trop narratif !!

Après le très bon premier opus et un deuxième opus plus poussé mais moins satisfaisant, la formule s'essouffle dans ce troisième volet qui tente néanmoins de combler ce trou de plusieurs années d'années technologiques (5 ans séparent le premier et troisième volet) par une tentative de tissu narratif immense qui fait complètement l'opposé de sa fonction, à savoir nous tenir en joug le plus longtemps possible.

Cependant, il serait mentir de dire que seule la tentative de narration est nouveau ici, en effet les mécaniques de gameplay déjà existantes et prépondérantes à cette trilogie sont améliorés pour notre plus grand plaisir. La grimpette est plus satisfaisante que jamais (sur la maniabilité j'entends) et le fait de maintenant pouvoir escalader complètement à l'envers grâce des crampons ou le fait de pouvoir y accrocher une corde partout pour descendre en rappel et se balancer semblent être des évidences.

Seulement, le jeu voit un voile lourd peser sur lui tout le long du jeu : la narration. Les deux précédents volets se construisaient autour de la solitude d'une Lara Croft victime d'un accident d'avion ou de bateau, cherchant désespérément le moyen de contacter son ou ses coéquipiers. Solitude certes pas totale mais qui suffit à mettre en avant la narration environnementale et pensive comme principale outil de narration. Dans ce troisième volet, tout est chamboulé, tout est ambitieux, il y a une multitude personnages, plein de PNJ, trois "villes" à explorer et parfois du gameplay à deux. Mais le hic, ce n'est pas l'aspect technique de cette narration, plein de jeux se débrouillent bien avec cette manière de faire, mais là... c'est mal écrit, ou du moins c'est médiocre au possible et aucune réplique ou tournure de scénario ne nous surprend vraiment...

Cette narration omniprésente gâche le plaisir de jeu... La partie à Paititi est de loin la partie la moins plaisante alors que techniquement, c'est la plus ambitieuse. Un très grand village Maya qui fourmille de détails, de missions, de personnages, de passages, de décors somptueux mais qui nous freine dans notre progression dans le sens où on se sent piégé par cette multitude de choses à faire. On pense lancer une petite mission secondaire et on se voit passer près d'une heure dessus là où on souhaiterait juste avancer, sortir du village et découvrir des temples.

Les temples parlons en... Il n'y en a jamais eu autant et pourtant ils sont assez oubliables tant le style Maya finit par sortir par les orbites où à quel point les énigmes sont ridiculement simples. C'est dommage car de nombreuses fois on s'émerveille devant ces bâtiments et on s'amuse avec le mode photo (qui est une nouveauté ici, à souligner), mais ça ne suffit pas, nous ne sommes désormais plus impressionnés.

Les combats quant à eux sont que trop rares, mais quand ils arrivent ils sont très brouillons (les combats avec animaux) voir simplistes, c'est dommage au vu de la grande variété d'armes et de munitions spéciales, les combats étaient pourtant une grande force des précédents volets.

Pour en finir, moi, joueur de haut niveau, ne dirait pas que Shadow of the Tomb Raider est un mauvais jeu, il souffre certes de nombreux problèmes mais reste très agréable à prendre en main, rien que le fait de se mouvoir en tant que Lara Croft rend l'expérience un minimum plaisant et au mieux enivrant tellement le jeu est agréable en main et à l'oeil. Je tiens à préciser que j'ai aussi joué au jeu de manière très disparate, j'ai du le finir en 2 voir 3 mois alors que les précédents opus m'ont pris 2 semaines chacun tout au plus (j'étais au chômage c'est pour ça).