Super Princess Peach
6.5
Super Princess Peach

Jeu de Tose Software et Nintendo (2005Nintendo DS)

C'est assez fou quand même. Quand on pense "Première dame du jeu vidéo", la princesse Peach est probablement le personnage qui nous vient le plus vite à l'esprit. Et pourtant, en presque 40 ans d'existence, elle n'a eu droit qu'à deux jeux où elle tient le rôle de protagoniste, dont un qui sort cette année.

Cette actualité, couplée au fait qu'on est le 14 février et que c'est donc mon rituel annuel de jouer à un jeu avec un personnage féminin, m'a donné envie de jouer au tout premier Super Princess Peach, sorti en 2005 sur DS pour fêter les 20 ans du personnage (ou pas, je ne crois pas qu'il y ait eu de communication officielle à ce sujet, en tout cas les dates correspondent). J'y avais un peu joué en 2016 mais ne l'avais pas fini, je m'ennuyais dessus et avais préféré faire une nouvelle run de Fire Emblem Fates (c'est dire si je m'ennuyais !).


Le vil Bowser a mis la main sur un sceptre permettant de contrôler les émotions. Il s'en sert lors d'un raid sur le château de Peach où, coup de bol, notre princesse préférée est absente. Il parvient néanmoins à capturer Mario, Luigi et des dizaines de Toad, forçant la régente à partir à l'aventure lorsqu'elle revient dans sa demeure. Elle sera accompagnée dans sa quête par Perry, un parapluie amnésique, parce que pourquoi pas.

L'essentiel du scénario à partir de ce moment sera tourné vers Perry, qui regagne ses souvenirs au fur et à mesure de la progression de Peach, sans que ça n'ait vraiment de rapport avec la quête de la princesse. On s'attend à ce qu'à un moment ou un autre les deux histoires s'entremêlent (Peach pourrait rencontrer le grand-père de Perry et/ou affronter les ennemis qui les ont séparés), mais non. L'histoire n'aboutit à rien, si ce n'est un vague cliffhanger une fois Bowser battu, où on nous informe que Peach va continuer d'explorer le monde jusqu'à ce qu'elle réunisse Perry et son papy. 19 ans après, on n'a jamais revu Perry, ma théorie est donc que Peach a menti ou oublié sa mission et a stocké son ancien allié dans le grenier du château.


Graphiquement, j'aime beaucoup le jeu, il bénéficie d'un joli pixel-art qui n'est pas sans rappeler Super Mario World ou Yoshi's Island, on y retrouve d'ailleurs pas mal d'ennemis de l'île des Yoshi comme les Raven ou les Rex. Ca n'est pas aussi chatoyant (et bien animé) que dans Yoshi's Island DS sorti l'année suivante, mais le jeu a une patte graphique plus plaisante qu'un New Super Mario Bros à mon sens.


Niveau gameplay, c'est un jeu de plate-formes tout à fait classique, avec tout de même des niveaux à la fois longs (un niveau fait facilement 2 à 3 fois la taille d'un niveau de NSMB) et nombreux (48 + 24 bonus, pas si loin des 80 de NSMB donc). Peach récolte de l'argent en explorant ou en battant des ennemis, qu'elle peut ensuite dépenser pour acheter des améliorations ou du contenu annexe (mini-jeux, musiques…).

La principale innovation est que Peach est une femme, donc elle est très sentimentale (oui, c'est pas le jeu le plus #MeToo qu'ait produit Nintendo). Elle peut utiliser ses émotions (tristesse, euphorie, colère ou calme) à l'envi pour progresser dans les niveaux. Malheureusement, une fois qu'on a dit ça, on a déjà fait le tour de tout ce que propose le jeu en termes de défi.


En fait, chaque émotion est reliée à deux ou trois énigmes (par exemple, la colère permet de faire des charges au sol et de brûler le bois), et ces rares énigmes sont réutilisées des dizaines de fois au cours de cette longue aventure. Le gameplay se renouvelle donc peu, et on se retrouve à faire peu ou prou les mêmes choses dans le monde 8 que dans le monde 1, ce qui n'aide pas à raviver l'intérêt quand le jeu est aussi long. On n'échappe pas à quelques incohérences ici ou là cela dit, par exemple la colère ne permet pas de faire fondre la glace, malgré les effets de flamme qui émanent de Peach.

D'autant que deux émotions sont totalement craquées : l'euphorie permet de voler, ce qui nullifie pas mal de phases de plate-formes (un ennemi bloquant votre envol existe, mais est relativement peu utilisé au cours du jeu), et le calme permet de régénérer sa vie. On est un peu limités par la jauge de mana qui est consommée à chaque utilisation d'émotion, mais on peut aussi la remplir très facilement en farmant les ennemis ou en revenant dans une salle qui contenait des cristaux d'énergie. Donc pour peu que vous soyez prudents, vous n'allez jamais mourir (ça ne m'est arrivé qu'une seule fois dans toute ma partie, niveaux bonus compris).


Le truc le plus intéressant qui soit fait avec les émotions, c'est que les ennemis y sont également sensibles, ce qui modifie leur comportement. Les ennemis tristes vont ainsi être plus rapides, les colériques vont vous foncer dessus, etc. Dans certains cas, ça change les habitudes du joueur mariophile, par exemple les Boos colériques deviennent des racailles qui poursuivent Peach quand elle les regarde dans les yeux mais l'ignorent si elle se retourne. Le jeu ayant une bonne variété d'ennemis, ayant chacun au moins une déclinaison émotive, ça renouvelle au moins un peu le sentiment de découverte au fil de l'exploration.


Le jeu possède également un nombre de collectibles assez élevé, entre les objets de la boutique et les trucs à trouver dans les niveaux (Toad, pièces de puzzle…). C'est d'ailleurs un peu un point faible, parce qu'on est forcés de fouiller chaque niveau pour trouver trois Toad afin de débloquer le boss final, ça casse le rythme. Etonnamment, le jeu n'indique pas si on a trouvé les autres secrets du niveau, donc si vous êtes passés à côté d'une pièce de puzzle par exemple, vous allez devoir rejouer à tous les niveaux du monde jusqu'à la trouver. Personnellement ça m'a saoulé, après avoir battu Bowser je me suis contenté de finir tous les niveaux bonus et voilà, faut pas pousser Papy Champi dans les orties.


En fait, le problème du jeu c'est qu'il a tous les ingrédients du titre terriblement chiant. Il n'est pas dur, il est long, les énigmes ne se renouvellent pas, il encourage le farm, Peach n'est pas très rapide donc on passe vraiment beaucoup de temps dans chaque niveau, elle est virtuellement invincible, il faut fouiller partout… Certains l'accusent de sexisme vu sa représentation de la femme, mais si seulement c'était son seul problème !

Restent donc son large bestiaire et sa jolie présentation. C'est trop léger pour en faire un bon jeu selon moi. Sans trop d'espoir au vu des bande-annonces, j'espère que Showtime saura relever le niveau, sinon on risque bien d'attendre les années 2040 avant le prochain jeu avec Peach en vedette.

Sonicvic
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Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Classement complet des stages de Super Smash Bros. !

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le 14 févr. 2024

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