J'en toujours en tête ces heures inchiffrables avec mon cousin, à parcourir le jeu et faire monter en level de personnage. Gloire au câble link et à ce qu'il avait permis de faire à l'époque car c'est exactement ce que j'attend d'une suite...

Pas une refonte totale, pas une révolution, mais une vraie écoute de ce qui n’allait pas, une manière de garder le cœur du jeu tout en réajustant tout ce qu’il fallait pour qu’il fonctionne pleinement. Shining Soul II, c’est la version aboutie de son grand frère. Là où le premier m’avait accompagné sans passion, celui-ci m’a vraiment happé. C’est le même genre d’expérience, action-RPG portable, simple, immédiat, mais avec une cohérence, une densité, un plaisir de jeu bien mieux dosé.


La première chose qu’on remarque, c’est l’ambiance. Il y a un vrai saut en termes de direction artistique, pas dans la technique pure, mais dans la personnalité. Le jeu a plus de caractère. Les zones sont mieux définies, plus variées, avec des thématiques plus marquées, une meilleure lisibilité, et surtout un sentiment de progression. Là où le premier donnait l’impression de tourner en boucle dans des décors un peu vides, celui-ci construit un monde, modeste mais solide. On passe de forêts hantées à des marais, des montagnes gelées, des donjons plus sinueux… et ça tient la route. On sent une vraie volonté de faire exister le terrain de jeu, pas juste de le remplir.


Mais surtout, ce qui change tout, c’est le rythme. Shining Soul II est beaucoup plus équilibré. Les ennemis sont mieux répartis, les pics de difficulté sont moins brutaux, les boss plus intéressants à affronter, parfois même retors dans leur approche. Il y a un effort sur les patterns, sur l’utilisation des objets, sur le placement. Ce n’est pas un jeu difficile, mais il va vous demander un petit effort quand même. Il demande un peu plus que du spam. Il te pousse à penser ton build, à gérer ton inventaire, à réfléchir aux compétences à investir.


Là, justement, vient la vraie réussite du jeu.

les classes.

On passe de quelques archétypes basiques à une sélection bien plus riche. Il y a désormais huit classes, et chacune a sa vraie identité. Tu peux jouer un moine ultra mobile, un ninja qui mise sur l’esquive, une sorcière aux dégâts de zone, un archer tactique, ou même un dragonute qui explose tout au corps-à-corps. Chacune propose une manière différente de traverser le jeu. Et les arbres de compétences, même s’ils ne sont pas monstrueux, permettent enfin de personnaliser un peu sérieusement son style de jeu. On n’a plus l’impression de grinder pour grinder. On bâtit un personnage.

L’économie du jeu est mieux pensée aussi. Le loot est plus généreux, les objets ont un vrai intérêt, les équipements modifient subtilement ton approche. Tu jongles entre armes, armures, anneaux, effets passifs, et tu prends goût à cette micro-gestion, jamais lourde, toujours fluide. On n’est pas dans du Diablo, mais on en reprend les bons réflexes. Juste ce qu’il faut pour que chaque combat, chaque coffre, chaque point de compétence gagné garde une saveur.


Puis il y a cette chose toute bête mais précieuse, on ne s’ennuie pas. Shining Soul II réussit là où le premier s’essoufflait, il te relance toujours. Un nouveau lieu. Un mode multijoueur si tu veux aller plus loin. Une narration plus présente, avec des petits personnages secondaires, un hub central, des quêtes annexes, une structure qui te donne envie de revenir. Rien n’est révolutionnaire, mais tout est intelligent, fluide, engageant. Tu sens que cette fois, le jeu a été pensé pour que tu y restes, pas juste pour te faire passer le temps.


Même la musique, que j’avais totalement oubliée dans le premier, m’a semblé plus inspirée. Plus de thèmes, plus de nuances, un habillage sonore qui accompagne mieux l’aventure. Rien de mémorable, mais un vrai mieux. Visuellement, les sprites sont plus fins, les effets plus lisibles, les menus plus clairs. Il y a un soin général qu’on ne retrouve pas dans beaucoup de jeux GBA du même genre.


Alors évidemment, ce n’est pas un chef-d’œuvre absolu. Ça reste un jeu modeste, au gameplay parfois répétitif, avec quelques longueurs ici ou là. Mais Shining Soul II a ce petit quelque chose de rare dans ce genre d’expériences... La sincérité de ceux qui veulent faire mieux. Pas en s’inventant un monde nouveau, mais en peaufinant, en ajustant, en respectant le joueur.

Et c’est ce respect-là que je retiens.

Il a su prendre ce qui n’allait pas dans le premier et en faire une vraie force. Parce qu’il m’a donné envie d’y revenir, d’essayer toutes les classes, de tout débloquer. Et parce qu’au fond, c’est exactement ce que j’attends d’un action-RPG portable. Une aventure simple, riche, et étonnamment accrocheuse. Car on y revient avec joie et son mode coop est un vrai plus, surtout sur cette machine!

KumaCreep

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