Psychonauts
7.6
Psychonauts

Jeu de Double Fine Productions et Majesco Sales (2005PlayStation 4)

Amère déception au détour d'une colonie de vacances.

Cela est bien la première fois que j'écris autant sur une œuvre qui à sa conclusion ne m’aura pas positivement marqué l'esprit et ce qui va suivre me vaudra surement les foudres d’un grand nombre de membres de la communauté mais qu’importe, non Psychonauts ne m’a clairement pas enthousiasmé et si un simple commentaire aura été ma première idée en tête, l’écriture de celui-ci a débordé sur une critique qui je l’espère dévoilera clairement mon point de vue.
Une fois de plus, j'ai l'impression de me retrouver face à une œuvre assez surcotée au vu de la note exceptionnelle sur Senscritique.
Après 15 heures passées sur Psychonauts, et une quasi complétion à 100% (paradoxal me direz vous) je ressors avec un goût très amer vis-à-vis de ce que j'ai vécu tout au long de cette aventure.


Tout d'abord en simple néophyte du jeu, j'ai été très désagréablement surpris par la direction artistique du titre. Sorti en 2006, Psychonauts arrive en toute fin de vie de la génération PS2, Xbox et Gamecube à cheval avec l'arrivée de la nouvelle génération qu'étaient la 360 et la PS3.
Ce qui m'a frappé, d'autant plus en cette année 2021, au moment où je viens juste de finir plusieurs jeux du début des années 2000 sur de multiples supports qui vont de la GBA à des portages PS2, c'est la piètre qualité technique et artistique du jeu.
Si la large palette de couleurs et les décors qui se renouvellent régulièrement restent des points positifs, la volonté(?) de rendre la majorité des environnements et surtout les personnages secondaires aussi peu modélisés que possible m'a complètement sorti de l’aventure. Je ne comprends toujours pas ce choix de créer une telle dissonance entre les personnages, la majorité ressemblant à une bouillie de pixels sans saveur que n’importe quel artiste en herbe, disons un enfant de 6 ans, aurait pu dessiner sur papier canson, sans carreaux bien-sûr.
À côté de cela, le héros de l'aventure Razputin paraît venir d'un jeu de PS5 ce qui donne un aspect assez largement bâclé à tout ce qui gravite autour de lui, étrange choix artistique.
Psychonauts se rapproche plus d'un jeu PS1 ou 64 que réellement une œuvre sortie en 2006, certes le budget devait être serré, et cela reste un projet indépendant, mais cela n’excuse pas le fait que ces choix artistiques donnent un cachet extrêmement fade et disgracieux au jeu, car en plus d'être visuellement peu attrayant, il est surtout pauvre.
En effet, si des centaines d'œuvres que cela soit en 2D ou 3D possèdent des graphismes que nous pourrions qualifier de simplistes, inutile de citer des exemples on en connaît tous, l’ensemble d'entre eux offrent une identité visuelle particulière.
Psychonauts lui ne possède qu’un aspect extrêmement sommaire sans apporter une dimension artistique forte et singulière qui donne la sensation de se retrouver face à un jeu digne du début de l’ère 3D ou on pouvait se permettre toutes sortes d'expérimentations même quand cela n’avait pas vraiment de cohérence.
Sérieusement les amis par moment j’ai cru que j’étais devant Bubsy 3D, car cela rejoint la aussi la partie gameplay mais j'y reviendrai juste après.
Il est à noter aussi que cette version PS4 est une catastrophe sur le plan de l'émulation, d'énormes chutes de framerate sont régulières et malheureusement le jeu est noyé dans une marée d’aliasing, en somme clairement un portage bâclé, passé votre chemin et faites le sur PC, indirectement cela a influencé ma note finale je vous l'accorde.


Cerise sur le gâteau la partie gameplay ne sauve pas réellement Psychonauts du drame qui m'attendait.
Comme abordé plus haut, oui Psychonauts est riche d’une large variété de situations de gameplay qui empêchent de vraiment s'ennuyer, malencontreusement et sans aucune prétention, je souhaite quand même mettre les joueurs face au fait que Psychonauts en 2006 n’invente rien et au contraire se retrouve coincé dans des mécaniques assez vieillottes qui avaient déjà fait leur temps en 2006.
Le rythme très maladroit du jeu qui possède des niveaux qui tirent sur la longueur et ne savent pas s'arrêter au bon moment et l'inutilité d'une grande partie des pouvoirs qui nous sont proposés laisse penser que les équipes de Double Fine n'ont pas eu le temps où le talent de peaufiner l'expérience.
C'est en fouillant sur Reddit que je me suis rendu compte à quel point un nombre important de joueurs disent avoir apprécié l'œuvre tout en détestant la partie gameplay, ce qui pour un pur plateformer reste complètement illogique à mon sens et un échec assez cuisant.
Sans oublier de mentionner le nombre incalculable de collectibles qui pour une bonne moitié d'entre eux ne servent à rien ou pas à grand chose. Encore une fois en leurs temps respectifs des œuvres telles que Banjo-Kazooie ou Mario 64 comprenaient déjà cela, en 2006 Psychonauts arrive avec un retard conséquent sur la réflexion qui entoure le game design qui est difficilement pardonnable.


Alors me direz vous, qu'est ce qui a bien fait pour que les joueurs apprécient ce Psychonauts...Il semblerait que cela soit l'écriture. Si j'ai bien sûr relativement apprécié celle ci, a la lecture de plusieurs critiques, je m’attendais à quelque chose au minimum de passionnant à vivre avec un humour qui fait mouche, mais disons que si j’avais eu 15 ans de moins peut-être que j’aurai souri un peu plus souvent, mais en l'état cet humour à mi chemin entre des réflexions plus ou moins adultes et plus largement assez enfantines ne m'a malheureusement pas touché. Je n'ai pas été bousculé comme je l'aurai souhaité et certainement que après 25 ans de JV il est plus dur de me surprendre, mais je suis resté de marbre face à un humour très particulier et au final un scénario qui ne tient que sur un post-it, si si je vous assure, résumez vous l'histoire dans votre tête ou sur un papier mais Psychonauts possède bien une intrigue extrêmement sommaire.
Les bonnes appréciations françaises sont peut être dû à un certain niveau en “France" et un personnage historique connu de tous, si cela n'était bien entendu pas une torture, je n'ai clairement pas été passionné pas ce scénario qui ne réserve aucune surprise et pourrait se résumer à un pitch d'un épisode des Zinzins de l'espace.


Au final, mes attentes étaient peut-être trop élevées, et je serai ravis d'en discuter avec la communauté, mais j’ai vraiment du mal à trouver de réels points positifs à ce Psychonauts, certes le jeu possède une large variété de situations, mais l’ensemble est relativement hors temps et ressemble plus un projet PS1 expérimental non finalisé que réellement un jeu de fin de 6éme génération.
L’écriture ainsi que le scénario ne l’ont pas sauvé dans mon cas de la déception et j’ai fini le jeu à me torturer le cerveau pour comprendre pourquoi je ne l'ai pas apprécié. Et les multiples vidéos sur YouTube ou les longs commentaires sur Redit n'auront rien changé.
La note finale peut paraître gentillette au vu de tout ce que j’ai développé, je n'ai même pas abordé l'audio car hormis le doublage excellent je ne vois pas vraiment ce que l'on peut dire de plus, mais l'ensemble n'aura pas été non plus un calvaire à finir, simplement que je n’ai jamais réellement eu l’envie de me plonger dedans.
J’aurai adoré aimer ce jeu, mais je me rends à l’évidence que Tim Schafer et sa bande ne n'ont pas donné l'opportunité d'apprécier ce jeu en 2021, mais je laisserai peut être la chance à sa suite pour voir ce que réellement à chaque époque peut apporter un Psychonauts au jeu vidéo, en l'occurrence en 2006 pas grand chose, nous verrons en 2021.

Sajuuk
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Créée

le 29 avr. 2021

Critique lue 343 fois

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Sajuuk

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