Mickey Island

The Secret of Monkey Island, mon coup de coeur de toujours qui a bercé mon enfance. Il était déja génial lorsque j'y ai joué avec un affichage en EGA et sans carte son. Il devenu incroyable lorsque je l'ai redécouvert plus tard avec un affichage en VGA avec une carte son.

J'y ai passé des heures, à le faire d'abord tellement il fallait se creuser les méninges pour progresser dans les énigmes, et du plaisir à le refaire à chaque fois.

Quelle joie ensuite de dévouvrir la suite, LeChuck's revenge, tout aussi magique allant encore plus loin que son prédecesseur, notamment en demandant de progresser sur plusieurs iles en parallèle.

Il y a eu des suites après, mais qui m'ont moins plu globalement, surfant un peu sur la vague plus qu'en enrichissant le propos.

Aussi, lorsque j'ai appris que Ron Gilbert lui même, créateur des deux premiers opus, annonçait une suite directe au deux, j'ai rêvé. J'ai rêvé de retrouver ce gameplay si riche. J'ai rêvé de retrouver ce graphisme simple et juste. J'ai rêvé de retrouver cette ambiance musicale si intense. J'ai rêvé de retrouver des énigmes déjantées qui nécessitaient parfois d'essayer tout et n'importe quoi tellement les possibilités étaient nombreuses.

J'ai eu un peu de déception en voyant les premières images du jeu, pour ce choix graphique, qui sans être moche du tout ne me correspond pas et tranche radicalement avec ce qui se faisait auparavant. Mais je me suis dit, si Ron Gilbert est à la barre, après un peu de temps, le jeu m'aura convaincu. Et effectivement, en progressant au jeu, ce choix de graphisme n'est pas si dérangeant.

A vrai dire, passé les premières minutes de jeu avec la redécouverte de l'Ile de Melée revisitée, car il y a eu beaucoup de choses qui ont changé depuis les premiers jeux, le graphisme est surtout devenu le point le moins dérangeant du jeu.

Au niveau du gameplay, on est passé du tout au rien.

Là ou on avait 9 actions combinables avec une multitude d'objets, parfois certaines interactions sans utilité juste pour permettre des interactions amusantes, The Curse of Monkey Island avait déja réduit ce gameplay à 3 actions, mais qui permettaient malgré tout suffisamment d'interactions.

Dans Return of Monkey Island, il n'y a qu'une seule action possible activée directement au clic sur un objet ou un personnage. Il n'y a quasiment que des objets ou personnages utiles pour progresser dans le jeu, très peu pour nous tromper ou juste donner des interactions marrantes, la richesse de gameplay s'effondre comme un chateau de cartes.

En terme d'énigmes, terminé de chercher partout comment faire les choses, ici on a une liste de tâches pour nous dire ce qu'on doit faire et un livre pour répondre progressivement aux énigmes. Enigmes qui sont d'ailleurs conventionnelles et évidentes la plupart du temps, j'ai du rouler sur la majorité d'entre elles sans trop réfléchir. Ici pas besoin de combiner plein d'objets entre eux, ca fait à peine partie du gameplay, aussi, dans le doute, utiliser le couteau en premier, réfléchir ensuite.

En terme d'interface de jeu aussi, ca manque d'efforts, on pourrait jouer quasiment uniquement à la souris à ce jeu, mais pour avancer plus vite dans les dialogues, le clic de souris ne marche pas. Et vu que les dialogues sont clairement moins fins que dans les précédents jeux, on a envie de les passer plus vite presque tout le temps. Donc on doit utiliser le clavier. Mais là où la touche échap est basiquement utilisée sur n'importe quel jeu pour revenir au menu principal, ici il faudra appuyer sur O pour le faire... pourquoi, aucune idée, sachant qu'en plus on ne peut bien évidemment pas configurer les touches du clavier.

Le scénario répond aux critères des premiers, "Bonjour je suis Guybrush Threepwood, je veux devenir pirate" ou "Bonjour je suis Guybrush Threepwood, je recherche Big Woop". Il reste simple, mais amputés d'un gameplay riche et de dialogues croustillants, il en devient lisse, et fait la même chose qu'avant mais en moins bien.

J'aurais passé une dizaine d'heures pour terminer le jeu, qui n'aura pas su me convaincre en terme de renouveau, ni ravivé les rêves que les premiers jeux éveillaient dans mon cerveau d'enfant. Au final, il aura été une grosse déception. Et Disney aura réussi à ruiner l'image de quelque chose de mythique à mes yeux, ça devient une habitude.