Steelrising
6.2
Steelrising

Jeu de Spiders Games et Nacon (2022PlayStation 5)

Souls-like pour débutants (et c'est très bien !)

Vous pouvez retrouver mon avis avec illustrations sur mon blog.

Après le succès de Greedfall, le studio français Spiders est loin de raccrocher se préparant aussi bien à un nouvel opus de la licence qu’à s’essayer à un tout autre genre que le RPG à travers Steelrising. C’est vers le Souls-like que se tourne désormais Spiders avec les changements d’approche que cela implique. Pour autant, une thématique demeure, liant les deux licences : l’uchronie. Après avoir proposé une vision de l’Europe du XVIIe siècle sur fond de colonisation et d’éléments fantasy, Spiders revient sur la Révolution française.


Une époque charnière de la France ici marquée par la présence d’automates, des machines de guerre déployées par le roi Louis XVI. Semblant avoir sombré dans la folie, l’homme use de ses créations pour réprimer toute personne s’opposant à ses idéaux. Il va jusqu’à confiner son épouse, la reine Marie-Antoinette.


L’infortunée souveraine se retrouve ainsi prisonnière d’une cage dorée, entourée d’automates la contraignant à l’immobilité. Néanmoins, il lui reste un infime espoir en la présence d’Aegis. Automate douée de parole, celle-ci n’obéit qu’à Marie-Antoinette. Ce qui amène cette dernière à l’envoyer en quête d’Eugène Vaucausson, créateur originel des automates. Lui seul sait comment réduire à l’inaction ces êtres dénués de sommeil. En s’immisçant au sein d’un Paris en pleine tourmente, Aegis va se confronter à de multiples choix qui auront un impact sur le destin de la France.


Un univers construit et cohérent

L’uchronie est toujours un exercice périlleux mais que je trouve intéressant car il permet de revivre une portion de l’Histoire sous un autre angle. Steelrising a profité du savoir d’historiens et historiennes, un élément qui se sent dans la façon d’aborder les personnages qui parsèment le parcours d’Aegis. Si vous êtes une bille en Histoire, n’ayez aucune crainte : la narration est menée de façon à ce que chacun s’y retrouve et puisse suivre l’intrigue à travers l’automate. La Fayette, Robespierre, Mirabeau, Marat… Voilà quelques noms parmi les individus avec qui vous allez échanger. Afin de rejoindre Vaucausson, notre héroïne doit traverser la capitale à travers les automates qui parcourent les rues et va prêter son assistance à ces éminents personnages. Un service donné pour un service rendu.


C’est à travers la lorgnette de la petite histoire que les joueurs vont pouvoir apprécier la grande Histoire. Les civils sont consignés à résidence, les rues gardées par des automates qui tuent tout opposant, véritables machines de guerre qui ne connaissent ni le sommeil, ni la fatigue. Du côté des Cordeliers, groupe d’opposants à Louis XVI, on se questionne sur comment déchoir le souverain et, surtout, qui lui succédera et dans quelles conditions.


Steelrising invite ainsi le joueur à s’intéresser aux petits travers et plans de Mirabeau et consorts, à travers des quêtes annexes. Rien d’obligatoire mais ce serait dommage de bouder ce plaisir, ces récits venant étayer le lore du jeu et le background des personnages. Vous pouvez ainsi vous retrouver à dénicher un testament pour connaître le sort réservé à des héritiers, épauler Marat dans sa recherche de la sacro-sainte vérité ou encore enquêter sur les circonstances qui entourent la mort du Dauphin. Aider tel ou tel personnage et prendre certaines décisions auront une influence sur le dénouement final du récit.


Mais revenons à l’intrigue principale ainsi qu’aux péripéties que va vivre Aegis. Sa route va traverser plusieurs quartiers connus de Paris tels que Montmartre, les jardins du Luxembourg ou encore la Bastille. La progression s’effectue dans un clair-obscur qui n’est pas sans rappeler quelques tableaux de maîtres, avec des tons crépusculaires, plaçant le jeu à la lisière entre le jour et la nuit. Je pense d’ailleurs que l’inspiration picturale n’est pas anodine puisque l’une des images promotionnelles de Steelrising reprend la composition de La liberté guidant le peuple de Eugène Delacroix.


Paris est finement reconstitué avec ses dédales et ruelles, sans compter les jardins labyrinthiques. Si les habitants sont terrés chez eux, la cité ne manque nullement de vie rien que par la présence des ennemis. Le joueur peut aussi dénicher quelques survivants devisant derrière leurs fenêtres, à l’image des badauds conversant avec vous dans Bloodborne. Il est même dit qu’en répondant à leurs requêtes, on obtient une récompense. Et certains peuvent même vous indiquer comment vaincre les Titans, automates gigantesques.


Une mécanique bien huilée

Car, rappelons-le, Steelrising est un Souls-like avec toutes les mécaniques propres à ce style auxquels plusieurs studios se sont frottés tels que Deck13 Interactive avec The Surge, Team Ninja avec Nioh, Bandai Namco avec Code Vein, et bien entendu les productions FromSoftware. Steelrising vient s’immiscer au sein de tous ces noms et, ma foi, je trouve qu’il s’en sort avec brio.


Spiders souhaitant que le jeu s’adresse à tout type de joueur, l’opus propose un mode d’accessibilité avec différents critères pour adapter l’expérience pour chacun. Ainsi on peut modifier le pourcentage de dégâts reçus, si on perd notre monnaie après la mort, et autres éléments contextuels. Activer ce mode assistance bloque, par contre, tout trophée lié à la difficulté. Un compromis que j’accepte volontiers et que j’avais déjà suggéré lors de discussions sur la difficulté et les Souls-like. Cela permet aux joueurs de profiter du jeu à leur guise, et conserver l’aspect trophées pour qui veut s’acharner. Ce mode s’active et désactive à loisir. Libre donc à chacun d’y accéder, ou non. Mais sa présence permet de rassurer une part du public qui serait tentée par l’expérience mais n’oserait pas passer le cap. So-chan s’est d’ailleurs prêté au jeu, sans passer par la case assistance. Steelrising a été son premier Souls-like et l’a aidé à passer un cap.


J’ai louvoyé au sein de Steelrising sans toucher au mode d’accessibilité. Avec son héroïne agile et aux déplacements basés sur l’esquive, le jeu se présente comme moins lourd d’approche que ses confrères, me rappelant ma partie sur Sekiro. Pour éviter les attaques portées à son encontre, Aegis peut aussi bien bondir en arrière ou sur les côtés, mais aussi user d’un bouclier lorsque son arme en est dotée. Ce qui change de l’éternelle roulade.


Huit types d’armes sont à la disposition de l’automate se divisant en multiples itérations, certaines armes se dotant même d’effets élémentaires (glace, foudre, feu). Ces armements se dénichent aussi bien dans des coffres qu’en boutique, ou encore en récompense de duels. Libre à vous ensuite de doter notre héroïne d’un éventail aux lames acérées, de griffes à faire pâlir d’envie Voldo de Soul Calibur, ou d’être plus classique avec une hallebarde ou un mousquet. Aegis pouvant porter jusqu’à deux armes, il vous suffit d’appuyer sur la touche haut pour passer d’une arme à une autre. De quoi permettre un changement rapide au sein d’un combat.


Autre point faisant songer à Sekiro : il est possible d’approcher furtivement les ennemis. Si vous n’êtes pas repéré, vous pouvez ainsi frapper l’adversaire d’un coup furtif lui ôtant une bonne portion de sa vie. Vous pouvez aussi user d’une arme à distance pour réduire la vie de l’adversaire ou, encore mieux, dénicher de leurs cachettes ceux qui attendent votre approche pour attaquer. C’est juste dommage que, malgré la verticalité de certaines cartes, cette approche ne puisse être exécutée depuis les airs.


En plus de sa barre de vie, l’automate dispose d’une barre d’endurance qui s’épuise après chaque action que ce soit donner un coup, effectuer une esquive ou courir. Une fois la barre vidée, le système de refroidissement de Aegis se met en branle. Au joueur d’appuyer au bon moment pour le calmer afin que Aegis regagne de l’endurance sans être prise dans la glace du refroidissement. Une fois le coup de main pris, cette action ajoute une rythmique au combat. Il m’est déjà arrivé de retrouver entièrement l’endurance de Aegis deux fois de suite, ce qui permet d’enchaîner les coups aussi bien simples que spéciaux !


Loin d’être dénuée de ressources, Aegis peut aussi compter sur de multiples grenades et soins, sous forme de burettes d’huile, venant calmer sa machinerie. Ces atouts sont à ajouter à sa ceinture afin de pouvoir en user quand bon vous semble. La boussole se révèle ainsi être un allié précieux pour vous indiquer l’emplacement des quêtes en cours. De quoi éviter de se perdre puisque Paris peut se révéler tortueux avec ses portes closes ne s’ouvrant que dans un sens, et des éléments de décor inaccessibles tant que vous n’avez pas débloqué certaines capacités.


Car, oui, le décor de Steelrising recèle quelques secrets. En vainquant certains Titans, Aegis gagne des capacités aussi bien utiles en combat qu’en exploration. L’automate se voit ainsi octroyé un grappin pour saisir certains éléments et explorer dans les hauteurs, la possibilité de briser des murs friables et un “dash” aussi bien utile en termes d’esquive que pour rejoindre des plate-formes éloignées ou amortir des chutes.


Souls-like oblige, Aegis se confronte à des ennemis tous plus puissants qu’elle, par nature. Que ce soient des adversaires lambdas, des mini-boss ou des Titans, chacun d’eux peut se révéler être un danger mortel. Le bestiaire de Steelrising demeure assez varié pour éviter une trop grande répétition malgré quelques ennemis déclinés de différentes façons, mais proposant des gameplays divers. Si vous êtes curieux, le jeu liste, après chaque rencontre, un descriptif de l’adversaire. De quoi expliquer le rôle de chaque automate avant sa transformation en machine de destruction.


Afin de parfaire sa mécanique, Aegis peut compter sur les vestales, des statues renfermant des ateliers où le joueur peut dépenser sa monnaie dûment acquise. Celle-ci est nommée les Mânes et fait référence aux esprits des morts (je n’en dis pas plus pour la surprise) que vous collectez auprès de vos adversaires vaincus. En plus de l’équipement et des consommables, le joueur peut améliorer les statistiques de base d’Aegis. Ou encore la vêtir d’atours influençant sur ses attributs, en plus d’en faire une égérie de la mode.


Loin d’être dénuée de ressources, Aegis peut aussi compter sur de multiples grenades et soins, sous forme de burettes d’huile, venant calmer sa machinerie. Ces atouts sont à ajouter à sa ceinture afin de pouvoir en user quand bon vous semble. La boussole se révèle ainsi être un allié précieux pour vous indiquer l’emplacement des quêtes en cours. De quoi éviter de se perdre puisque Paris peut se révéler tortueux avec ses portes closes ne s’ouvrant que dans un sens, et des éléments de décor inaccessibles tant que vous n’avez pas débloqué certaines capacités.


Car, oui, le décor de Steelrising recèle quelques secrets. En vainquant certains Titans, Aegis gagne des capacités aussi bien utiles en combat qu’en exploration. L’automate se voit ainsi octroyé un grappin pour saisir certains éléments et explorer dans les hauteurs, la possibilité de briser des murs friables et un “dash” aussi bien utile en termes d’esquive que pour rejoindre des plate-formes éloignées ou amortir des chutes.


Souls-like oblige, Aegis se confronte à des ennemis tous plus puissants qu’elle, par nature. Que ce soient des adversaires lambdas, des mini-boss ou des Titans, chacun d’eux peut se révéler être un danger mortel. Le bestiaire de Steelrising demeure assez varié pour éviter une trop grande répétition malgré quelques ennemis déclinés de différentes façons, mais proposant des gameplays divers. Si vous êtes curieux, le jeu liste, après chaque rencontre, un descriptif de l’adversaire. De quoi expliquer le rôle de chaque automate avant sa transformation en machine de destruction.


Afin de parfaire sa mécanique, Aegis peut compter sur les vestales, des statues renfermant des ateliers où le joueur peut dépenser sa monnaie dûment acquise. Celle-ci est nommée les Mânes et fait référence aux esprits des morts (je n’en dis pas plus pour la surprise) que vous collectez auprès de vos adversaires vaincus. En plus de l’équipement et des consommables, le joueur peut améliorer les statistiques de base d’Aegis. Ou encore la vêtir d’atours influençant sur ses attributs, en plus d’en faire une égérie de la mode.


En résumé (avec aparté trophées)

J’étais curieux de la recette proposée par Spiders, ne serait-ce que par son uchronie prenant un parti à la fois osé, et assez logique. Louis XVI est connu pour avoir nourri une certaine obsession pour l’horlogerie. L’amener à étendre cette affection envers une mécanique assez poussée pour concevoir des automates, cela reste logique. En faire un ennemi permet au joueur d’approcher l’esprit révolutionnaire de l’époque, tout en découvrant des personnages aux idées parfois contestables. Les échanges au sein des Cordeliers sont loin d’être de tout repos.


Même en dehors de son mode d’accessibilité, Steelrising arrive à proposer une expérience qui peut accrocher les joueurs non habitués au genre. Le début demande un temps d’adaptation, surtout en termes de réactivité et de prudence dans l’approche des combats. Le jeu apporte les éléments de gameplay naturellement, avec des explications, ce qui permet de mieux les appréhender. Le joueur n’est ainsi pas jeté dans l’arène sans aucune préparation. Il est guidé et intronisé dans l’univers pour mieux se l’accaparer.


Du coup il m’est difficile de ne pas le conseiller tant j’ai adhéré aussi bien à la recette du gameplay qu’à l’univers proposé. J’attends d’ailleurs l’arrivée du New Game + (déjà prévu) afin de reprendre mon exploration avec, cette fois, d’autres choix et d’autres alliances pour apprécier la variante de la fin. La New Game + proposera d’ailleurs de nouveaux ennemis, de quoi relancer l’intérêt du titre.


Je conseille d’ailleurs aux chasseurs de platine d’attendre l’arrivée de cette future fonctionnalité pour décrocher les trophées. Tout simplement car certains trophées exigent d’obtenir une fin en particulier, et que ces épilogues s’opposent (donc impossible de les combiner en une partie). Surtout certains trophées sont encore obscurs dans leurs critères d’obtention.


Ainsi je n’ai pas obtenu 🏆 Assassin de titan qui demande à vaincre l’un de ces ennemis sans utiliser de burette. Or j’ai réalisé un combat de ce style en respectant ce critère : aucun trophée. Par contre, m’étant soigné avec des fioles, je me demande si le trophée ne se débloque que si aucun soin n’est utilisé. De même, 🏆 Soins professionnels revient à améliorer la burette quatre fois dans chaque catégorie. Là encore, pas de trophée. Ne sachant si cela vient d’un bug ou d’un mauvais descriptif, mieux vaut patienter pour ne pas recommencer tout le périple de zéro. Je pense que c’est le cas de 🏆 Forgeronne qui demande de monter au niveau max une arme de chacune des 7 types. Or, le jeu en compte 8 et j’en ai augmenté 7 sans faire tomber le trophée.


Hormis cette chasse aux trophées encore obscure à l’heure actuelle, Steelrising demeure un jeu attrayant à bien des niveaux. Il pourrait même représenter le premier Souls-like d’une part de joueurs ayant eu, jusqu’à présent, des réticences à s’approcher du genre. En tout cas, on ne peut nier qu’avec son usage de l’uchronie, Spiders brille dans l’originalité et propose des univers qui sortent des carcans habituels. J’espère qu’ils continueront sur cette voie en proposant d’autres variantes de l’Histoire, encore inexplorées.

So-chan
8
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le 5 févr. 2023

Critique lue 105 fois

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