Red Dead Redemption 2 est un jeu vidéo développé et édité par Rockstar Games sorti le 26 octobre 2018 sur PS4 et Xbox One.


En 1899 (soit 12 ans avant les principaux événements de Red Dead Redemption), suite au braquage d'un ferry dans la ville de Blackwater, la bande de Dutch Van Der Linde fuit vers l'est, se retrouvant dans les montagnes d'Ambarino afin de fuir les agents fédéraux de la Pinkerton Agency alors que certains membres de la bande sont porté disparus (Sean Maguire, Mac Callander dont le frère Davey a succombé à ses blessures et John Marston).


Nous y suivrons Arthur Morgan, un des tous premiers membres de la bande de Dutch après avoir été recueilli par celui-ci ainsi que son second homme de confiance derrière Hosea Matthews avec qui il a formé la bande (ils lui ont d'ailleurs appris à tirer, lire, chasser et dessiner).


Arthur au fur et à mesure du jeu sera tiraillé entre ses idéaux et sa loyauté envers son mentor dû aux querelles internes qui se formeront à cause de prises de décisions plus que douteuses ...


Arthur Morgan fut l'un des personnages qui m'a le plus pris aux tripes dans mon expérience de joueur, on nous le présente comme une personne assez froide, les traits tirés prouvant qu'il en a vu de toutes les couleurs dans la vie (et c'est vrai son enfance fut teinté de violence, son père fut arrêté alors qu'Arthur n'avait qu'onze ans ! Son adolescence lui, vit la rencontre avec ses pères adoptifs mais aussi la désillusion quant à la possibilité d'une relation avec la femme qu'il aime à cause de la vie qu'il a choisie pour ne pas s'arrêter là ; car même en trouvant une femme avec qui il a eu un enfant, il a encore trouvé la miséricorde, tout cela pour 10 malheureusement dollars ...) mais comme tout le monde, il sait être plus décontracté même s'il ne s'adonne jamais à de fou rire, il s'amuse quand il est sarcastique ou taquineur avec les membres de la bande en particulier John Marston qu'il considère comme son petit frère, Jack qui est comme son neveu (Jack l'appelle d'ailleurs Oncle Arthur) ou d'autres personnes auquel il tient.


L'un de ses traits de personnalité les plus dominants est sa loyauté, il le dit lui-même : "You know, all that mattered to me was loyalty? It's all I knew. It's all I ever believed in."


Même quand Dutch devient totalement perdu, il reste tout de même avec lui, et sa dernière phrase où il dit à Dutch qu'il lui a tout donné est vrai !


Aucun autre membre à l'exception d'Hosea (qui est la cause du fait que Dutch perd ses repères), lui a été plus fidèle, Arthur aurait pu suivre Dutch en enfer, et lui a troqué cela pour un rat (c'est en partie pour ça que la fin retourne autant les tripes) !


C'est justement à cause de la "folie" de Dutch que l'on a la remise en question d'Arthur et avec sa tuberculose une crise existentielle, avec le conflit entre le fait que Dutch l'a élevé et que sa philosophie de vie se basait sur le fait qu'il était différent de gars comme les frères Callander, Micah et Bill Williamson mais au final il se voilait la face, le monde est plus complexe que ça, il le verra avec Pluie Battante qui a déjà perdu lors des guerres indiennes son premier fils ainsi que de nombreux braves guerriers pour garder leur indépendance et leurs terres et qu'après la défaite, ils ont été mis dans des réserves mais que même en collaborant avec les soldats américains et en entretenant la paix, ils vont de nouvelle fois perdre leurs terres et leurs sites sacrés pour du pétrole !


Arthur au début refusera de s'impliquer personnellement mais au fur et à mesure, il verra dans Pluie-Battante, un ami qui lui fera ouvrir les yeux avec Charles Smith qui l'accompagneront dans sa rédemption pour accepter de mourir, il deviendra plus sage, plus empathique, plus reconnaissant du moment qu'il vit, plus sensible à ce qu'il ressent, il placera la vie d'autres personnes au-dessus de la sienne en particulier celle de John et de sa famille qu'il aidera à s'enfuir.


Il se rendra compte grâce à Aigle-qui-vole que Dutch l'a "manipulé" (car Dutch lui a offert un futur, une vision fait à partir d'actes certes répréhensibles mais les motivations de Dutch sont nobles et le personnage reste ambigu) et qu'il n'a pas changé mais lui oui, Hosea l'avait vu venir et c'est pour ça qu'il dit avant de mourir que le gang est condamné !


Après concernant, la religion qui est un sous-thème de ce Red Dead Redemption, Arthur n'est pas un grand religieux même s'il croit en une vie après la mort.


De plus contrairement à de nombreuses personnes de l'époque, Arthur a une vision progressiste concernant les femmes et les minorités, il est formellement contre toute forme de racisme et n'a aucun problème à voir une femme faire du travail largement associé aux hommes (même s'il aime taquiner Sadie Adler du fait qu'elle veuille faire des coups avec eux).


Bien qu'il puisse être juste pris pour un homme cruel, Arthur a un code moral qui consiste à ne jamais commettre de meurtre évitable, ne jamais se venger et la violence doit être faite de manière froide.


C'est là que le personnage de Dutch est important d'analyser, le jeu a réussi à nous dépeindre un leader ambigu dans toute son excellence !


Dutch Van Der Linde est un homme qui a vécu avec une vision du monde empruntée des transcendantalistes (en particulier Henry David Thoreau) qui croyaient en la bonté inhérente des humains mais que la société corrompait la pureté de l'humain et qu'une véritable communauté ne pouvait être formée qu'à partir d'individus autonomes et indépendants, des chasseurs-cueilleurs.


Dutch jusqu'à la toute fin du jeu garde de la sympathie envers John Marston et Arthur Morgan qu'il considère comme ses légitimes disciples même si ce sont les deux seuls une fois qu'Hosea est mort à poser des questions, à remettre en cause son jugement, à le confronter (avec "I Insist" d'Arthur), mais Dutch a tellement travaillé pour créer une dynamique de groupe, construire un projet, créer de la confiance qu'au moment où Arthur sur le point de mourir dit à Dutch que Micah est un rat, il bégaye ... il est si orgueilleux qui ne peut pas se résoudre à avoir tort et il abandonne les deux pour finalement après l'épilogue tirer sur Micah et laisser John Marston en vie en acceptant sa nouvelle vie (ce qui est assez ironique d'ailleurs, c'est que Dutch sauve John et que John sauve indirectement Dutch car si Dutch serait resté avec Micah, Edgar Ross aurait chopé Dutch et que de ce fait John s'est auto condamné et a également condamné Dutch à mourir ... c'est brillant ! ).


il me rappelle énormément Griffith de Berserk dans son parcours !


John Marston garde malgré tout ce qui lui a fait Dutch, une haute estime de lui.


La rédemption de John Marston passe quant à elle lors de l'épilogue dans le fait qu'il veuille devenir un homme et réapprendre à vivre avec la vie que lui a offerte Arthur, aussi bien pour sa femme que pour son fils qu'il a abandonné un an, car il croyait qu'il n'était pas son père ... encore une fois, ce n'est pas très explicite mais fort de sens !


Pour rester sur Jack Marston, il devient à la fin du premier opus, ce qu'est Dutch ! Ils adorent tous deux lire des livres (alors que John déteste ça ... ), ils ont des philosophies qui se rejoignent et esthétiquement, ils ont quasiment le même style, la même coupe, la même barbe.


Chaque arc des personnages est conclu, tout se recoupe, c'est là qu'on peut dire que Red Dead Redemption II a un scénario extraordinaire !


Ce Red Dead Redemption, nous propose de suivre toute une bande au jour le jour, avec ses problèmes et ses moments de joie participant à créer une dynamique de groupe qui nous intègre dans la fatalité de chaque membre de la bande de Dutch grâce à des interactions qui renforceront la préfiguration, le développement des personnages ou encore renforcera les liens affectifs que l'on a avec eux.


Des quêtes parfois anodines et parfois dangereuses qui n'entrent pas directement dans les missions principales seront à pourvoir pour en apprendre plus sur les membres masculins de la bande de Dutch et des discussions très intimiste seront là pour contrebalancer du côté des membres féminines de la bande.


Cela ne fait que nous montrer davantage l'un des gros points forts du jeu, le point qui pointe toute l'ambition du jeu : le monde ouvert dynamique !


La faune et la flore se renouvellent, les cadavres se décomposent, des rencontres peuvent être faite sans qu'elles soient forcément au même endroit selon les différents joueurs ; le jeu vit !


Rockstar a également réussi à créer un aperçu de la fin du XIXème siècle aux États-Unis car le studio à travailler avec des historiens et des astronomes (les astres ne sont pas générés aléatoirement ! ), je ne manque pas d'éloges pour ce jeu mais c'est énorme !


Le gameplay est bon, le gameplay du cheval est génial autant celui de The Witcher 3 était brouillon autant celui-là est jouissif même si en avançant dans l'histoire, il aurait peut-être fallu nous donner la possibilité d'avoir un moyen d'avoir le voyage rapide autrement que dans la planque ou avec les diligences et les trains bien que je comprenne que Rockstar par souci de cohérence et d'immersion a préféré ne pas le faire ...


Les animations des animaux sont de très grande qualité mais ceux des hommes sont si lourdes qu'ils en sont rigides, ce qui nuit grandement au gameplay qui bien que voulant se rapprocher de The Last of Us ou MGS V, Read Dead Redemption II n'a pas sa fluidité d'action, Rockstar aurait dû pomper les mécaniques de ses jeux ou appeler Kojima (en sachant qu'il est fan de leurs jeux).


Niveau durée de vie, même quand il en a plus, il y a encore ! La quête principale dure 15 - 20 heures, et même après il y a encore des missions principales ! Ils auraient pu faire des DLC avec ses missions mais ils ne l'ont pas fait donc il faut pointer du doigt la générosité du jeu !
Les quêtes sont légion : certaines sont aussi bien scénarisées que les principales, il y a des mystères en veut-tu en voilà et des interactions avec les villageois, le décor et les animaux qui nous font passer de nombreuses heures pour découvrir la totalité du travail de l'équipe de Rockstar qui justifie le budget et les 8 ans de développement.


Le jeu propose de nombreuses thématiques comme la rédemption (le thème principal du jeu), l'industrialisation (avec des références à Charles Dickens), la fin de la conquête de l'ouest, la futilité des conflits entre hommes (avec quelques références à la guerre de sécession et des citations d'Arthur comme quoi se venger ne sert à rien), le fanatisme religieux, l'ambition, le rapport de l'homme avec la nature (que l'on a en particulier avec les quêtes des Amérindiens) etc., il y en a tellement que si je dois tout rapporter j'en ai pour des heures !


Niveau musique, deux morceaux m'ont beaucoup plu : The Disaster, un morceau à la Ennio Morricone convenant parfaitement à l'ambiance de ce Red Dead Redemption 2 et That's The Way It Is (ceux qui ont fini le jeu comprendront).


Sinon la BO est efficace même s'il manque parfois de thèmes marquants, vu à quel point on a un jeu qui va marquer les esprits, il aurait fallu appeler Ennio Morricone (rien que la BO des Huit Salopards atomise cette BO) pour ne pas se contenter d'avoir une BO qui s'inspire de son travail, même si on a quand même deux fantastiques morceaux à des moments clés donc ça va.


Les personnages principaux : 10/10


Characterisation : 5/5
Développement : 5/5


Les personnages secondaires : 10/10


Characterisation : 5/5 (chaque personnage a ses particularités, son background jouant chacun des morceaux du portrait des hors-la-loi et des personnes de l'époque)
Développement : 5/5


Scénario : 10/10


Jouabilité : 8.5/10


Durée de Vie : 10/10


Graphisme : 10/10


Techniquement : 5/5
Artistiquement : 5/5


Bande-Son : 8/10


Note finale : 9.50/10
Niveau d'appréciation global du jeu : 10/10


Jugement final du capitaine de l'Arcadia : Red Dead Redemption 2 fut une claque vidéoludique et est le jeu de l'année selon moi, bravo Rockstar !

Créée

le 13 févr. 2019

Critique lue 433 fois

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Albator_Larson

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