J'ai terminé Spellcaster University (2021) pendant mes congés chez mes parents, un petit jeu indépendant trouvé par hasard sur Steam où l'on incarne le fondateur d'une école de sorciers façon Poudlard. Le principe est simple : créer et gérer une école en agençant des salles de cours à thème (potions, magie noire, téléportation, botanique, etc.), tout en assurant le confort et le bien-être des élèves via des dortoirs, salles des professeurs, réfectoires, salles de pause et autres bibliothèques.
L'agencement progressif des salles génère des spécialisations chez les élèves, réparties en cinq branches : magie noire, magie de la lumière, magie de la nature, mysticisme et potions. Cette spécialisation détermine les métiers que vos élèves exerceront après leur diplôme, allant du vaguement magique au sorcier confirmé. Pendant leur cursus, plus les élèves se spécialisent dans une branche, plus ils produisent de ressources liées à ce domaine précis. Ces ressources servent de monnaie pour investir dans de nouvelles salles, de nouvelles options et agrandir l'école. De nombreux objets issus de l'univers magique peuvent être achetés pour décorer les locaux, et même des animaux de compagnie magiques peuvent être adoptés, renforçant ainsi les caractéristiques de vos élèves. L'objectif ultime étant de former un archimage, c’est-à-dire un élève maîtrisant parfaitement toutes les écoles de magie, un vrai défi nécessitant une bonne dose de persévérance (et d’ailleurs objet d'un succès Steam).
La campagne est découpée en plusieurs missions, chacune prenant place dans un environnement différent perturbant le fonctionnement de l'école : au milieu d’un volcan, sur la carapace d’une tortue géante etc. Diverses factions, ennemis, et même le roi doivent être satisfaits via des choix proposés dans des boîtes de dialogue. Chaque décision impacte vos relations avec ces factions, pouvant même mener jusqu'à un affrontement si vous accumulez trop d'hostilité. Si l'idée est intéressante sur le papier, elle est malheureusement mal exploitée. Au fur et à mesure des parties, on réalise que nos choix ont finalement très peu d'impact réel sur leur déroulement. Même la construction et l'agencement de l'école semblent au final assez aléatoires. L'essentiel est de diversifier ses revenus en choisissant correctement les salles au départ ; après quoi, tout devient très approximatif. Pour preuve, j'ai terminé le jeu à quasiment 100 % en environ 15 heures, en faisant clairement n'importe quoi. Je spammais sans réfléchir les salles à construire en les plaçant n'importe où, et ça marchait sans problème. Pour conclure chaque mission, il suffit simplement d'atteindre des objectifs précis avant un délai correspondant à l'attaque finale des forces du mal sur l'école. Le jeu propose aussi un système d'exploration de donjons sous la forme d’un jeu de cartes, mais honnêtement, cet aspect est peu intéressant.
Pour conclure ce court avis, Spellcaster University est un petit jeu de gestion sympathique, mais sans plus. En termes de difficulté, cela ne vole pas très haut. Si le début s’avère délicat le temps d’apprivoiser le bestiau, le titre de Sneaky Yak Studio devient rapidement une formalité dès qu’on a compris comment diversifier ses revenus : clairement la clé de la réussite. Les interactions avec les factions sont une bonne idée, mais on ne ressent jamais vraiment de pression à les satisfaire ou à les envoyer se faire foutre. On aurait aimé d’autres mécaniques plus avancées pour enrichir le gameplay. Reste la chasse aux succès, qui m’a tout de même bien occupé durant ces 15 heures (90%), car globalement, on a largement fait le tour du jeu en 4-5 heures. Avis aux amateurs !