Tales of Kenzera : Zau est un Metroidvania qui parle du deuil à travers un conte initiatique d'une jeune chaman dans une Afrique fantasmée et mythique.
En tant que Métroidvania, ToK:Z (on l'appelera comme ça) est un jeu de facture classique, et c'est à peu près tout. Malheureusement pour lui, ToK:Z sort la même année que PoP : The Lost Crown, et la comparaison fait mal.
Principale déception, l'aspect visuel. Malgré un travail important évident sur les décors, la palette de couleurs, la modélisation des assets et plus généralement le manque d'inspiration dans l'agencement de la map rendent ToK:Z d'une grande fadeur. Dommage, car la proposition "africaine" du soft était ce qui m'avait tenté dans un premier temps.
Bilan, le titre perd son identité dans des couloirs de cailloux, de branche et de planches sans identité.
La plateforme, très présente dans le jeu ne brille pas non plus par son originalité. Si Zau (le personnage principal) se contrôle facilement et précisément, à la manière d'un Ori (principale inspiration de ToK:Z à de nombreux point de vue), les parcours restent faciles et stéréotypés, voire ennuyeux à de nombreux moments.
Le combat enfin, repose sur un système de double move sets : Lune/Soleil ou plutôt Glace/Feu, le premier axé distance et contrôle et le deuxième corps à corps et burst. Sans être désagréable, le système manque cruellement de profondeur, pas aidé par un bestiaire de monstre ne devant pas excéder la dizaine, à combattre dans des arènes toutes identiques ou presque.
Curieusement, le troisième acte du jeu propose un pic de difficulté notable et désagréablement ardu, dénotant avec la fadeur (une fois de plus) des deux premiers sur la question des combats.
Bon. Alors une fois qu'on a dit tout ça, que reste t-il à sauver de ToK:Z ?
La partie sonore d'une part. Le doublage est impeccable, la possibilité d'écouter le jeu dans une VO Swahili particulièrement originale est à saluer. La musique et le sound design en général brillent également tout au long du jeu.
La narration, ensuite. ToK:Z est porté par une histoire simple, un casting de personnages minimaliste mais immédiatement attachants, et dont les histoires se résolvent toutes de manière satisfaisante.
Fort heureusement pour le jeu et les joueurs, ToK:Z s'achève en une demi-douzaine d'heures. Moins eut été décevant (au prix du jeu) plus aurait été pénible (au regard de la proposition globale), mais en 6-7 heures, on a juste le temps d'en profiter.
Les combats de boss sont sans réelle surprise pour qui connaît un peu le genre, mais bien exécutés, bien rythmés et d'une intensité plaisante.
Et puis, et c'est le plus important peut être, l'ambiance. Malgré tous ses défauts, ToK:Z combine tous ses éléments, aussi imparfaits soient-ils, dans un jeu globalement plaisant et réconfortant et pour lequel on a forcément un peu d'affection quand on aime les jeux vidéo.