Attention, ovni. Mais le genre d'ovni par lequel on a envie de se faire enlever. Shadows Over Loathing garantit une expérience comme rarement vécue par ailleurs. Avec son style griffonné sur une nappe de resto, ses dialogues qui évoquent autant l'absurde qu'une mitraillette à punchlines, le titre apporte au style éculé du RPG une dimension jamais explorée jusque-là. Prenez une grande respiration, c'est partiiii !
Tout plaquer et devenir chasseur d'objets possédés
Votre quotidien était-il si inintéressant pour à ce point tout quitter ? Une lettre reçue de votre oncle dont vous n'êtes pas si proche réussit à vous faire abandonner votre vie pour venir à son secours, dans une petite ville reculée. Plusieurs personnages relèvent d'ailleurs ce point. Et c'est le propre de Shadows Over Loathing : questionner les évidences et les retourner. Dans le bus qui vous mène au bled paumé du pauvre oncle antiquaire, vous réfléchissez à tout cela quand soudain, la panne sèche met votre périple à l'arrêt. Eh oui, comme le chauffeur vous l'expliquera avec le plus grand calme du monde, le réservoir n'est de base pas assez grand pour le trajet. Allons bon, vous n'allez pas rester planté là !
Un papier, un crayon, un écran de Switch
Avec ses feuilles de capacités, ses combats au tour à tour, ses compagnons, ses items à collecter et combiner, ses pouvoirs à développer et son côté bavard, très bavard, Shadows Over Loathing embrasse totalement le genre RPG sans aucun complexe. Votre héros se construit au fil des rencontres, soulevant parfois le voile sur son passé : a-t-il fait des études de botaniste ? Est-il plutôt introverti ?... Tout cela forgeant un caractère et des aptitudes qui se révèlent évidemment utiles le moment venu. Autrement, résoudre des situations passe par une autre approche ou par défaut, par le combat. Sur un fond d'enquête qui vous emmène dans de nombreux lieux, les quêtes et sous-quêtes s'offrent à vous si vous vous donnez la peine de fouiller les lieux - et de discuter avec les personnages.
L'apparente simplicité du titre n'est en effet qu'une façade et sa richesse peut vite vous submerger. Selon les capacités développées par votre héros, la résolution de quêtes s'en trouve affectée, vous contraignant parfois à des détours inattendus pour développer une capacité pas encore acquise. Et comme vous l'imaginez : cela nécessite une ou plusieurs sous-quêtes, avec pour chacune leur histoire à part entière... Un engrenage général bien huilé, mais à appréhender dans son entièreté.
Les dialogues qui mixent absurde et sérieux avec un certain tempo occupent une place prépondérante dans le titre, avec l'avantage d'être diablement bien écrits, souvent drôles et percutants. En anglais seulement, certes, mais cela n'enlève rien à l'immersion si la barrière de la langue n'est pas un frein pour vous.
Le test complet publié sur Gamatomic