Depuis les entrailles jusqu'à la grandeur !

Une dizaine d'heure à mon actif.


Un peu de vulgarisation ? De tout le champ de la Fantasy, je considère la Fantasy Animalière comme le meilleur sous-genre qui puisse exister, notamment parce que cela fait très longtemps que les auteurs des différents siècles l'emploient, en partie pour éduquer - entre autre - les enfants aux différents reliefs de la vie ou de la société. De ce fait, quand bien même nous pouvons relever des exemples sanglants, la Fantasy Animalière propose en général une atmosphère assez enfantine, qui ne se borne pas aux règles de bienséance. Mais je dois avouer qu'avant de tomber sur ce jeu, la Fantasy Animalière (dans son thème médiéval) n'avait jamais proposé aussi violent.
Tails of Iron, jeu vidéo indépendant de... Fantasy Animalière (c'est bien, vous suivez) sous une appétissante crème Dark Fantasy développé par Odd Bug Studio et le moins que l'on puisse dire, non sans ravissement, c'est que ce jeu déchire, mais alors littéralement !


Héritier du Trône des Rats, Redgi se retrouve avec un royaume plongé dans le désespoir : le clan des Grenouilles vient de raser ses forces militaires, massacrer son peuples, souiller sa capitale. C'est un très lourd fardeau qui pèse alors sur les épaules de Redgi qui devra tout mettre en œuvre pour redorer l'image de son peuple en mettant un terme à cette invasion.
Pas plus de spoil !


L'histoire est appétissante donc, pour reprendre mes termes précédemment écrits, mais en est-elle plus originale ? Certes, je suis ravi de constater que même dans un genre réputé, dis-je avec d'énormes pincettes, bon enfant, on puisse découvrir une facette plus violente, plus gore mais question intrigue, pardonnez-moi... Ce n'est guère une nouvelle mais il est vrai que le monde de la Fantasy, quand bien même on saurait trouver quelques germes de nouveautés, est en difficulté dans la catégorie "Je veux proposer une vision encore jamais pensée". Néanmoins, ce n'est pas parce que l'intrigue à base de redresser le royaume et laver l'étendard d'un peuple mis à genoux n'est pas frais que l'histoire de Tails of Iron en pâti, fort heureusement non ! Un vieux seigneur rat, anciennement héros et sauveur d'une race, désormais trop âgé pour combattre l'adversité (hashtag Armello, dans les grosses lignes), léguant son fardeau à un cadet, ça fait frissonner ! D'autant que l'introduction amène le sous-genre Dark Fantasy de manière inattendue, pour notre plus grand plaisir de joueur. Ainsi, l'histoire, bien que déjà-vu, est intéressante, proposant des interventions scénaristiques bienvenues. Le problème, c'est que malgré une narration alliant deux types de sous-genre de Fantasy, le jeu, qui se veut RPG (on va y revenir), est ultra-dirigiste... On a bien l'histoire principale, à suivre si l'on souhaite connaître le mot de la fin, ainsi que quelques quêtes secondaires, à clore obligatoirement si l'on souhaite connaître le mot de la fin. Des quêtes secondaires indispensables à la continuité de la quête principale, je n'appelle pas ça des quêtes secondaires, au mieux des objectifs à suivre scrupuleusement. De ce fait, hormis pour l'exploration, à aucun moment peut avancer à notre bon vouloir dans le scénario, les quêtes secondaires articulant les engrenages de la conclusion narrative. Alors, pourquoi pas, mais personnellement, je n'adhère pas : je perçois cela comme un frein extrême et désagréable à l'immersion dans cet univers. Excepté ce point noir, dans la catégorie "Histoire/Scénario/Intrigue", il n'y a pas grand chose à critiquer négativement : la fraicheur apportée par la mixité des sous-genre fait royalement son travail (pour peu que l'on soit sensible), le manichéisme n'est pas entièrement linéaire (en ce qui concerne les adjuvants tout au moins), et l'on en arrive rapidement au gameplay.


Alors... Il est vrai que (comme par hasard) j'ai découvert ce jeu par hasard au détour d'une errance sur YouTube. Il m'a attiré parce que, premier point, Fantasy Animalière et deuxième, il était désigné comme un Ratatouille de Disney à la sauce Dark Souls, pionnier vidéoludique dans le genre du "Die and Retry". Alors, je n'ai - pour le moment - essayé aucun des opus de la saga Dark Souls et suis un novice dans ce genre de jeu mais il est vrai que Tails of Iron possède cette source d'exaspération suite à notre mort devant un des nombreux boss ou, pire que tout, devant les ennemis les plus faibles ; littéralement, chaque ennemi de ce jeu (des ennemis de merde aux boss de fin de chapitre) frappe trois fois plus puissamment que notre meilleure arme, c'est dire. Et le fait de recommencer 5-6 fois un boss pour comprendre ces différentes phases peut rapidement énerver. Ainsi, j'ai succombé (je l'avoue, j'ai pêché (clin d’œil clin d’œil)) à la rage. Mais pour un jeu de ce gabarit, n'était-ce pas exagéré ? Très probablement que si mais il est vrai que certains boss (notamment ceux matérialisés sur Steam par des succès dorés) sont difficiles à abattre. Quoique j'ai pu penser sous le coup de la colère morbide, le côté "Die and Retry" est plutôt bien pensé, et surtout moins punitif que dans un Dark Souls (pas de pertes d'équipements, de monnaie...). Après, il est possible de trouver la réponse dans mes élans de rage dans le support utilisé. Selon les dires des développeurs, le jeu est plus confortable à la manette. Ayant joué au clavier, il est clair que certaines actions, notamment les esquives (bien que l'on puisse reconfigurer nos touches), sont beaucoup plus difficiles à exécuter, notamment lorsqu'il faut être réactif pour ne pas être enchainé par les boss sans avoir la moindre chance de se remettre bien dans le combat. Et c'est l'un des autres points discutables du jeu : la moindre erreur est impardonnable (normal pour un "Die and Retry") mais au point de ne plus pouvoir joué durant une dizaine de secondes, il ne faut pas abuser !
Fort heureusement, au fur et à mesure de notre exploration ou de massacre des généraux Grenouilles, on récolte un équipement de meilleur qualité : casque, armure, armes à une/deux mains, bouclier, armes à distance... c'est un beau panel d'armement qui s'offre à nous, sauf que... la plupart des pièces d'équipement est plus là pour faire guise de décoration... En effet, il n'y a que très peu de pièces d'armure et d'armes qui sont réellement efficaces dans ce jeu, comprenez efficace dans le sens être efficace contre la race antagoniste prédominante et offrir une défense solide. On en vient à se poser la question : à quoi ça sert de mettre une tonne d'épées ou de casques qui ne me serviront strictement à rien car de toute évidence, je ne m'en équiperai jamais ?!
Néanmoins, ce qu'il faut retenir, c'est le côté challenge du jeu (pouvant être dosé au besoin mais clairement, on perd tout le loisir et le plaisir de jeu) qui, malgré quelques élans incontrôlables, demeure agréable, des boss intéressants à combattre (quand ils ne décident pas tout bêtement de se cacher derrière leur bouclier ; le duel est généralement perdu à ce stade), un choix d'équipement plus que large mais qui se révèle plus décoratif qu'autre chose, pour ne pas dire complètement inutile...
On reste sur un jeu en 2D admirable et simple à prendre en main, qui nécessite plusieurs phases de concentration et qui sait se proposer dynamique par moment.


Concernant le côté graphique, force est de constater que la patte est charmante : des tableaux plus que convenables en durée de vie (bien qu'ils puissent devenir un peu vide plus on avance dans le jeu) et, apparemment, dessinés à la main. Une touche particulièrement appréciable, notamment lorsque l'on contemple le résultat plus que satisfaisant. Les décors sont détailles, les tableaux son vivants, les scènes de batailles sont sanguinolentes et franchement, la frimousse de notre Redgi est tout bonnement craquante !
De ce côté, il n'y a rien à dire, c'est parfait !


Pour la musique, sans être transcendant malheureusement, on arrive à des notes intéressantes et à des passages musicaux sympathiques. Et si la musique, globale j'entends, ne plaît pas plus que cela, il faut avouer que les bruitages (et j'incorpore ici la musique composée par nos concitoyens rongeurs) sont excellents, nous immergeant parfaitement dans cet univers aux atmosphères changeants selon notre avancement dans le jeu.
Également un bon point !


Tails of Iron, bien qu'un peu court (je n'aurais pas été contre 3-4 heures en plus), frustrant par moment... propose une expérience, non pas inédite - loin de là, mais convaincante, notamment dans le sous-genre de la Fantasy Animalière. On ne réinvente rien mais on sait trouver les éléments capables de proposer de nouvelles perspectives, certes peu nombreuses, mais qui savent faire le café pour un jeu de ce gabarit. Je ne peux que vous recommander ce jeu qui promet tout de même une passionnante aventure malgré des points plus qu'améliorables.
Et n'oubliez pas : la Fantasy nous appartient !

PhenixduXib
8
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Créée

le 21 oct. 2021

Critique lue 266 fois

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PhenixduXib

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