plus surprenant, comme évoqué à l'instant, le jeu possède un système de magie. Ainsi, il sera possible d'acquérir huit sorts au fur et à mesure de l'aventure. Concernant cette spécificité-là, je suis plus mitigé, surtout parce que les sortilèges sont inégaux : une fois débloqué le « saint bouclier », le jeu devient beaucoup trop facile (en difficile tout du moins).

Reste à se demander si un système de ce genre a vraiment sa place ici. D'un côté, j'ai l'impression que ce système permet de refaire le jeu en optant pour une approche totalement différente : en jouant uniquement au corps-à-corps par exemple. De l'autre, je ne vois pas ce qui me pousserait à refaire le jeu plusieurs fois. Outre les secrets trop simples à découvrir, seul le mode de difficulté hardcore (consistant à terminer le jeu sans mourir) me semble être une bonne raison pour refaire le jeu, notamment afin de gagner le succès correspondant. Pour le coup, autant j'aurais à coup sûr remporté le succès il y a quelques années, autant mon moi d'aujourd'hui a clairement moins la motivation pour tenter ce genre de défi tant il a l'impression de perdre son temps. Sur l'unique tentative que j'ai fait jusqu'à présent, je trouve que ça rend le jeu plus punitif que réellement dur. Dommage, j'aurais préféré un mode difficulté supplémentaire, un entre-deux, encore plus difficile que le mode hardcore, mais sans son mode « vie unique » : ç'aurait réglé le problème de la trop faible difficulté présent dans le jeu de base, je pense, sans pour autant le rendre frustrant.

Je disais plus haut que les secrets étaient trop simples à découvrir… c'est malheureusement bien le cas. En fait, cela est dû à plusieurs facteurs : premièrement, les niveaux sont courts, il n'y a donc pas à faire trop de recherche afin de tomber sur les passages dérobés recherchés ; ensuite (et surtout), le level design, très basique, se rapproche plus d'un Wolfenstein 3D que d'un Doom… on est à mi-chemin entre les deux univers en somme. De surcroit, le fait qu'il n'y ait pas de saut ou qu'il ne soit pas possible de faire des trucs farfelus fait que l'on ne sera jamais confronté à un secret bien planqué.

Pour continuer à critiquer les secrets, autant on prendra du plaisir à les découvrir en début d'aventure, notamment par rapport à la quantité importante d'expérience gagnée… autant ça perd en intérêt plus, on avance dans le jeu tant le gain en expérience se fait minime. Franchement, si je n'étais pas aussi obsessionnel, je crois que j'aurais arrêté la chasse aux secrets en plein milieu d'aventure.

En fait, le titre perd globalement en intérêt sur la longueur, il manque un petit quelque chose pour qu'il soit aussi intéressant en fin qu'en début d'aventure. Heureusement, il n'est pas excessivement long : comptez huit heures si tout comme vous tentez de récupérer 100 % des trésors… et que vous tombez sur trois bogues vous faisant passer à travers le sol et vous obligeant à recharger votre partie.

Bref, Project Warlock reste un fast FPS sympathique qui, bien qu'ayant du mal pour se dresser au même niveau que ses modèles (Doom en tête), notamment par manque de finitions, a tout de même réussi à capter les bonnes bases, et surtout, à ne pas commettre les erreurs à ne pas faire pour un jeu du genre (le Shadow Warrior de 2013 et Strafe, c'est à vous que je parle). Loin d'être parfait certes, mais tout de même bluffant pour un jeu développé par un lycéen… encore plus quand on voit à quoi ressemblaient ses premiers projets.