Locomalito est un fou. Enfin plus exactement, c’est un gamer qui a une attitude bien singulière : au lieu de collectionner les titres cultes, il a choisi de créer les siens et de concrétiser ses rêves sur un écran, le tout sur son temps libre et gratuitement. Résultat, une grosse poignée de titres d’une qualité étonnante créés sur une petite dizaine d’années, dont certains se sont fait remarquer par l’industrie. C’est le cas de Maldita Castilla, remarquable clone de Ghost and Goblins, et de Hydorah qui nous occupe ici.
Super Hydorah est donc la version commerciale et améliorée de Hydorah, un shoot them up horizontal dont la parité avec R-Type et Gradius est plus qu’évidente. Loin d’être une tare, ces influences sont ce qui fait la richesse du titre : en lieu et place d’un fan-game mal dégrossi, Hydorah fait une synthèse intelligente de tout ce que son créateur adore et accouche d’un jeu surdoué, long, riche, difficile et prenant. L’attention portée aux moindres détails, les sprites 2D soigneusement craftés, la variété des situations, la jouabilité parfaitement adaptée à tous les supports (mobiles inclus), autant d’atouts dans la manche de cet outsider du shooting game qui va taquiner les ténors du genre, malheureusement tous en sommeil depuis Gradius 5. Mais au final, ce n’est pas très surprenant : un rapide coup d’oeil sur le site web de Locomalito permet d’avoir un aperçu de la genèse du titre et d’entrevoir l’abnégation obstinée et la maitrise du genre qui habitent ses auteurs. Le résultat ne pouvait être qu’à la hauteur de ces ambitions, fatalement.