Resident Evil: Survivor
3.9
Resident Evil: Survivor

Jeu de Capcom et Eidos Interactive (2000PlayStation)

Il est très difficile pour moi de tenter de garder un regard objectif lorsqu’il s’agit de juger une série qui me tient autant à cœur que Resident Evil. Alors que le troisième volet clôturait la trilogie Playstation et que Code Veronica se préparait à sortir sur la nouvelle console de SEGA, le premier épisode de la sous-série spin-off Gun Survivor fit son apparition. Au grand dam des fan de la saga.

Pour être direct, Resident Evil Survivor est un jeu absolument raté en tout point. Rien que dans la présentation de base, celui-ci tente un mélange des genres chaotiques qui ne fonctionnent pas. Qu’il s’agisse d’un Survival Horror, d’un FPS ou d’un Rail Shooter, Survivor ne possède ni la frénésie d’un House of the Dead, ni les contrôle requis pour viser correctement ou rendre le gunplay fun, ni la tension et les mécaniques indispensables pour n’importe quel Survival.

Le gameplay est incroyablement lourd avec des déplacements lents et pénibles. Sans compter qu’il est visiblement impossible de strafe, limitant davantage les possibilités de contrôle. La visée, point essentiel pour tout FPS ou jeu de tir de manière générale, est atroce. Soit la caméra se met à avoir des spasmes pour se recentrer sur la cible sur laquelle on tire déjà, soit le curseur de notre arme se repositionne sans aucun contrôle comme si le jeu disposait d’une assistance à la visée totalement dispensable. Aucune précision n’est possible et tirer dans la tête d’un zombie pour lui faire plus de dégât devient inimaginable dans ses conditions.

Comment est-il possible que quelqu’un chargé de tester le jeu ait pu voir ce travail et se dire que tout était bon pour une sortie commerciale ? Le simple fait de devoir constamment se battre avec le jeu lui-même juste pour être en mesure de tirer sur un ennemi alors que justement c’est le principe du jeu est ahurissant et rend l’expérience purement insoutenable.

Quant à l’aspect Survival Horror, celle-ci est inexistante hormis la présence des ennemis récurrents de la série. Les zombies tués réapparaissent la plupart du temps lorsque l’on revient dans une salle où on les avait laissés, donc plus aucun suspense sur la possible présence d’ennemis, on sait déjà qu’ils seront là. Les munitions infinies pour les pistolets annulent toutes la tension que pouvait accompagner la pénurie de munition. Même si les autres armes eux, possèdent un nombre de balles limités, n’importe quel pistolet (sauf le B qui est trop faible et trop lent) est capable de vaincre la très grande majorité des ennemis facilement. Le seul réel danger vient des Hunters, difficile à viser tout en ayant pas mal de vie et pouvant faire très mal.

D’ailleurs pour ce qui est des ennemis, souvent le jeu s’amuse, quand on passe une porte, à nous mettre au milieu d’un troupeau de zombies ; résultant à des dégâts gratuits si on n’a pas la rapidité nécessaire pour sortir de l’entrée et s’éloigner d’eux. A part ça, il est amusant de noter les comportements anormaux que certains ennemis peuvent avoir. Par exemple, les lickers ne font aucunement attention aux bruits de pas comme dans Resident Evil 2 et se fient à la vue, ceux-ci n’attaquant que le joueur s’il les regarde. Tourner leur le dos et ils deviendront inoffensifs, alors qu’ils sont supposés être aveugles… ou sinon il y a aussi la toute première phase du boss final, dans les laboratoires d’Umbrella, qui ne peut nous toucher si on marche à reculons.

Pour ce qui est de la présentation, le jeu est visuellement bâclé, réutilisant principalement des modèles et textures venant de Resident Evil 2, donnant un résultat immonde et bien moins abouti que ne pouvait l’être les épisodes principaux. Mention spéciale pour les animations catastrophiques. La musique va du passable à l’inaudible et le son général est de mauvaise qualité, surtout les doublages, avec l’exception des effets sonores mais là aussi ils proviennent des autres Resident Evil.

Pour finir, parlons du scénario du jeu servant de prétexte au gameplay avec une intrigue des plus bateaux. Remarquons toutefois qu’ils ont essayé de lier les évènements du jeu avec la série principale en sortant de nulle part le nom de Leon S Kennedy. Plusieurs mémos mentionnent William Birkin, mal orthographié : William Barkin. On a des rapports écrits par Nikolai, l’un des antagonistes principaux de Resident Evil 3, au sujet de la destruction de Racoon City, alors qu’il est mort avant la destruction de la ville… (même si ici c’est une erreur de traduction qui ne concerne pas la version japonaise).

Après toutes ces complaintes au sujet de Resident Evil Survivor, si je devais choisir un seul mot pour décrire tout ce jeu, je dirais : Raté. L’expérience globale n’a rien d’agréable et la prise en main catastrophique ruinent totalement ce jeu.

Vir_Tual_Mind
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le 20 janv. 2023

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Vir_Tual_Mind

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