Ra-Ra-Razputin
Ne vous fiez pas aux apparences : Psychonauts, sous son design cartoon et bien que les personnages soient presque tous des enfants, est très mature et intelligent. Comme quoi il n'y a pas besoin de...
Par
le 11 juin 2012
20 j'aime
1
L’ingéniosité de Tim Schafer et de son équipe est frustrante. Les bonnes idées sautent aux yeux dans Psychonauts. L’univers très Burton-esque ne manque pas de charme avec sa direction artistique qu’on jurerait en stop motion. L’exploration ludique de la psyché promettait des mécaniques de jeu innovantes. Ce voyage aux confins de l’esprit humain se heurte néanmoins à sa propre ambition.
Tout est potentiellement génial dans Psychonauts. Les premières heures de jeu sont très concluantes. L’exposition de l’univers est particulièrement soignée. La principale force de la team Schafer et de son studio est de rendre son imagerie toujours intéressante à parcourir. Chaque mécanique de jeu y est intégrée, explicitée et justifiée par le scénario, qui est pratiquement sans faille.
Tour à tour provocante, drôle, exploitant la singularité de sa galerie de personnages fantasques, l’écriture punchy est définitivement le point fort du jeu. Que ce soit dans sa manière de nous faire explorer le cerveau de ses personnages, en matérialisant leurs esprits en terrain de jeu propice à l’expérimentation vidéoludique, ou de créer des situations à multiples sens de lecture. Le jeu ne se prive pas de traiter les traumatismes de ses personnages avec beaucoup d’humour et d’inventivité. Le monde de Milla, pour ne citer que lui, est très marquant dans sa structure récréative qui traduit la volonté pour son personnage de ne jamais arrêter la fête. Et le joueur comprend mieux pourquoi en découvrant son secret dans le niveau. Cette subtilité de l’exploration nous fait souvent reconsidérer les niveaux que nous parcourons. Les situations hurlent des tacles satiriques en continu mais c’est bel et bien dans le sens du détail que l’écriture trouve son équilibre si malin.
Le joueur est impliqué dans tout ce que le jeu demande. Ce qui ne veut pas dire que jouer à Psychonauts est agréable. Psychonauts n’arrive jamais à lier son intelligence narrative aux mécaniques de jeu qu’il exploite. Chaque élément de game design reste un potentiel ludique jamais pleinement exploré. Pour preuve, les tableaux dans le niveau Velours Noirs, qui une fois placés, doivent ouvrir des passages pour progresser. Cet élément se révèle gadget et ne sert qu’à récupérer des bribes, les collectibles du jeu. Il y a énormément d’occasions manquées de la sorte du point de vue du gameplay, si bien que sans l’écriture et l’univers réellement captivants, le jeu figurerait comme un plateformer très banal. A ceci près. Si le joueur omet que Psychonauts est un mauvais jeu de plateforme.
Décidons de passer sous silence les chutes de framerate, tout le level design, en dehors de ce qu’il peut évoquer narrativement, est d’un ennui dans le meilleur des cas, raté dans le pire. Le jeu parvient même à rendre ses collectibles atroces à récupérer. Les phases de plateforme, toujours dans une logique imparable, vont pousser le joueur à se tuer pour récupérer les objets à collectionner. Si Psychonauts s’inscrit comme un plateformer 3D tout en reniant être un jeu de plateforme, pourquoi aimerais-je jouer à Psychonauts ? Il aurait été plus astucieux de rendre son aventure encore plus narrative à la Grim Fandango, le premier jeu du studio. Et ce n’est pas le monde du laitier, l’expérimentation la plus amusante de Psychonauts, qui va me contredire sur la posture qu’aurait dû accepter le jeu.
Ma patience a été de rigueur avec nos amis les psychonautes. Ambitieux dans ses mécaniques mais avec une exécution à l’état de brouillon, le jeu ne va jamais libérer son potentiel ludique. L’œuvre de Double Fine Prodctions est de toute évidence mal finie et jamais à la hauteur de son excellente écriture. A moins que l’impertinence de Psychonauts réside dans son envie d’anti-conformisme, y compris ludique. Auquel cas, je pourrais reconsidérer mon expérience de jeu. Toutefois, pas certain que le gameplay cassé soit une intention dans le cas présent...
+1 à ma note initiale. Les ratés sont évidents mais le jeu me reste en tête pour son intelligence et son ambition
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs scénarios de jeux vidéo, Les meilleurs jeux de la PlayStation 2 (PS2), Les meilleurs jeux vidéo de 2005, Les meilleurs jeux de la 6ème génération de consoles et Les jeux qui font le plus rire
Créée
il y a 3 jours
Critique lue 8 fois
2 j'aime
Ne vous fiez pas aux apparences : Psychonauts, sous son design cartoon et bien que les personnages soient presque tous des enfants, est très mature et intelligent. Comme quoi il n'y a pas besoin de...
Par
le 11 juin 2012
20 j'aime
1
Voilà ce qu'on a envie de dire aux personnages et à Tim Schafer si on lance le jeu sans être prévenu de ce qu'on va y trouver. Moi, j'étais prévenu. Et ça m'a pas empêché d'être extrêmement indécis...
Par
le 31 déc. 2010
13 j'aime
Ce jeux a un pitch génial et semble tout avoir pour plaire : On y joue un jeune fugueur du cirque familiale qui rejoint un école pour psychonautes (explorateur de l'esprit, au sens propre) et va...
Par
le 28 mars 2011
13 j'aime
9
It Takes Two était rafraîchissant à sa sortie. C’est donc naturellement que les joueurs attendaient le nouveau jeu de Josef Fares qui allait encore user de ce concept de coopération. Durant les...
Par
le 25 avr. 2025
2 j'aime
2
L’ingéniosité de Tim Schafer et de son équipe est frustrante. Les bonnes idées sautent aux yeux dans Psychonauts. L’univers très Burton-esque ne manque pas de charme avec sa direction artistique...
Par
il y a 3 jours
2 j'aime
Resident Evil 3 mais sans le sous-titre de l’original qui l’a aidé à se vendre à l’international, à savoir Nemesis. Assez révélateur mine de rien de la manière dont va être perçu ce monstre iconique...
Par
le 25 avr. 2025
2 j'aime