Come back any time...

Leon ! Quel bg ! Incarner ce jeune homme pendant sa mission de sauvetage de la fille du président en 2020 alors que j'avais fais le jeu sur Gamecube comme beaucoup d'entre vous à l'époque, je pensais que ça allait me frustrer. Je pensais redécouvrir un jeu qui a fait partie de mon enfance vidéo-ludique et qu'y rejouer aujourd'hui avec un esprit critique plus aiguisé allait me dégoutter d'une pépite de l'action/horreur. Non, mais j’ai vu ses (nombreux) défauts.

Après avoir retracé l'histoire d'Umbrella au prologue et avoir mit les pieds dans un village très maussade, le joueur prend directement le contrôle de Leon. Les premiers pas sont léger, Leon se déplace rapidement en ligne droite... qu'en ligne droite. En effet le poids des années se fait sentir avec une caméra qui est devenu très lourde pour les joueurs aujourd’hui. Le vrai problème, c'est la visée. Oui, impossible de se déplacer en pointant son arme et en 2020 ça passe moyen. On doit faire du surplace pour pouvoir viser, tirer, recharger. Et parce qu’on aura droit à un moment bourrin dans les 20 premières minutes du jeu dans ce fameux village malfamé à devoir se taper tous les habitants ainsi qu'un homme armé d'une tronçonneuse... on se rendra vite compte à quel point ce vieux gameplay est un frein à l'action.

Les autres idées sont bonnes. Il y a une légère localisation des dégâts. Un tir dans la tête et la tête explose et si elle n’explose pas l’ennemi vacillera et sera à votre merci pour lui donner un coup de pied. Tirez dans les jambes et il se mettra à genoux. Une nouvelle chance de le frapper au corps à corps. J’ai également bien aimé le système d’inventaire avec une mallette extensible, devoir faire de la place soi même tel un tetris pour entasser le maximum de choses. Les armes sont nombreuses et plutôt variées : des pistolets, des pompes, des fusils, des mitrailleuses, des explosifs... avec même possibilité de les améliorer chez le marchand (hehehe).

C’est dommage parce qu’avec un gameplay plus fluide et intuitif le jeu serait une pépite indémodable. L’ambiance qu’il dégage est excellente du début à la fin. L’histoire sait évoluer et ne pas proposer les mêmes décors et les mêmes enjeux à chaque fois même si de ce côté là, Ashley est souvent au centre du scénario. Celui ci est d’ailleurs d’une rare qualité ou plutôt d’une qualité qui s’est étouffée d’elle même au fil des épisodes qui se sont retranchées vers l’action pure plutôt que l’horreur. Et RE4 est un savant mélange des deux. J’ai tout de même noté des moments vraiment trop gros pour être crédible ou trop hoolywoodien, mais pour coller à l’action il faut s’y faire. Les souvenirs de mes premières parties étaient intactes alors je ne pourrais pas vraiment juger le côté exploration parce que je savais exactement où il fallait aller à chaque fois et où se trouvait les plus gros trésors pour se faire du pognon. Sachez que le jeu n’est pas vraiment guidé même si la découverte est plutôt limitée, car les zones sont généralement des successions de couloir. Resident Evil 4 nous emmènera tout seul dans tous ses recoins, à vous d’ouvrir les yeux pour ne rien rater.

L'autre problème c'est que le jeu n'est pas flippant et trop peu stressant. L'IA est d'une imbécillité rare et les moments où vous êtes acculés de toute part seront les seules fois ou vous vous sentirez en danger. Vous pourrez voir quelques fois un adeptes de Saddler tourner autour d'une échelle et hésiter à la monter ou voir encore des ennemis foncer sur les barreaux d'une cage ou d'une porte fermée en espérant vous attraper à travers. Même contre les boss aussi flippants et laids qu’ils soient, il est possible d'acheter un lance roquette qui one shot tout le monde du moment qu'on à l'argent pour et les 30000 pesetas qu'il coûte se trouvent très facilement entre chaque gros combat. Rouler sur le jeu est trop facile d'autant plus qu'on trouve des munitions partout : dans des caisses qu'on trouve également à tous les coins de rues, sur les ennemis, dans des tiroirs, des armoires, sur des corbeaux (?), partout, comme si les ennemis se trimbalaient des balles pour nous faire un cadeau post mortem. Comme si c'était possible de trouver autant de balle dans un village paumé en Espagne quand personne n'utilise d'arme à feu comme si... non, mieux vaut ne pas y réfléchir logiquement. Voyons ça comme un cadeau de Dieu pour s'en sortir dans cet enfer. Un enfer rempli de clone ou presque. Il y a peu de différence entre les ennemis « humains » à part le skin en fonction des lieux. A part les gros mobs « mini boss » comme le zombi Wolverine ou le rambo gatling sur la dernière partie du jeu, j’ai trouvé le bestiaire plutôt faible.

Je ne peux que le conseiller parce qu'il me rend nostalgique et que pour l'époque de sa première sortie, c'était un géant et un incontournable de sa génération.