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Voilà bien longtemps que je voulais y jouer, et c'est désormais chose faite, grâce à un émulateur PS2.

J'ai terminé le jeu en environ 9 heures. Malgré les années, il n'a vraiment pas pris une ride. Je sais qu'il existe des versions remastérisées sur PS3 et PS4, mais n'ayant ni l'une ni l'autre, et par souci d'authenticité, j'ai décidé de découvrir ce chef-d'œuvre sur son support d'origine (ou presque).

Le jeu mérite amplement sa réputation.

Le principe est simple : nous incarnons un personnage masculin, vraisemblablement un adolescent ou un jeune adulte, équipé d’un arc et d’une épée. Celui-ci se rend dans un temple au cœur de terres stériles et désolées pour y déposer le corps d’une jeune femme décédée. Soudain, une divinité s’adresse à lui, exigeant qu’il abatte 16 colosses dispersés à travers ces terres pour espérer la ramener à la vie. Le lien qui unit ces deux personnages reste volontairement flou : est-elle son amie ? Son épouse ? Un membre de sa famille ? Impossible de le savoir.

Voilà donc l’essence du jeu : nous explorons des terres vides mais sublimes, à la recherche de 16 colosses que nous devons tuer pour ressusciter cette jeune femme. Notre épée joue le rôle de "boussole" : après chaque victoire, nous retournons au temple où repose la jeune femme, puis brandissons notre arme sous le soleil pour qu’elle nous indique la direction du prochain adversaire.

Ces terres sont désertiques. Aucun ennemi, aucun bandit, aucun marchand ne vient perturber notre quête. Pas d’inventaire complexe non plus : notre héros ne dispose que de son épée, de son arc et de son fidèle cheval. L’ensemble du gameplay repose sur une boucle minimaliste mais envoûtante : parcourir ces paysages à cheval, atteindre un colosse, résoudre une énigme souvent simple mais bien pensée, puis escalader la créature pour la vaincre.

Et c’est là que réside toute l’intensité du jeu : escalader ces géants est un véritable défi. Ils se débattent furieusement, et il faut s’agripper pour ne pas chuter. La progression sur leur corps est palpitante, et l’on ressent constamment la vulnérabilité de notre personnage : chétif et fragile, il est ballotté dans tous les sens, tombe souvent, mais s’accroche avec une détermination désespérée. Atteindre les points faibles des colosses pour leur porter le coup fatal procure une sensation grisante.

Malgré sa simplicité apparente, le jeu offre une expérience unique. Là où beaucoup de titres modernes s’éparpillent dans des centaines d’activités souvent répétitives et fades, Shadow of the Colossus choisit la voie opposée : il propose peu, mais ce qu’il fait, il le fait à la perfection.

Jouez-y.


Jonathan_Munch
9
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le 12 janv. 2025

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Jonathan Munch

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